Nouvelle «réalité politique» pour la Maison-Blanche: il y a quelques jours seulement, Bachar el-Assad est devenu à ses yeux un obstacle au règlement en Syrie. Un sénateur russe crie au sabotage des efforts de la communauté mondiale.
Le président de la commission des affaires étrangères du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe) Konstantin Kossatchev a réagi aux déclarations de l’ambassadrice américaine à l’Onu Nikki Haley faites à l’occasion d’une interview accordée à CNN. Mme Haley y a notamment affirmé qu’un règlement politique du conflit syrien était impossible si le président Bachar el-Assad restait au pouvoir et qu’il « était difficile d’imaginer un gouvernement pacifique et stable avec Assad ».
« Appelons un chat un chat : il s’agit d’un sabotage direct des efforts de la communauté mondiale afin de lancer un processus de négociations politiques entre les autorités et l’opposition. L’opinion des États-Unis sera lue tant par l’opposition modérée que par l’opposition armée. À quoi sert-il après cela d’aller à Astana ou à Genève, demanderont-ils », a écrit M. Kossatchev sur sa page Facebook.
Nikki Haley a livré son commentaire au lendemain de la frappe américaine sur une base aérienne en Syrie faisant suite aux déclarations de la Maison-Blanche d’après lesquelles les États-Unis étaient disposés à prendre des mesures supplémentaires en vue de « défendre leurs intérêts nationaux » au Proche-Orient. Mme Haley a ainsi réitéré pratiquement mot à mot les déclarations de l’administration Obama, que Donald Trump avait d’ailleurs critiquées avant son élection les qualifiant d’excès d’ingérence dans les affaires des autres pays.
Selon l’ambassadrice, le départ d’Assad est envisagé parmi « plusieurs autres priorités » des États-Unis.
Quelques jours seulement avant la frappe, la Maison-Blanche déclarait que la présidence d’Assad en Syrie était une « réalité politique » dont il fallait tenir compte. Cependant, le président Trump a retourné sa veste dans la foulée d’informations concernant une attaque chimique dans la province syrienne d’Idlib, le 4 avril. Dans la nuit de jeudi à vendredi, les États-Unis ont tiré des missiles de croisière depuis leurs navires déployés en Méditerranée sur l’aérodrome syrien de chayrat, affirmant, sans aucune preuve, que l’attaque chimique d’Idlib avait été menée depuis cet aérodrome.
Source: Sputnik