Frapper le fer à chaud.
La frange de l’opposition syrienne soutenue par les puissances occidentales et les monarchies arabes n’a pas attendu longtemps pour exploiter la présumée attaque chimique de Khan Cheikhoun.
Sans tarder, elle a ciblé tout droit les récentes déclarations américaines sur le sort du président syrien Bachar al-Assad, y opérant un lien avec cette attaque imputée au régime.
« Jusqu’à maintenant, cette administration n’a rien fait et a adopté une attitude de spectateur et fait des déclarations qui donnent au régime une opportunité pour commettre de nouveaux crimes », a déclaré le vice-président de la Coalition nationale syrienne, Abdelhakim Bachar, lors d’une conférence de presse à Istanbul.
A l’instar de l’attaque chimique de la Ghouta orientale perpétrée par des rebelles en 2013, et également imputée au régime, cette attaque semble être destinée elle aussi à influer sur la politique américaine en Syrie. La première a été exploitée afin de pousser Barack Obama à intervenir militairement en Syrie. Chose qu’il avait promis de faire si Damas recourait aux attaques chimiques. Celle de Khan Cheikhoun semble vouloir dissuader Donald Trump de mener à bien son ouverture sur Damas dans le but de combattre les groupes terroristes.
La semaine dernière, le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson avait déclaré lors d’une visite en Turquie que le sort du président Assad devait être décidé par « le peuple syrien ». « Il faut choisir ses batailles », avait de son côté déclaré l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Haley, jugeant que la priorité de Washington n’était plus de se concentrer sur le départ d’Assad.
Mardi, en dénonçant avec fermeté l’attaque chimique meurtrière, la Maison Blanche a durci le ton à l’encontre du président Bachar al-Assad qu’elle tient pour responsable de cet « acte odieux ». Cette condamnation s’est toutefois accompagnée d’un appel à reconnaître la « réalité politique » en Syrie. Mais elle s’est adressée à la Russie et à l’Iran les exhortant a mettre au pas leur allié.
L’opposition réclame le départ d’Assad tout comme l’a fait pendant longtemps l’administration de Barack Obama, bien que, selon l’AFP, celle-ci se soit abstenue lors de ses derniers mois au pouvoir de lancer des appels en ce sens, laissant implicitement entendre qu’elle ne serait pas hostile à son éventuel maintien.
Dans son point de presse, Abdelhakim Bachar a dévoilé une autre source préoccupation de l’instance de l’opposition qu’il représente, en l’occurrence l’affaiblissement des groupes terroristes en Syrie.
Il a estimé que le pouvoir d’Assad présentait « un plus grand danger que celui posé par Daesh (le groupe Etat islamique) et le Front al-Nosra », la branche syrienne d’Al-Qaïda, rebaptisé aujourd’hui Fateh al-Cham, et œuvrant dans le cadre d’une nouvelle couverture, la coalition Hayat Tahrir al-Cham.
Ces deux groupes qui constituent une émanation d’Al-Qaïda sont dans une mauvaise posture en Syrie.
« Tant que ce régime est en place il ne sera pas possible de vaincre le terrorisme. Même si Daesh et al-Nosra venaient à être éliminés, ce régime créerait de nouveaux groupe terroristes pour demander au monde de choisir entre lui ou le terrorisme », a ajouté M. Bachar.
Dans le cadre de la campagne d’intoxication menée par cette opposition contre Damas, et destinée à la diaboliser, elle l’accuse de créer les groupes terroristes qu’elle combat ( !)
Depuis l’éclatement de la crise syrienne, d’innombrables horreurs commises par les rebelles ont été attribuées à l’armée syrienne pour les exploiter à des buts tiers. Comme c’est le cas aujourd’hui.
Source: Divers