Les responsables russes ne lachent du lest sur l’affaire de la présumée attaque chimique de Khan Cheikhoun, le 4 avril dernier, qui aurait fait 86 victimes. Mercredi 19 avril, l’OIAC a annoncé que des tests prouvaient de manière « irréfutable » que du gaz sarin ou une substance similaire avait été utilisé. Aussi bien le ministère des affaires étrangères que celui de la Défense ont répliqué, contestant le bien fondé de la version véhiculée sur la nature de l’attaque présumée et son attribution au pouvoir syrien .
Selon le ministère russe des Affaires étrangères, les accusations à l’encontre de Damas sont purement rhétoriques et basées sur des publications douteuses issues des réseaux sociaux.
« Nous voudrions rappeler qu’on n’a jusqu’à présent pas fait la lumière sur les événements survenus à Khan Cheikhoun. Toutes les accusations contre Damas sont purement rhétoriques. Elles sont basées sur des publications douteuses tirées des réseaux sociaux par les Casques blancs, ONG discréditée depuis longtemps, qui est étroitement liée aux terroristes du Front al-Nosra et d’Al-Qaïda », a déclaré Mikhaïl Oulianov, rapporte l’agence russe Sputnik.
Les Casque Blancs sont dans l’apparence une organisation de défense civile qui s’active dans les zones occupés par les rebelles. Soutenue par les puissances occidentales, elle est soupçonnée de fabriquer de toutes pièces des situations tragiques pour les imputer au pouvoir syrien.
Une scène cinématographique
Au siège de l’Organisation d’interdiction des armes chimiques , le représentant de la Russie Alexander Choulguine a critiqué le rapport présenté par le président de la direction des Affaires étrangères, et surtout les photographies qu’il a fournies.
« Les médecins savent très bien qu’en raison du gaz sarin, la bulle de l’œil se rétrécit, alors que dans les photos montrées elle s’est dilatée », a-t-il relevé.
Selon lui, le trou qui a découlé de la présumée attaque chimique parait bien qu’il « n’est pas dû à un raid aérien mais à un bombardement du sol auquel ont été ajoutés des agents chimiques ».
Le diplomate russe a révélé que les partenaires occidentaux évitent de réclamer une enquête totale et globale.
« Les Américains semblent avoir quelque chose à cacher, tant qu’ils veulent aussi exclure l’aéroport d’Al-Chaayrate de l’enquête peut-être parce qu’ils savent qu’il n’y pas d’armes chimique là-bas », a-t-il pesté.
Selon lui, cette présumée attaque a « un côté cinématographique ».
Les preuves tangibles absentes
Même constat de la part du porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, selon lequel les preuves tangibles confirmant l’implication des troupes syriennes dans l’incident étaient toujours absentes, plus de deux semaines après l’attaque chimique présumée à Khan Cheikhoun, outre deux séquences faites par les Casques blancs.
Selon Sputnik, le porte-parole a aussi fait remarquer qu’aucune des personnes figurant dans les vidéos diffusées par l’organisation n’était apparue ni sur les chaînes anglo-saxonnes, ni sur les chaînes européennes.
Commentant le rapport de l’OIAC sur le recours avéré au gaz sarin, il a répliqué: « si c’est du gaz sarin qui a été utilisé à Khan Cheikhoun, comment se fait-il que les charlatants des Casques Blancs se déplaçaient dans le nuage du gaz en question sans aucun moyen de protection? »
La vidéo diffusée sur les prélèvements qui ont été faits sur le cratère du projectile de l’attaque illustre aussi l’absence de précaution sur un site présumé avoir été contaminé par du gaz sarin. Sur l’une des photos de cesprélèvements, un curieux y apparait avec une cigarette entre les lèvres.