Les menaces israéliennes d’une guerre globale contre le Liban après le tir meurtrier sur Majdal Chams ont baissé d’un cran depuis samedi. Des médias israéliens rapportent ce dimanche qu’il n’est plus question que « d’une frappe douloureuse » « plus sévère que les précédentes ».
Ce dimanche, Le chef du bloc parlementaire du Hezbollah Mohammad Raad a assuré que la fin de l’entité israélienne sonnera lorsqu’elle optera pour la décision de lancer une guerre à grande échelle contre le Liban.
Lors d’une cérémonie organisée dans la ville du sud de Saida, Mohammad Raad a ajouté que « les objectifs de l’ennemi ont été avortés à Gaza grâce à la persévérance du peuple de Gaza, à l’héroïsme de ses résistants et au soutien fourni par les parties de l’axe de la résistance ».
Une guerre destructrice pour tous
Cette position est intervenue après les accusations israéliennes infondées contre la Résistance islamique qu’elle est derrière le tir meurtrier sur la localité de Majdal Chams dans le Golan syrien occupé. Le Hezbollah a accusé l’entité sioniste d’être l’auteur de cette attaque via un missile d’interception du Dôme de fer, qui a causé la mort de 12 personnes dont des enfants syriens dans un stade de football.
Le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib a mis en garde contre une expansion de la guerre au Liban. « Toute offensive vaste contre le Liban provoquera un conflit régional », a-t-il averti indiquant que « la guerre sera destructrice pour tous et non seulement pour le Liban, raison pour laquelle il faudrait faire preuve de retenue ».
Bou Habib a révélé que le Liban a demandé aux États-Unis d’inciter « Israël » à la retenue et a réclamé la formation d’une commission d’enquête internationale pour enquêter sur l’origine du tir en collaboration avec la Finul.
Il faut brûler Beyrouth
L’attaque meurtrière de Majdal Chams a été l’occasion pour les responsables israéliens de vociférer des menaces d’expansion de la guerre contre le Liban.
Le ministre du Néguev et de la Galilée a dit « qu’il a réclamé de brûler Beyrouth ».
Le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères a déclaré que « le massacre de samedi constitue une violation de toutes les lignes rouges de la part du Hezbollah ».
Il a prétendu que « le missile qui a tué nos jeunes est iranien et seul le Hezbollah possède ce genre de missiles » menaçant « qu’Israël exercera son droit de se défendre et ripostera au massacre ».
Le ministre des Finances Betselil Smotrich a déclaré « nous parlerons avec le Hezbollah par le feu ».
Smotrich chassé des obsèques
A Majdal Chams où il s’est rendu ce dimanche pour participer aux obsèques des martyrs de samedi, Smotrich a été expulsé par certains habitants qui ont protesté contre sa présence.
Des habitants ont scandé contre la présence des membres du Likoud qui sont aussi venus dans la localité pour le même objectif, d’après la télévision israélienne Channel 13.
Une frappe douloureuse seulement
Depuis samedi, les menaces israéliennes contre le Liban ont baissé d’un cran depuis. Selon la radio militaire israélienne, l’armée d’occupation a mis au point plusieurs scénarios possibles sur une offensive contre le Liban et les a déposés devant le commandement politique. Parmi ces scénarios figure « une action militaire plus sévère que les précédentes ».
« Israël n’est pas concerné par une guerre globale avec le Liban mais de lui assener une frappe plus douloureuse seulement », a toutefois indiqué la radio.
Même son de cloche de la part de la chaine de télévision israélienne Channel 12 qui rapporté que Tel Aviv « va riposter avec vigueur contre le Hezbollah sans pour autant provoquer une guerre globale ».
De même, la chaine de télévision israélienne Channel 14 a rapporté que des commandants dans l’état-major israélien s’opposent à une frappe contre les infrastructures du Liban.
Contacts entre responsables américains et iraniens
Selon le quotidien américain Wall Street Journal, des responsables américains ont eu des échanges avec des responsables iraniens pour faire baisser la tension. « Les protagonistes ne sont pas intéressés par l’élargissement du conflit mais les risques d’erreurs sont élevés », selon le WSJ.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a mis en garde contre « une démarche israélienne idiote qui pourrait élargir le champ de la guerre ».
« Israël tente à travers les scénarios qu’il propose de brouiller l’opinion publique sur les massacres qu’il commet à Gaza », a assuré son porte-parole. Estimant que Washington devrait empêcher l’entité sioniste de causer de nouvelles crises dans la région ». Et mettant en garde contre de nouvelles aventures contre le Liban sous prétexte de l’incident de Majdal Chams »
Le secrétaire d’état américain Antony Blinken qui a adopté la version israélienne des faits en disant que « tous les indices assurent que le missile qui a frappé le Golan est du Hezbollah » a néanmoins affirmé : « Nous effectuons un dialogue avec Israël et nous ne voulons pas d’escalade dans le conflit ».
« Un cessez-le-feu à Gaza offrira l’opportunité de réaliser une accalmie permanente tout au long de la ligne bleue entre Israël et le Liban », a-t-il souligné.
Une guerre contre le Hezbollah n’est pas dans l’intérêt d’Israël
Le Centre de recherches sur la sécurité nationale israélienne a averti « qu’une riposte sévère de la part d’Israël poussera le Hezbollah à riposter et à briser les règles d’engagement au nord ».
Selon l’ex-Premier ministre israélien Ehud Barak, « Israël devrait riposter au Hezbollah d’une façon douloureuse sans que cela ne provoque une guerre ».
« Ce n’est pas dans l’intérêt d’Israël d’entrer dans un conflit global avec le Hezbollah », a-t-il conseillé.
Source: Divers