Le Forum des familles, la plus grande association de proches des captifs israéliens, a demandé mardi au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d' »arrêter de tuer » leurs proches, après la reprise des frappes israéliennes intenses dans la nuit sur la bande de Gaza.
Malgré ses demandes, « les responsables (du gouvernement) ne nous ont pas rencontrés parce qu’ils préparaient l’explosion du cessez-le-feu, qui pourrait sacrifier » les otages, a dénoncé le collectif dans un communiqué.
Il avait exigé de rencontrer le Premier ministre, le ministre de la Défense et le chef de l’équipe de négociations pour lui expliquer « comment les otages seront protégés de la pression militaire et comment on compte les ramener », avant de conclure : « arrêtez de les tuer ».
« La pression militaire pourrait mettre encore plus leurs vies en danger et compliquer les efforts pour les ramener sains et saufs, » a ajouté le collectif.
Des proches des captifs ont appelé à une manifestation mardi matin devant le bureau du Premier ministre à Jérusalem.
Le carnage perpétré ce mardi intervient après l’échec des pourparlers tenus au Caire entre une équipe de négociateurs israéliens et des hauts responsables égyptiens.
Le Hamas accuse l’entité sioniste d’avoir enfreint à ses engagements dans la trêve entrée en vigueur le 19 janvier et de refuser de passer à sa seconde phase qui stipule le retrait israélien de la bande de Gaza et la fin de la guerre.
Après les frappes intenses dans la nuit sur la bande de Gaza, un dirigeant du Hamas a accusé mardi Israël de vouloir « imposer un accord de reddition ». « Le but des massacres commis par l’occupation à Gaza est de saper l’accord de cessez-le-feu et de tenter d’imposer un accord de reddition écrit avec le sang de Gaza », a déclaré Sami Abou Zouhri.
Israël a affirmé mardi n’avoir d’autre choix que de reprendre ses opérations militaires pour ramener les otages retenus à Gaza.
Sur les 251 personnes prises en captivité lors de l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, il en reste 58 à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
Ce mardi, le Hamas a annoncé qu’un captif a péri et deux autres ont été blessés.
La reprise des frappes israéliennes sur la bande de Gaza « met en péril » la libération des otages, la fin des hostilités et la reprise de l’aide humanitaire, a estimé mardi la Première ministre italienne Giorgia Meloni.
La France a aussi condamné la reprise des frappes israéliennes sur la bande de Gaza et appelé à un « arrêt immédiat » des hostilités qui compromettent, selon elle, les efforts de libération des otages et « menacent la vie des populations civiles de Gaza ». « Toutes les parties doivent revenir au respect du cessez-le-feu dans son intégralité et s’engager dans des négociations de bonne foi afin de le pérenniser », indique le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, déplorant « les très nombreuses victimes » et exhortant les autorités israéliennes « à assurer la protection permanente de tous les civils ».
Le président du Conseil européen Antonio Costa a appelé à mettre un terme à l’escalade à Gaza. « La violence doit cesser et les termes de l’accord de cessez-le-feu doivent être respectés », a réagi président de l’instance représentant les dirigeants des Vingt-Sept. « Tous les otages et détenus doivent être libérés, et l’aide humanitaire doit reprendre immédiatement », a intimé l’ex-Premier ministre portugais. Il s’est dit « choqué et attristé » par le grand nombre de civils victimes de cette reprise des opérations militaires de Tsahal.
La population de Gaza est à nouveau plongée dans une « peur abjecte », a dénoncé mardi le chef du Bureau des affaires humanitaires de l’ONU. « La nuit dernière, nos pires craintes sont devenues réalité. Les frappes aériennes ont repris sur toute la bande de Gaza, avec des informations non confirmées de centaines de morts (…). La population de Gaza vit à nouveau dans une peur abjecte », a déclaré Tom Fletcher lors d’une intervention par vidéo lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU.
Le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza a annoncé mardi un bilan d’au moins 413 martyrs, dont 179 enfants et 89 femmes et plus de 500 blessés.
Source: Avec AFP