Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon a été offusqué par une circulaire du ministre de l’Enseignement supérieur voulant interdire le soutien à Gaza ou au Liban dans les universités, « par respect de la laïcité dans les universités », après que des étudiants de l’Université Paris Sciences Po ont exprimé leur soutien au Hezbollah et protesté contre les crimes du régime sioniste. Y voyant « un abus de pouvoir », ils a appelé à mettre des drapeaux palestiniens et libanais « partout » à partir du 8 octobre.
Le ministre « dit que comme l’université est laïque, il ne faut pas parler de Gaza », mais « parler de géopolitique n’est pas attentatoire à la laïcité », a-t-il développé, lors d’une réunion politique dans la capitale.
« Je demande à la jeunesse étudiante de s’insoumettre, de ne pas accepter cet interdit », a-t-il poursuivi, objectant qu' »à l’université, on parle d’adultes majeurs citoyens (…) donc ils disent ce qu’ils veulent, parce qu’on est dans un pays libre ».
« Alors je recommande qu’à partir du 8 (octobre) on mette des drapeaux palestiniens partout où on peut, de manière à ce que cette personne n’ait pas le dernier mot », a ajouté M. Mélenchon.
Quelques minutes après, Jean-Luc Mélenchon a également suggéré qu' »un drapeau qu’on pourrait mettre avec celui des Palestiniens, c’est celui du Liban », où les bombardements de l’armée israélienne contre le Hezbollah ont fait plus d’un millier de morts depuis dix jours.
« L’armée libanaise ne dispose d’aucun moyen de combat et n’a pas la possibilité de protéger ses propres frontières », a-t-il déploré, jugeant que « c’est une hypocrisie totale à partir de là de dire que le Hezbollah pose un problème ».
« Le Hezbollah est une composante du peuple libanais et ce n’est pas à nous de décider qui est une bonne composante et qui est une mauvaise », a-t-il insisté, soulignant que « le peuple libanais a le droit à la souveraineté sur son territoire ».
« Mettez des drapeaux libanais, pour que les Libanais sachent qu’on ne les a pas oubliés, qu’on ne les abandonne pas au meurtre (et) à la violence du voisin terrifiant qu’ils ont le malheur d’avoir à leur côté. »
Jean-Luc Mélenchon, Manon Aubry, Thomas Portes ou encore Louis Boyard étaient présents au cortège de soutien à Gaza et au Liban qui a rallié la place de la République à celle de Clichy, aux cris de « Palestine vivra, Palestine vaincra ».
Sidérée par le traitement médiatique
D’autres manifestations ont eu lieu à Lyon, Toulouse et Strasbourg, Montpellier pour marquer leur « solidarité avec les peuples palestinien et libanais », ont constaté des journalistes de l’AFP.
Dans la foule, Maya, 37 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille. Cette chercheuse en physique franco-libanaise est arrivée de Beyrouth il y a une semaine. Elle se dit « sidérée du traitement médiatique » de l’escalade au Liban. « On n’entend pas parler des bombardements des civils tous les jours, on n’entend pas parler de la réalité. (…) On demande des actions du gouvernement français ou des gouvernements européens. »
Vendredi avait eu lieu une manifestation de soutien au peuple libanais à Marseille, la deuxième rassemblement depuis une semaine, sur l’initiative du collectif pour le Liban créé il y a une semaine.
« Les bombardements israéliens continuent et ne s’arrêtent pas, ni le déplacement d’un million de personnes, les victimes, les blessés, les enfants qui manquent leur année scolaire », a dénoncé l’avocate Catherine Kobar, réclamant l’arrêt de cette guerre. « Honte à l’État français et à la communauté internationale pour son silence face à l’État israélien », dénonce après elle l’historienne Liliane Nasser.
Macron « devrait avoir honte »
Après avoir affirmé que « la France avait cessé de fournir des armes à Israël », le président français Emmanuel Macron a appelé les autres pays à suivre son exemple pour forcer une solution diplomatique au conflit dans la région : « Je pense qu’aujourd’hui, la priorité est que nous revenions à une solution politique, que nous arrêtions de livrer des armes pour combattre à Gaza. »
Dans son discours télévisé, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n’a pas manqué de le critiquer violemment.
« Alors que Israël combat les forces de la barbarie dirigées par l’Iran, tous les pays civilisés devraient se tenir fermement aux côtés d’Israël. Pourtant, le président Macron et d’autres dirigeants occidentaux appellent maintenant à des embargos sur les armes contre Israël. Ils devraient avoir honte », a-t-il pesté.
Source: Divers