République centrafricaine, République démocratique du Congo, Haïti… Les cas d’abus sexuels commis dans le cadre des missions de maintien de la paix augmentent chaque année, atteignant au total un chiffre exorbitant.
Le personnel de maintien de la paix des Nations unies est impliqué dans près de 2 000 cas de crimes sexuels présumés à travers le monde, annonce l’agence Associated Press.
Une enquête que l’agence a mené pendant ces 12 dernières années précise qu’environ 300 de ces cas concernent des enfants.
Ainsi, en Haïti, plus d’une centaine de Casques bleus harcelaient régulièrement les adolescents locaux entre 2004 et 2007. Une victime indique avoir été violée par plus de 50 soldats en trois ans. Une autre victime a déclaré que son agresseur lui montrait souvent une photo de sa femme.
Une enquête interne des Nations unies révèle aussi que 134 Casques bleus auraient été impliqués dans un réseau de pédophilie en Haïti. En outre, plusieurs victimes y consentent afin d’obtenir de la nourriture et ou de l’argent. Toutefois, selon la loi haïtienne, les relations sexuelles avec une personne âgée de moins de 18 ans sont considérées comme des viols.
La réputation des Casques bleus a été ternie depuis des mois par toute une série de scandales de viols et autres exactions, notamment en Centrafrique où l’Onu a déployé 12 000 soldats en 2014.
Les pays fournisseurs de Casques bleus, seuls habilités à sanctionner les coupables, ne montrent aucun empressement à la faire. Ainsi, seuls 26 cas sur les 69 recensés en 2015 ont fait l’objet d’enquêtes abouties, qui ont entraîné des peines de prison de quelques semaines contre trois soldats.
Pour les faits recueillis en 2016, trois enquêtes ont pour l’instant abouti et deux militaires ont été punis de peines de prison.
Parmi une série de mesures, l’Onu a recommandé de créer des cours martiales in situ pour juger les coupables et de prendre les empreintes génétiques des Casques bleus.
Pour l’instant, seule l’Afrique du sud a annoncé qu’elle allait mettre en place une cour martiale en RDC pour juger ses soldats.
L’Onu a aussi créé en mars un fonds pour aider les victimes de ces abus sexuels. La Norvège a été le premier pays à l’abonder en versant 125 000 dollars.
Source: Sputnik