Des centaines d’insurgés et de civils ont commencé à sortir samedi du dernier fief des insurgés de Homs, une évacuation qui permettra au pouvoir syrien de mettre totalement la main sur cette ancienne « capitale de la révolution ».
Waer, dernier quartier insurgé de la troisième ville de Syrie (centre), suit l’exemple de nombreux fiefs perdus par une rébellion très affaiblie, après des accords ponctuels conclus avec les autorités syriennes ces derniers mois. Les autres quartiers de cette ville avaient été libérés des insurgés en 2014.
L’évacuation, qui devrait aboutir à la sortie de milliers d’insurgés et leurs familles essentiellement, s’étalera sur au moins six semaines en vertu d’un accord conclu en début de semaine sous l’égide de la Russie.
Ce sont d’ailleurs des policiers militaires russes qui supervisaient le matin la sortie de rebelles et de civils à bord de bus verts de Waer, selon un correspondant de l’AFP sur place.
Plusieurs dizaines de combattants, portant chacun une arme, et des civils, dont beaucoup d’enfants, sont montés à bord des bus pour quitter le quartier.
Des véhicules russes étaient également postés aux abords de Waer, assiégé durant trois ans par les forces gouvernementales.
« Le côté russe est le garant de l’application de l’accord de Waer », a expliqué un colonel russe sur place à l’AFP.
« Nous sommes venus en Syrie pour aider nos amis et rétablir la sécurité dans le pays », a-t-il dit en allusion à la présence de l’important contingent russe en Syrie.
Selon l’accord, des troupes russes -entre 60 et 100 hommes- doivent se déployer à Waer pour veiller à son application et à la sécurité des habitants encore présents ou de ceux voulant y retourner.
Entre 400 et 500 rebelles et civils doivent partir samedi, selon le gouverneur de Homs Talal Barazi. « Il ne restera plus de rebelles ni d’armes à Homs ».
En début d’après-midi, plus de 150 rebelles avaient été évacués selon la télévision syrienne qui ne précise cependant pas le nombre de civils sortis du quartier.
Média de guerre, instance de la Résistance en Syrie, a pour sa part indiqué vers le milieu de la journée que le nombre de ceux qui ont été évacués s’élève à 500, miliciens et civils compris.
Direction Alep et Idleb
« La police militaire russe sera chargée d’accompagner les rebelles et de les emmener vers » le nord syrien, a dit M. Barazi à l’AFP.
Les personnes évacuées devront se rendre notamment à Jarablos, dans la province septentrionale d’Alep, ou encore dans celle d’Idleb, dernier grand bastion des insurgés en Syrie.
Le pouvoir syrien veut à tout prix reprendre les derniers bastions rebelles dans la province de Homs comme Talbissé, Houlé et Rastane mais surtout dans la province voisine de Damas, comme la région de la Ghouta orientale.
La situation sur le terrain est désormais son avantage. Selon l’AFP, il contrôle 36% du territoire, tandis que Daesh en contrôle 29% dont la majeure partie est constituée de déserts, les Kurdes 23% et les autres rebelles seulement 12%.