Les condamnations des tirs de feu israéliens contre une délégation de diplomates de plusieurs nationalités lors d’une tournée organisée par l’Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée continuent d’affluer.
La dernière en date est venue de la Chine qui a « fermement » dénoncé jeudi les coups de feu tirés par les forces israéliennes,
« La Chine suit de près cet incident et s’oppose fermement à toute action qui menace la sécurité du personnel diplomatique. Elle exige l’ouverture d’une enquête approfondie et appelle à des mesures pour éviter que de tels incidents ne se reproduisent », a déclaré lors d’un point presse régulier Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Selon l’agence de presse palestinienne Wafa, la délégation comprenait des diplomates de nombreux pays, notamment de France, du Royaume-Uni, d’Espagne, du Canada, de Russie, de Turquie, du Brésil, d’Inde, d’Egypte, du Chili et du Japon.
Mercredi, plusieurs pays européens ainsi que l’UE, l’ONU, le Japon et le Canada ont exprimé de vives protestations.
Le gouvernement japonais a dit jeudi regretter « profondément qu’un tel incident se soit produit », soulignant que « cela ne doit pas se reproduire ». « Le gouvernement japonais a protesté auprès de la partie israélienne et a demandé une explication », a précisé un porte-parole.
Les réactions européennes ne se sont pas fait attendre.
L’Espagne a dit vouloir convoquer le chargé d’affaires de l’ambassade d’Israël à Madrid, faute d’ambassadeur actuellement en poste en Espagne, afin de protester contre les tirs israéliens pendant une visite de diplomates étrangers en Cisjordanie, a annoncé mercredi le ministre espagnol des Affaires étrangères.
« Devant les tirs intolérables de l’armée israélienne lors de la visite de diplomates espagnols, de l’UE et d’autres pays, nous convoquons le responsable de l’ambassade d’Israël à Madrid exigeons des éclaircissements et des responsabilités », a déclaré sur X José Manuel Albares.
L’Italie et la France ont convoqué les ambassadeurs israéliens dans leurs capitales.
Le ministre italien des Affaires étrangères, Antonio Tajani, a exigé des explications détaillées, qualifiant l’incident d’“inacceptable”.
La France s’est jointe à cette condamnation, confirmant que des diplomates français faisaient partie du groupe visé.
Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères belge, Maxime Prévot, s’est dit “choqué”. Il a souligné que la visite a bien été coordonnée à l’avance avec l’armée israélienne et que les véhicules diplomatiques étaient clairement identifiés.
Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Harris, a également exprimé son indignation. Deux diplomates irlandais faisaient partie du groupe.
Le vice-ministre norvégien des Affaires étrangères, Andreas Kravik, a déclaré que les diplomates doivent être protégés et qu’Israël doit respecter leur immunité.
Le Premier ministre canadien, Mark Carney, a qualifié mercredi soir de « totalement inacceptables » cet incident. Quatre Canadiens faisaient partie de la délégation.
« Nous attendons une explication immédiate sur ce qui s’est passé. C’est totalement inacceptable », a-t-il déclaré, ajoutant que sa ministre des Affaires étrangères, Anita Anand, avait convoqué l’ambassadeur d’Israël à Ottawa pour exiger des réponses.
Le ministère allemand des Affaires étrangères àcondamné fermement » les tirs, estimant que « le gouvernement israélien doit immédiatement faire la lumière sur les circonstances et respecter l’inviolabilité des diplomates ».
Toute menace contre la vie de diplomates est « inacceptable », a de son côté réagi à Bruxelles la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.
Une opinion partagée par le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres qui a réclamé une « enquête minutieuse » des autorités israéliennes.
En Amérique latine, l’Uruguay a convoqué mercredi l’ambassadrice d’Israël en Uruguay, Michal Hershkovitz, pour « clarifier les faits », tandis que le Mexique a également annoncé qu’elle demanderait à Israël des « clarifications ».
La Roumanie, la Turquie, la Jordanie, l’Arabie saoudite et l’Egypte ont également condamné les tirs.
Le Hamas a qualifié cet incident de violation délibérée du droit international et a déclaré qu’il traduit le mépris d’Israël pour les normes diplomatiques.
Accusant des soldats israéliens d’avoir ouvert le feu « à balles réelles » sur des diplomates étrangers participant à une visite organisée par ses soins à Jénine, l’Autorité palestinienne a dénoncé pour sa part un « crime odieux commis par les forces d’occupation israéliennes ».
L’armée d’occupation israélienne a exprimé ses regrets dans un communiqué et expliqué que « la délégation s’est écartée de l’itinéraire approuvé et est entrée dans une zone où elle n’était pas autorisée à se trouver ». « Des soldats en opération dans la zone ont tiré des coups de semonce pour les éloigner », a-t-elle ajouté.
Depuis janvier, l’armée israélienne a intensifié ses opérations à Jénine et dans les environs au nord de la Cisjordanie occupée. L’offensive en cours a tué des dizaines de Palestiniens, déplacé plus de 22 000 habitants et détruit plus de 600 maisons.
Source: Divers