Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé le 26 novembre que Tel-Aviv accepte un accord de cessez-le-feu avec le Liban.
Dans un discours après la fin d’une session du cabinet de sécurité il a déclaré que la signature d’un accord avec le Liban permet à Israël de se concentrer sur “la menace iranienne”, ajoutant que Tel Aviv est en train de “transformer la physionomie de la région”. Il a ajouté que cela permettra également aux troupes israéliennes de se reposer et aux stocks d’armes d’être réapprovisionnés.
Le premier ministre de l’occupation a poursuivi en affirmant que le Hezbollah n’est pas du tout le même groupe “que celui qui a lancé une guerre contre nous [le 7 octobre]”, ajoutant qu’Israël a tué la majorité de ses dirigeants et “détruit leur infrastructure”.
“Nous avons pu atteindre nombre de nos objectifs au cours de cette guerre”, a-t-il déclaré. Israël a réussi à “scinder les fronts” et à “isoler le Hamas”, s’est-il vanté.
Il a juré qu’Israël “répondra avec force” et aura recours à une action militaire en cas de violation de l’accord et si le Hezbollah cherche à se réarmer.
“Grâce à l’accord conclu avec les États-Unis, nous conservons une totale liberté d’action [contre le Hezbollah].
“Si le Hezbollah viole l’accord et tente de se réarmer, nous attaquerons. S’il tente de reconstruire l’infrastructure terroriste près de la frontière, nous attaquerons. S’il tire une roquette, s’il creuse un tunnel, s’il fait entrer un camion avec des missiles, nous attaquerons”, a-t-il poursuivi. “Un bon accord est un accord appliqué, et nous l’appliquerons”.
Netanyahu a ajouté que de nombreux critiques ne croient pas que son gouvernement soit prêt à recommencer les combats au Liban après le cessez-le-feu. “Après tout ceci, il est peut-être temps de commencer à y croire. Croire en notre détermination, en notre façon de faire, en notre dévouement à la victoire”.
Le chef de l’opposition israélienne Yaïr Lapid a violemment critiqué cette annonce estimant que « le gouvernement israélien a été entrainé vers le cessez-le-feu et n’a pas réussi à transformer les victoires militaires en exploits politiques. » « Tout accord avec le Hezbollah n’effacera pas la honte et il faut conclure un accord pour récupérer les captifs et ramener tous les habitants à leurs maisons », a-t-il insisté.
Selon un rapport du média Channel 12 d’Israël, le texte même de l’accord est ambigu quant à l’inclusion du droit d’Israël à prendre des mesures contre les violations. La chaine de télévision a indiqué que « le retour des habitants du nord dans leurs foyers ne sera pas immédiat après l’accord avec le Liban ». « Il existe un dilemme parmi les habitants du nord, avec une réelle confusion quant à savoir s’il existe un endroit où retourner », a-t-elle ajouté.
La radio de l’armée israélienne a indiqué que le texte inclut à la fois le droit d’Israël et celui du Liban à l’autodéfense, conformément aux rapports précédents. Elle a précisé qu’Israël est tenu de signaler toute violation au comité dirigé par les États-Unis qui supervise la mise en œuvre de l’accord et qui se réunira en fonction de la gravité de la violation. L’accord est basé sur la résolution 1701 des Nations unies.
Le chroniqueur politique israélien de la chaîne Kan a présenté ce qu’il a qualifié de « problématiques » dans l’accord avec le Liban, car « il n’y a pas de zone tampon qui éloigne les habitants du sud du Liban de la ligne de front, c’est-à-dire de la frontière avec la Palestine occupée », afin de garantir la sécurité des colons.
Il a estimé qu’il n’y avait aucune déclaration claire dans l’accord selon laquelle l’entité occupante « attaquerait le Liban pour chaque violation ». « Il est également ridicule que celui qui imposera l’accord au sud du Liban soit l’armée libanaise et la FINUL », d’après lui.
L’accord a été accueilli avec mécontentement par des colons habitants au nord de l’entité.
David Azoulay, chef du Conseil de Metulla, a déclaré qu’il « ne permettra pas aux habitants de retourner » dans la colonie frontalière, déclarant : « Je demande aux habitants de ne pas revenir vivre dans le nord, mais d’aller se disperser dans Tel Aviv. Que la paix soit sur Israël et abandonnons le nord. »
De son côté, Eitan Davidi, président du Conseil de Margaliot, a souligné que « l’accord avec le Liban est un crime contre les habitants du nord ».
Quant à Doron Shenbar, porte-parole de la municipalité de Kiryat Shmona, il a rappelé la « fausse promesse du gouvernement israélien », déclarant : « Nous exigeons ce que le gouvernement et son président ont fixé, c’est-à-dire une victoire absolue, afin qu’il n’y ait pas d’accord de soumission. »
Dodo Stroll, un colon de Kiryat Shmona, a envoyé une lettre à Netanyahu disant : « Sans sécurité et sans calme, nous ne reviendrons pas ».
À son tour, le chef du conseil régional de Meta Asher, qui comprend un certain nombre de colonies de Galilée occidentale, a averti qu’« Israël se retrouvera dans les années à venir avec un Hezbollah plus fort et plus solide, si l’accord est signé ». Et de poursuivre avec crainte : « Nous paierons pour cela de notre sang. »
De son côté, le Hezbollah a fait part de ses doutes quant à l’engagement du Premier ministre de l’occupation.
« Nous devons examiner minutieusement les points sur lesquels Netanyahu a donné son accord avant que le gouvernement ne signe [l’accord] demain », a déclaré à la chaine qatarie Al Jazeera Mahmoud al-Qamati, chef adjoint du Conseil politique du Hezbollah. « Nous doutons que Netanyahu va tenir ses engagements. Il nous a habitué à sa perfidie. Nous ne lui permettrons pas de faire passer le piège du cessez-le-feu », a-t-il souligné.
Source: Divers