Le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a en personne condamné le massacre que la Coalition arabe menée par l’Arabie saoudite a commis ce samedi dans la capitale Sanaa.
« C’est un carnage horrible, mais il va dévoiler la vérité de nombreuses forces dans ce monde », a-t-il dit durant le discours qu’il a prononcé a l’occasion de la célébration de Achoura ce samedi soir.
Dans l’après-midi de ce samedi, les avions de la coalition ont mené un double raid contre une salle à Sanaa où des centaines de personnes présentaient leurs condoléances pour la mort du père du « ministre de l’Intérieur », Jalal al-Rouichène, a indiqué Sabanews.net le site d’information du mouvement Ansarullah.
Selon un bilan encore provisoire, il a tué et blessé plus de 700 personne, indique la chaine panarabe al-Mayadeen, et 450 personnes selon l’AFP. Quant à l’agence yéménite Khabar, elle a évoqué un bilan de 90 martyrs et de 566 blessés.
A 22:30 (heure de Beyrouth), le bilan des tués à atteint les 250, selon al-Mayadeen.
« Il faut à tout prix prendre une position ferme et exprimer une condamnation véhémente contre ce massacre affreux », a également réclamé le numéro un du Hezbollah.
1000 personnes dans la salle
Selon la chaîne de télévision du mouvement Ansraullah, Al-Masirah, le maire de Sanaa, Abdel Qader Hilal, figure parmi les personnes tuées.
Le général Mohammad Nasser al-Amiri qui est membre de la Conférence Nationale et ancien préfet est également décédé, des suites de ses blessures, signale la chaine de télévision pan arabe, al-Mayadeen,
Un porte-parole du ministère de la santé, Tamim al-Chami, a indiqué qu’il y avait plus de 1.000 personnes lors des raids contre la salle, précisant que son toit du bâtiment est très fragile. La salle touchée par les raids est située près d’une grande place publique, celle des Sabiine, dans le sud de la capitale. Un énorme incendie s’est déclaré dans le bâtiment, qui s’est effondré, a indiqué une source de sécurité citée par le site.
« Un avion a tiré un missile contre la salle, et quelques minutes après, un deuxième appareil a bombardé le site », a indiqué un témoin, qui s’est identifié par son prénom, Moujahid, rapporte l’AFP.
« C’est un crime ignoble perpétré contre un lieu de deuil », a dénoncé un deuxième témoin, qui a requis l’anonymat.
Les ambulanciers visés
Des équipes de secours retiraient des corps calcinés et tentaient de retirer d’autres coincés sous les décombres, a rapporté un photographe de l’AFP sur place. Il a indiqué avoir compté une vingtaine de cadavres, totalement calcinés, ou en lambeaux. Certaines personnes, amputées de leurs membres inférieurs par l’effondrement du bâtiment, étaient secourues par des volontaires, a-t-il ajouté.
Des ambulances évacuaient les victimes et les hôpitaux ont lancé un appel pour des dons de sang, selon des habitants.
Un double raid a également visé ces véhicules, a révélé le correspondant d’al-Manar au Yémen.
Selon l’AFP, les rebelles Houthis n’ont pas précisé le sort du général Jalal al-Rouichène, qui avait été nommé ministre de l’Intérieur par le président contesté Hadi, est resté en poste après que les Houthis ont conquis Sanaa en septembre 2014.
L’ONU est complice
Le porte-parole d’Ansarullah Mohammad Abdel Salam a pour sa part accusé les Nations Unies et la communauté internationale d’être complices du carnage.
« Depuis que l’ONU et la Communauté internationale soutiennent les massacreurs à l’aide de l’arme du silence, les crimes d’extermination se succèdent, à l’instar des crimes sionistes et des autres projets de sang », a-t-il assuré dans un Tweet.
Estimant que « le sang ne fait qu’attirer le sang » il a dit s’attendre a des ripostes de la part d’Ansarullah et de la Conférence. Avant de conclure que « les Saoudiens n’échapperont jamais a la justice du ciel, s’ils parviennent à échapper à celle de Terre ».
L’Arabie dément et ment?
Dans un communiqué, la coalition a affirmé qu’elle n’avait pas mené d’opérations militaires sur le lieu du drame et que « d’autres causes » devraient être considérées.
Ce que le représentant du mouvement Ansarullah au Liban a tourné en dérision, accusant l’Arabie saoudite de mentir.
Les images vidéos du deuxième raid qui a réduit en miettes le batiments montre bien qu’il s’agit d’un raid aérien
Selon l’AFP, l’Arabie a été accusée par des organisations de défense des droits de l’Homme de commettre des « bavures » en touchant des secteurs civils dans ses raids.
Pour le mouvement Ansarullah, ces attaques n’ont rien d’une bavure mais sont une tentative d’extermination du peuple yéménite.
Jouissant d’une grande popularité parmi la population, le mouvement Ansarullah s’est emparé il y a plus de deux ans de Sanaa, avec l’aide des membres du rassemblement de la Conférence Nationale, parti du président déchu Ali Abdallah Saleh et des unités de l’armée yéménite qui le soutiennent. Ils contrôlent également d’importantes autres régions du pays.
Le président Abd Rabbo Mansour Hadi, homme de main de l’Arabie saoudite et dont le mandat avait pris fin avait alors pris la fuite. Il tente aujourd’hui de regagner le terrain perdu, par la force, avec l’appui de la coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite qui a toujours cherché à contrôler ce pays, qu’elle considère dans son arrière basse-cour.
Source: Divers