Les conflits militaires en Syrie et en Irak n’ont visiblement pas la même « valeur » pour les États-Unis et les pays européens. De nombreux faits indiquent que l’Occident n’évalue les pertes civiles qu’en fonction de ses propres intérêts.
Ainsi, l’attaque de missiles contre l’armée gouvernementale syrienne suite à une attaque chimique dans la province d’Idlib est vue comme la critique la plus ferme et l’action la plus décisive de Washington, tandis que la mort de plus de 200 habitants de la ville irakienne de Mossoul supposément tués sous les bombes de la coalition menée par les USA n’a été évoquée qu’une semaine plus tard, se référant à la « nécessité de mener une enquête ».
La mort de civils est toujours une tragédie, quel que soit l’endroit et le nombre de victimes. Cependant, on constate qu’en fonction du lieu de l’incident et du responsable présumé, les pertes civiles ne sont pas du tout évaluées de la même manière.
Seulement 72 heures après les premiers communiqués, le président américain Donald Trump a donné l’ordre de tirer des missiles contre la base aérienne de l’armée gouvernementale syrienne, s’engageant ainsi au Moyen-Orient sur la même voie que son prédécesseur Obama qu’il critiquait pendant sa campagne. Il poursuit donc la tradition des présidents américains d’agir dans la région en s’appuyant sur des informations fabriquées.
A seulement 500 km à l’est d’Idlib se trouve Mossoul, où une frappe aérienne de la coalition menée par les USA a récemment fait plus de 200 morts parmi les civils selon différentes informations. Les médias n’ont révélé cet incident qu’une semaine après les faits.
Personne ne s’est indigné, personne n’a parlé de crimes de guerre ou de la nécessité de bombarder ou de sanctionner les responsables. Au contraire, les faits ont été tus. Les représentants des USA, de l’armée irakienne et de la coalition internationale ont annoncé à l’unanimité la nécessité de mener d’abord une enquête.
L’hypocrisie et la manipulation des faits sont flagrantes. Les médias diffusent des images de civils tués dans une attaque chimique parce que cela est dans l’intérêt des États-Unis, mais quand la population civile meurt en Irak sous les bombes de la coalition, pour une certaine raison c’est d’une moindre importance que les pertes parmi les Syriens.