Le premier débat télévisé entre les 6 candidats de la présidentielle iranienne de 2017 a porté sur les questions sociales, ont rapporté les médias iraniens.
Le débat a été diffusé en direct par la première chaîne de la télévision iranienne, ainsi que la principale station de radio du pays et la chaîne anglophone Press TV. Les candidats qui se sont affrontés sont Hassan Rohani, Ibrahim Raïssi, Mohammad Baqer Qalibaf, Mostafa Mirsalim, Eshaq Jahanguiri et Mostafa Hashemi-Taba alors que la campagne bat son plein à moins de trois semaines du premier tour de l’élection présidentielle.
Parmi les questions sociales abordées par les six candidats lors de ce premier débat télévisé en direct :
– L’émigration rurale vers les villes et les personnes sans domicile fixe (SDF),
– L’équité sociale et la réduction de l’écart social,
– Le logement et l’emploi des jeunes,
– Les problèmes liés au mariage des jeunes, la diminution de la bureaucratie et la transparence au sein de l’appareil exécutif.
Les plus vifs débats ont eu lieu d’une part entre le président sortant Hassan Rohani et le maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, et de l’autre entre M. Qalibaf et M. Eshaq Jahanguiri, le premier vice-président iranien.
En effet, M.Qalibaf a accusé M.Rohani « de mauvaise gestion des affaires du pays, en particulier dans l’administration », notant que « le problème n’est pas dans les investissements ».
M. Rohani a , dans un premier temps, rejeté les rapports présentés par M.Qalibaf qui prétendent que son administration a échoué à résoudre le chômage. Ensuite, il a rappelé qu' »au cours des dernières années, rien que 600 mille emplois ont été assurés alors que le pays jouissait d’une bonne situation monétaire ».
Sur la question du mariage des jeunes, M.Rohani a estimé que « le principal obstacle au mariage des jeunes est le chômage ».
Sur la question du logement, M.Hashemi Taba a affirmé que « le problème du logement ne se limite pas à un dispositif particulier dans le pays, mais tout le monde est concerné par cette question ».
Pour M. Mir Salim, « le candidat Hashemi Taba n’a pas répondu correctement à la question pour résoudre le problème du logement dans le pays ».
Alors que pour le candidat Raissi, « le projet Maskan Mehr constitue une étape réussie pour résoudre le problème du logement » notant que « la question clé qui doit être réglée est celle d’augmenter le pouvoir d’achat des familles ».
Toujours sur la question du logement, M. Jihangiri a estimé que » le logement social est l’une des façons pour résoudre le problème du logement dans le pays ».
A son tour, M.Qalibaf a pointé du doigt le gouvernement de M.Rohani en l’accusant de ne pas restaurer 10 pour cent des maisons anciennes », soulignant qu' »il y a 3 millions de maisons vides dans le pays ».
Sur la question des inégalités sociales, M.Raissi a insisté « sur la nécessité de réduire les inégalités sociales », indiquant que « la pauvreté est de plus en plus criante dans le pays, voire il y a des gens qui sont marginalisés et cela n’est pas digne de la République islamique ».
De son côté, M.Jahanguiri a déploré que « certains ont obtenu des fortunes en raison de la corruption qui s’est répandue dans le pays ».
Toujours sur la question des inégalités, M.Qalibaf a soutenu que » son objectif est de réduire les inégalités entre le Nord et le Sud ».
M.Rohani a répondu que « la réduction des disparités entre les segments de la société revêt une grande importance et donc il faut faire des efforts pour instaurer un équilibre entre l’est et l’ouest du pays ».
Quand à M.Raissi, il a mis en garde contre « la montée des différences de classes au cours des dernières années », soulignant que « cela est un mauvais signe ».
Enfin sur la question de la justice sociale, M.Mir Salim a estimé qu' »il faut encourager les gens marginalisés à ne pas quitter leurs régions pour habiter dans les villes », ajoutant qu' »il n’est pas digne de la République islamique d’avoir 10 millions d’analaphabètes qui ne savent ni lire ni écrire ».
M.Qalibaf est intervenu en relevant que « le gouvernement doit renforcer son soutien aux personnes marginalisées ».
M.Rohani lui répond que « le problème de la marginalisation ne se limite pas à notre pays, mais de nombreux pays en souffrent ».
Le second débat télévisé aura lieu le 5 Mai et abordera les questions politiques, alors que le dernier débat aura lieu le 12 mai et portera sur les questions économiques.
Source: Divers