Au lendemain de la frappe américaine contre un convoi paramilitaire pro gouvernementale syrien, Damas et Moscou ont condamné cet acte, alors que Washington a argué ne pas vouloir s’impliquer militairement en Syrie.
« La soi-disant coalition a attaqué hier à 16H30 (13H30 GMT) une position de l’armée arabe syrienne sur la route d’Al-Tanaf dans la région syrienne de Badia, tuant plusieurs martyrs et causant des dégâts matériels », a précisé cette source militaire citée par l’agence officielle Sana.
Selon laquelle « l’armée continuera à accomplir son devoir dans sa lutte contre Daesh (Etat islamique) et la défense de tout son territoire et ne se laissera pas intimider par les tentatives de la soi-disant coalition de l’empêcher de mener son devoir sacré ».
Elle souligne aussi que l’armée « combat le terrorisme sur son territoire et qu’aucune partie n’a le droit de déterminer le cours de ses opérations contre ces groupes terroristes, menés par Daech et Al-Qaïda ».
Accord ente la Russie, la Syrie et l’Iran
En parallèle, une source sécuritaire a rendu compte que la Syrie, l’Iran et la Russie sont décidés à avancer dans le désert syrien, connu sous l’appellation de la Badia en direction de la frontière avec l’Irak.
Elle a indiqué que les drones de reconnaissance américains avaient été aperçus dans le ciel syrien en train de surveiller les déplacements de l’armée syrienne laquelle « estime que rien ne l’empêchera sur terre de poursuivre son combat contre quiconque voudrait occuper la Syrie ».
« Nous sommes au courant que les Américains avaient demandé aux Russes de faire pression sur l’armée syrienne afin qu’elle s’arrête à 15 km de leurs bases illégales à Al-Tanaf pour par la suite entamer les négociations pour qu’elle se rende à la frontière », a aussi révélé cette source dans un communiqué publié par Média de guerre.
Une violation de la souveraineté
Selon le vice-ministre russe des Affaires étrangères Guennadi Gatilov, « la frappe contre les forces progouvernementales syriennes est absolument inacceptable et viole la souveraineté de la Syrie ».
« En outre il est évident que, cela ne contribue pas au processus politique», a-t-il ajouté le 19 mai , cité par l’agence de presse RIA Novosti.
Le bombardement a eu lieu non loin du passage frontalier d’al-Tanaf, située dans la zone du triangle frontalier, position charnière entre l’Irak, la Syrie et la Jordanie.
Des images de drones ont montré ces derniers temps que le passage al-Tanaf abrite un camp utilisé par les forces spéciales américaines et britanniques pour former des miliciens syriens présumés se battre contre la milice wahhabite terroriste Daesh.
Contraires à la réalité
Commentant la frappe, le secrétaire à la Défense a tenu des propos contraires à la réalité
Il a affirmé jeudi que Washington ne cherche pas à s’impliquer militairement dans la guerre en Syrie mais défendra ses troupes en cas de menace.
«Nous n’intensifions pas notre rôle dans la guerre civile syrienne, mais nous défendrons nos troupes si certains prennent des mesures agressives contre nous», a affirmé le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis dans une brève déclaration, alors qu’il recevait le ministre suédois de la Défense Peter Hultqvist au Pentagone.
Des troupes américaines se trouvent surtout dans la province de Raqqa, au nord-est de la Syrie, au motif de combattre Daesh aux côtés des milices kurdes. Mais selon Damas, leur présence demeure illégale car en dehors d’un feu vert du gouvernement syrien.
Des victimes dans le convoi
Selon le porte-parole du CENTCOM , Josh Jacques , la frappe contre le convoi en question aurait non seulement détruit des véhicules mais aussi fait des victimes humaines. Leur nombre reste à préciser.
« Je pense qu’il y a des victimes. Mais je n’ai pas pour l’instant d’estimation complète des pertes suite à la frappe. Nous sommes en train de l’établir », a-t-il indiqué pour Sputnik.
Se trouvant dans la zone de désescalade établie, le convoi a été perçu comme « un danger pour les forces de la coalition », a prétendu le Pentagone.
Des milices chiites
Selon un représentant de la coalition américaine, la colonne visée par les frappes comportait des chars, des véhicules blindés, ainsi que de l’artillerie. Le convoi n’aurait pas répondu aux avertissements visant à l’empêcher de s’approcher trop près des forces de la coalition.
Un responsable américain a indiqué que le convoi bombardé était «probablement» un convoi de milices chiites.
Citant une source spéciale, la chaine de télévision américaine CBS a rapporté que le convoi était formé de 27 véhicules qui sont arrivés à une distance de 18 km d’Al-Tanaf .
Selon d’aucun observateur, la frappe américaine est une mise en garde que l’accès de l’armée syrienne à la frontière syro-irakienne est une ligne rouge. Affaire à suivre
Sources: Sputnik, RT, AFP, Média de guerre