Une association qui représente les parents des martyrs de Kafraya et Fouaa a imputé la responsabilité du carnage de Rachidine aux milices qui contrôlent cette région et révélé qu’ils ont attardé pendant deux jours l’exécution de l’opération d’échange.
A noter que cette région située à cheval entre la province est d’Idleb et la province ouest d’Alep est occupée par Hayat Tahrir al-Cham qui compte dans ses rangs le front al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie, par Ahrar al-Cham et d’autres groupes rebelles.
130 enfants martyrs
Dans un communiqué publié lundi 17 avril, cette association fait état de 130 enfants martyrs dans cet attentat à la voiture piégée perpétré au milieu du convoi des bus qui avaient acheminé les habitants Fouaa et Kafraya. Elle assure que ces milices « s’étaient engagées malgré nous à protéger les convois». « Mais, elles ont trahi leur promesse », a-t-il déploré, accusant d’avoir été de mèche dans l’attentat aussi bien le Qatar que la Turquie «qui parrainent et financent les groupes armés qui ont conclu l’accord ».
En fonction de cet accord, devraient être évacués 5.000 civils des deux localités loyalistes d’Idleb, en échange de 2.000 rebelles et leurs familles des deux localités Madaya et Zabadani, proches de Damas.
Le communiqué des habitants de Fouaa et Kafraya assure aussi qu’il y a eu dans cette tuerie 400 tués et blessés parmi les adultes.
Il a expliqué ce qui s’est passé le samedi 15 avril, vers 15h, heure locale.
« Les bus étaient arrivés à la dernière station des échanges, sans aucune escorte, et sans suivi de la part des organisations qui supervisaient l’accord, ce qui était déjà suspicieux. Et puis, les groupes armés ont commencé à attarder l’exécution de l’accord, pour des prétextes infondés, pendant deux jours de suite, laissant les gens sans rien à boire ni à manger… D’après ce que nous avons vu dans les images vidéo qui nous sont parvenues, et selon les témoignages recueillis, un grand nombre d’enfants ont été rassemblés devant une voiture pour leur distribuer de quoi manger, alors que les miliciens ont été écartés. Ce qui est la preuve qu’ils étaient au courant de l’attentat ».
Le communiqué a aussi indiqué qu’il y a eu des cas de kidnapping de jeunes qui étaient en contact avec leurs proches après l’explosion puis ont disparu.
Lundi 17 avril, le correspondant d’Al-Manar en Syrie a rendu compte de la disparition de plus 200 personnes suite à ce carnage.
Ce mardi 18 avril, l’agence iranienne Tasnim News a indiqué que ces disparus se trouvent dans les zones rebelles, et certains d’entre eux sont blessés et ont été transportés vers les hôpitaux turcs.
Ankara a « volé » 42 victimes
Justement, le représentant de la communauté alaouite de Damas Fadi Borhane a accusé la Turquie d’avoir commandité le carnage de Rachidine et d’avoir volé des dizaines de cadavres, a rapporté la télévision iranienne francophone Press TV.
« Quelques minutes après l’attentat à la voiture piégée, la Turquie a carrément évacué le corps de 42 victimes dans les hôpitaux turcs, pour pouvoir les utiliser par la suite à titre de monnaie d’échange. Ankara se livre à des agissements scandaleux en coulisse pour changer les règles du jeu », a dit M. Borhane qui dénonce l’aspect purement « confessionnaliste » de cette attaque qui a visé « les enfants chiites » pour changer la donne démographique.
Selon lui, ce sont les terroristes qui ont planifié l’atroce attentat à la voiture piégée, juste pour pouvoir imposer leurs nouvelles conditions dans le cadre des pourparlers de Genève.
Selon Tasnim News, l’accord d’échange a été suspendu une semaine, dans l’attente de la restitution de ces portés disparus. Sachant qu’il reste encore 3000 habitants inclus dans cette opération d’échange, ainsi que 160 miliciens de Zabadani, 400 de Bloudane et 200 du camp de Yarmouk.
Source: Divers