Le président turc Recep Tayyip Erdogan a a répété que la conduite d’Israël vis-à-vis de Gaza est celle d’un « État terroriste », dénonçant la « barbarie » dont fait preuve selon lui le gouvernement Benjamin Netanyahu.
« Ce matin même, dix personnes, dont sept enfants, d’une même famille, sont morts en martyrs à Khan Younès. Si ce n’est pas de la barbarie, qu’est-ce que c’est ? », a martelé le chef de l’État turc, selon l’AFP.
En réaction à la guerre dans la bande de Gaza, la Turquie a suspendu ses relations commerciales avec l’entité sioniste.
Le président turc a en outre accusé Tel Aviv de chercher à « dynamiter » la « révolution » en Syrie en attisant les divisions dans le pays après la chute de Bachar al-Assad.
Israël « tente de dynamiter la révolution du 8 décembre en attisant les différences ethniques et religieuses en Syrie et en incitant les minorités du pays à s’opposer au gouvernement », a déclaré le chef de l’État turc lors d’un forum diplomatique à Antalya, dans le sud de la Turquie.
« Nous ne permettrons pas que la Syrie soit entraînée dans un nouveau tourbillon d’instabilité », a ajouté M. Erdogan, affirmant que « le peuple syrien en a assez des souffrances, de l’oppression et de la guerre ».
Globalement, le président turc a accusé Israël de « menacer directement la stabilité de la région (…) avec ses attaques contre le Liban et la Syrie ».
La Turquie est un soutien de poids de la coalition menée par des islamistes à la tête de la Syrie, qui a renversé le président Bachar al-Assad en décembre.
Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh (al-Charaa) , était lui aussi présent au forum diplomatique d’Antalya, où il a rencontré Erdogan en tête à tête.
Le président turc a notamment assuré à son homologue que la Turquie poursuivrait « ses efforts diplomatiques pour lever les sanctions internationales contre la Syrie » et insisté sur la « nécessité » de « revitaliser la coopération commerciale et économique » entre les deux pays, a indiqué sur X la direction de la communication de la présidence turque.
Discussions turco-israéliennes
Ces déclarations virulentes de M. Erdogan interviennent deux jours après des discussions techniques en Azerbaïdjan entre la Turquie et Israël visant à prévenir un risque d’escalade en Syrie.
La réunion de mercredi n’a débouché sur rien de concret et chacune a des intérêts dans la région.
Au cours de cette réunion, « Israël a clairement indiqué que tout changement dans le déploiement des forces étrangères en Syrie, avec en particulier l’établissement de bases turques dans la région de Palmyre (Tadmor), est une ligne rouge », a déclaré un haut responsable israélien pour The Times of Israel.
La semaine dernière l’armée d’occupation a intensifié ses frappes meurtrières en Syrie et mené une incursion terrestre dans le sud du pays, visant notamment des bases et un aéroport militaires.
Selon une source syrienne proche du dossier à l’AFP, Ankara tente d’établir des « positions militaires » en Syrie, dont une « à l’intérieur de la base T4 », une base aérienne militaire de la province de Homs visée la semaine dernière par des frappes israéliennes.