Les familles des captifs israéliens ont vivement critiqué, samedi 8 mars, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, l’accusant de faire obstacle aux pourparlers sur la seconde phase de l’accord du cessez-le-feu avec le Hamas pour servir ses propres intérêts, et avertissant qu’une reprise des combats entraînerait la mort des captifs encore en vie.
« Nous sommes en situation d’urgence, et nous ne devons pas nous laisser aveugler par les informations qui circulent : la guerre pourrait reprendre cette semaine, » a déclaré le père d’un captif à Gaza Einav Zangauker, cité par les médias israéliens.
Il a ajouté que la poursuite de la guerre servirait les intérêts du Premier ministre, car elle lui permettrait de prolonger son procès en cours, de reporter la mise en place d’une commission d’enquête nationale sur la gestion du conflit, et de maintenir son gouvernement avec ses alliés d’extrême droite.
Yifat Kalderon, cousine d’Ofer Kalderon libéré le mois dernier dans le cadre de l’accord, accuse Netanyahu d’avoir interrompu les négociations pour la deuxième phase de l’accord.
« Netanyahu est prêt à enterrer les otages pour ses intérêts personnels » a-t-elle affirmé.
Omri Lifshitz, fils d’un captif tué suite aux bombardements israéliens contre Gaza a déclaré que le sort de son père, « ne doit pas se reproduire » pour d’autres otages.
« Netanyahu — si la guerre reprend, des otages seront tués à cause de vous. Leur sang sera sur vos mains, » a-t-il lancé, appelant le président américain Donald Trump à ne pas permettre au Premier ministre de « les enterrer » et à empêcher que l’accord ne soit compromis.
Les négociations indirectes pour la poursuite de la trêve à Gaza, qui a mis fin à 15 mois de guerre génocidaire contre Gaza, le 19 janvier, semblent dans l’impasse.
Le Hamas a recensé 210 violations aériennes, empêchant le retour des déplacés, tuant 116 Palestiniens, retardant la libération des prisonniers et bloquant le commerce et l’aide humanitaire.
‘Israël’ a bloqué l’entrée de l’aide humanitaire, permise durant la première phase de la trêve qui s’est achevée le samedi 1er mars.
La trêve comprend trois phases de six semaines en vue de soutenir les efforts humanitaires, de libérer les prisonniers et de retirer les troupes israéliennes de Gaza.
Une majorité d’Israéliens estiment que Netanyahu doit démissionner, selon un sondage
Entre-temps, une majorité d’Israéliens estiment que Netanyahu devrait assumer la responsabilité des attaques du 7 octobre et démissionner, selon une enquête menée par l’Institut israélien de la démocratie qui se définit comme un centre de recherche et d’action indépendant, rapporte dimanche le quotidien Haaretz.
L’enquête, réalisée du 25 au 28 février, indique que 48 % des répondants estiment que Netanyahu devrait démissionner immédiatement, tandis que 24,5 % pensent qu’il devrait partir seulement après la guerre, qui en est encore au stade du cessez-le-feu. Environ 14,5 % pensent qu’il devrait rester sans démissionner, et 10 % qu’il ne devrait ni assumer de responsabilité ni démissionner.
De plus, 73 % des Israéliens soutiennent la poursuite de l’accord de cessez-le-feu et l’échange des prisonniers avec le Hamas, et la plupart pensent que le président américain Donald Trump devrait être crédité pour cet accord.
Cependant, Netanyahu a reçu moins de 50 % des crédits pour la trêve, seulement 41,5 % des répondants reconnaissant son rôle.
L’enquête a également révélé que 70 % des répondants estiment que le leader d’extrême droite Itamar Ben-Gvir ne devrait pas revenir à son poste de ministre de la Sécurité nationale, même si son parti réintègre le gouvernement.