Le Parlement israélien a voté mercredi une loi controversée durcissant la répression contre les constructions illégales qui va surtout viser la minorité arabe israélienne dont les représentants ont dénoncé le caractère « discriminatoire ».
Ce projet de loi soutenu par le gouvernement de Benjamin Netanyahu, le plus à droite de l’histoire d' »Israël », a été voté en troisième et dernière lecture par 43 voix contre 33.
Elle a été aussitôt dénoncée par les Arabes de 1948, les descendants des Palestiniens restés sur leur terre à la création de l’entité sioniste en 1948, qui représentent 17,5% de la population et sont victimes de discrimination notamment en matière de logement.
La nouvelle loi prévoit notamment une peine pouvant aller jusqu’à trois ans de prison, augmente le montant des amendes et réduit les pouvoirs des tribunaux de différer des ordres de démolition.
Le texte concerne également les 300.000 Palestiniens de Jérusalem-Est, la partie palestinienne de la ville qu' »Israël » occupe et a annexée.
Benjamin Netanyahu s’est félicité de l’adoption de cette loi estimant qu’elle établissait « une rectification historique; il n’y a qu’un seul Etat, qu’une seule loi et une application unique de la loi ».
« Mon gouvernement a investi et investi plus que tout autre gouvernement dans le secteur arabe en vue de réduire les inégalités » avec la population juive, a ajouté le Premier ministre.
Le député druze Abdallah Abou Maarouf l’a accusé de vouloir « faire plaisir à la droite à n’importe quel prix et aux dépends des Arabes ». Cette loi menace « 50.000 maisons arabes dans lesquelles vivent des centaines de milliers de personnes », a-t-il encore expliqué à l’AFP.
Les plus hauts dignitaires druzes, une minorité parmi les palestiniens de 1948 qui, comme les juifs et contrairement aux autres palestiniens de 1948 est obligée de faire le service militaire, ont appelé les députés druzes à voter contre cette loi.
Le quotidien d’opposition Haaretz rappelle qu’entre 2012 et 2014, 97% des ordres administratifs de démolition ont visé des familles arabes, qui construisent souvent illégalement à défaut d’obtenir un permis qui vient parfois après des années d’attente.
« Cette loi ne résout pas le problème, mais rend tout simplement encore plus difficile la vie d’une population déjà en situation de détresse », estime le quotidien.
Ir Amim, une ONG israélienne anti-colonisation, a recensé l’an dernier 203 démolitions à Jérusalem-Est, un nombre record. « Les Palestiniens constituent 37% de la population de la ville, mais seuls 15% de la superficie de Jérusalem-Est sont considérés comme zone constructible pour la population palestinienne », a déploré cette ONG.
Source: Avec AFP