L’Union européenne et la France ont fermement condamné, le mercredi 7 août, les propos du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich (extrême droite), qui a déclaré que « laisser mourir de faim » les habitants de la bande de Gaza pourrait « être justifié et moral ».
Interrogé lors d’un colloque consacré à l’avenir de la bande de Gaza, où ‘Israël’ mène une guerre génocidaire depuis dix mois, Smotrich a déclaré lundi: « personne dans le monde ne nous laissera affamer deux millions de personnes, bien que peut-être ce soit justifié et moral pour faire libérer les otages » qui y sont retenus depuis le 7 octobre.
« On fait entrer de l’aide humanitaire car on n’a pas le choix, nous sommes dans un espace qui exige d’avoir de la légitimité internationale pour mener cette guerre », a-t-il ajouté.
Les propos de Smotrich ont provoqué des réactions d’indignation au sein de la communauté internationale.
« L’Union européenne (UE) condamne fermement » ces propos, a-t-elle indiqué dans un communiqué mercredi.
« La déclaration du ministre Smotrich selon laquelle +il pourrait être justifié et moral+ de laisser ‘Israël’ « faire mourir de faim deux millions de civils » jusqu’à ce que les « otages soient rendus » est plus qu’ignominieuse », ajoute l’UE.
« Nous attendons du gouvernement israélien qu’il prenne sans équivoque ses distances avec les propos du ministre Smotrich », a-t-elle poursuivi.
De son côté, la France a exprimé « sa profonde consternation face aux propos scandaleux » tenus par M. Smotrich, a indiqué un porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, lors d’un point presse.
« La France appelle le gouvernement israélien à condamner fermement ces propos inacceptables », a-t-il ajouté selon un communiqué.
Depuis le début de la guerre israélienne contre Gaza qui a éclaté le 7 octobre, la situation humanitaire dans le territoire palestinien assiégé reste désastreuse, la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants ayant été déplacée et souffrant de pénuries alimentaires.
Rappelons que le Hamas a lancé une offensive surprise et massive, le samedi 7 octobre, contre les colonies de l’enveloppe de Gaza, en riposte aux agressions israéliennes continues contre le peuple palestinien en Cisjordanie occupée et à la profanation de la mosquée Al-Aqsa.
L’opération Déluge d’Al-Aqsa a entrainé la mort de 1163 colons et soldats israéliens et la capture de 200 autres, en vue de les échanger avec les milliers de Palestiniens incarcérés dans les geôles de l’occupation.
Par contre, les autorités d’occupation se sont vengées des civils, en bombardant les quartiers résidentiels, les hôpitaux, les écoles, les mosquées et les églises à Gaza.
Plus de 39500 Palestiniens sont tombés en martyre, dont 75% de femmes et d’enfants, selon le ministère palestinien de la Santé.