La police israélienne a annoncé jeudi l’arrestation d’un jeune juif soupçonné de dizaines de fausses alertes antisémites à la bombe dans le monde, notamment aux Etats-Unis où une flambée de menaces a nourri les spéculations sur une montée de l’antisémitisme sous Donald Trump.
Le jeune homme de 19 ans, arrêté jeudi matin , aurait par ses agissements semé la panique ou au moins troublé la vie quotidienne dans une multitude de centres communautaires juifs ou des synagogues aux Etats-Unis, en Australie ou encore en Nouvelle-Zélande.
Dans la plupart des cas, il prévenait de l’explosion imminente d’une bombe, a indiqué une source proche de l’enquête.
Ses méfaits remonteraient au moins jusqu’en 2015, quand un de ses appels avait forcé un avion de la grande compagnie américaine Delta Airlines à se poser d’urgence, a-t-elle dit. Mais c’est surtout au cours des derniers mois qu’il a sévi, a-t-elle ajouté.
La police israélienne a laissé entendre qu’il ne s’en tenait pas aux appels téléphoniques, mais employait d’autres moyens pour répandre la peur. La police israélienne n’a pas révélé l’identité du suspect, ni ses motivations présumées. Mais elle a précisé qu’il s’agissait d’un Américano-Israélien. La presse israélienne l’a décrit comme un jeune homme vivant en Israël depuis plusieurs années, souffrant de troubles et déclaré inapte à servir par l’armée israélienne.
La multiplication des alertes est devenue suffisamment grave pour que des investigations soient lancées simultanément dans plusieurs pays et que le FBI dépêche des agents en Israël, a dit la police israélienne.
Le jeune homme employait des technologies avancées pour ne pas être identifié, a-t-elle précisé. Son domicile a été perquisitionné jeudi matin et des pièces à conviction saisies. Un tribunal de Rishon Letzion, près de Tel-Aviv, a ordonné le placement en détention du suspect jusqu’au 30 mars dans un premier temps.
Il n’est pas le premier arrêté pour de tels faits. Début mars, le FBI avait arrêté un ancien journaliste, Juan Thompson, 31 ans, suspecté d’avoir lancé de fausses alertes à la bombe contre des établissements juifs aux Etats-Unis. Les premiers éléments de l’enquête indiquaient qu’il souhaitait ainsi compromettre une ancienne petite amie.
Son arrestation survient alors que les institutions juives aux Etats-Unis sont en butte depuis quelques mois à une flambée des menaces suscitant les conjectures sur une montée de l’antisémitisme en corrélation avec l’accession de Donald Trump à la présidence le 20 janvier.
L’une des plus grandes organisations américaines à lutter contre l’antisémitisme, l’Anti-Defamation League, a recensé plus d’une centaine d’alertes à la bombe contre des centres communautaires juifs depuis le début de l’année.
Source: Avec AFP