Les Saoudiens se vantent de leur capacité à surmonter les crises qui se sont produites avec les Américains au cours des périodes antérieures, mais en étudiant de près le processus d’influence à Washington , on découvre que l’alliance américano-saoudien qui a émergé au 14 Février 1945, et qui a duré durant des décennies entre Riyad et Washington a survécu en raison du besoin américain pour le pétrole saoudien.
Cependant, les relations tendues entre Riyad et Washington suite aux attentats du 11 Septembre, ont poussé l’Arabie saoudite à mettre un terme aux réductions sur le programme de pétrole brut en 2003, et d’adopter d’autres moyens d’ influence dans la politique américaine afin de préserver ses intérêts.
A savoir: le lobbying..
En effet, entre 2006 et 2014 , Riyad a signé divers contrats avec des entreprises de relations publiques, des conseillers juridiques, des societés de publicité et ce dans le but d’améliorer son image et de garantir sa présence dans les milieux politiques américains, a rapporté le quotidien libanais alAkhbar.
Mais avec l’avancée progressive des négociations nucléaires 5 +1 avec l’Iran , sans compter la détermination de l’administration d’Obama de parvenir à un accord histrorique avec l’Iran, Riyad a élargi son champ d’action aux Etats-Unis en se contractant avec un plus grand nombre de societés de relations publiques , dans une tentative d’influencer l’exécutif et le législatif.
Puis, avec l’émergence de voix exhortant le Congrés à dévoiler au grand public les résultats de l’enquête sur les attentats du 11 Septembre, Riyad s’est mobilisé avec tout son argent en embauchant une armée d’entreprises de lobbying américaines.
Selon des sources propres à alAkhbar, entre 2015 et 2016, l’Arabie Saoudite a essayé de toutes ses forces d’influencer la décision du Congrès américain pour empêcher la loi Jasta.
Durant la phase finale du projet de loi Jasta , c’est-à-dire après son vote par le Congrés US qui attendait encore le droit de veto du président Obama , le Centre d’études et des affaires des médias à la Cour royale saoudienne a signé un contrat avec la société SRG LLC, Relations gouvernementales et lobbying , d’une valeur de 45.000 $ dollars par mois , s’étalant du 18 Septembre au 18 Décembre 2016.
Le contrat prévoit que ladite société « élabore un plan qui convaincrait les responsables de la politique américaine d’apprécier la valeur du partenariat privé américano-saoudien et l’importance de l’Arabie dans la garantie des intérêts économique et sécuritaire sensibles des États-Unis ».
Mais encore..
Le 19 Septembre, le même Centre d’études a signé un contrat similaire avec Squire Patton Company Boggs LLP pour les services juridiques, d’un montant de 100 000 $ dollars par mois. Le contrat prévoit que la société offre ses services juridiques , entre le 19 Septembre 2016 et le 30 Septembre 2017, sans compter » une assistance stratégique et juridique sur la politique étrangère et les questions relatives au gouvernement des États-Unis ».
Cela dit, en vertu de la loi américaine , les entreprises de relations publiques, les médias doivent fournir un exposé détaillé de leurs activités avec leurs clients et ce tous les six mois.
Et donc, tous les contrats que le centre d’études de la cour royale saoudienne signés avec les divers societés de lobbying et autres , sont connus de l’Etat.
Citons à titre d’exemple le contrat avec la société Podesta Group. Selon les données de la societé en question, cette dernière a noué contact avec des quotidiens américains , des chaînes de télévision nationales. Mais en plus, elle a contacté des membres du Congrès et de la Chambre des représentants, des partis et des centres de recherche et même des lobbyistes israéliens.
Par exemple , les données indiquent que la société a contacté Michael Brignet, chercheur au «Hudson Institute», 7 fois en Janvier, quatre fois en Février et une fois le 20 Avril. Soit, le même jour où Brignet a publié un long article intitulé «l’Arabie saoudite est le plus grand allié des Etats-Unis» et à travers lequel il loue Riyad et tente de la soustraire de l’accusation de terrorisme contre elle.
Selon le professeur en Relations publiques à l’université John Hopkins, Trita Parsi, il se peut que Riyad parvienne à pousser les législateurs américains à modifier la loi Jasta , grâce entre autre à ses groupes de pression , mais cette loi n’en demeure pas moins très gênante pour elle, car elle permet de continuer à opérer un lien entre son nom et le terrorisme. Interrogé sur la raison pour laquelle tous les efforts que le royaume a déployés se soient soldés par un échec , Parsi l’attribue au fait que de larges pans de la société américaine sont persuadés que l’idéologie de Daesh tient sa source de l’Arabie saoudite. De même, les Américains perçoivent toujours les Saoudiens comme étant uniquement une source d’argent, et rien d’autre.
Source: Médias