Les combattants du groupe takfiro-wahhabite Daesh (EI) sont désormais piégés dans Mossoul-ouest, leur dernier bastion important en Irak, car les forces irakiennes ont coupé tous les accès routiers.
« Daesh est pris au piège. Dans la nuit, la 9e division blindée de l’armée irakienne, basée près de Badouch au nord-ouest de Mossoul, a coupé le dernier accès routier » de la deuxième ville du pays, a déclaré dimanche à des journalistes à Bagdad l’envoyé spécial américain auprès de la coalition internationale, Brett McGurk. Et d’ajouter: « Tous les combattants qui se trouvent à Mossoul vont y mourir ».
Les forces irakiennes ont repris à Daesh « plus d’un tiers » de la partie ouest de Mossoul depuis le lancement le 19 février de l’offensive sur ce secteur de la ville, a indiqué à l’AFP le général Maan al-Saadi, des forces d’élite du contre-terrorisme (CTS).
La bataille pour Mossoul-ouest est la seconde grande phase de l’opération lancée le 17 octobre par les forces irakiennes, avaient annoncé fin janvier la « libération » de la partie orientale.
Mais si la résistance takfiriste faiblit, les responsables militaires préviennent que des combats acharnés sont encore à venir pour reconquérir la totalité de Mossoul.
« Nous combattons un ennemi aux méthodes irrégulières, qui se cache au milieu des citoyens et utilise des engins explosifs, des snipers et des kamikazes. Or l’opération vise justement à préserver la vie des citoyens », a déclaré à l’AFP le général Yahya Rasool, porte-parole du commandement des opérations conjointes.
Cette résistance devrait être particulièrement forte dans la vieille ville, un quartier aux rues étroites où des centaines de milliers de civils sont toujours pris au piège.
Des unités d’intervention rapide et la police fédérale attaquaient dimanche la zone de Bab al-Toub, près de la vieille ville, tandis que les CTS combattaient dans le quartier d’al-Jadida et celui d’al-Aghawat qu’ils ont repris dans la journée, selon le général Rasool.
Mais cette progression demeure laborieuse. Car « nous ne pouvons pas laisser des poches (de takfiristes) derrière nous. Il nous faut donc prendre le contrôle des zones, traquer les takfiristes, désamorcer (les bombes), contrôler les citoyens présents avant de pouvoir poursuivre notre progression », explique le général Saadi.
Damas ouvre son ciel aux avions irakiens
Entre-temps, la chaîne irakienne Al-Sumaria, citant le journal russe Izvestia, a fait état du feu vert de Damas qui vient d’ouvrir son ciel aux chasseurs irakiens pour qu’ils bombardent les positions de Daesh. Le journal rapporte les propos de Saji Taama, membre de la commission des affaires arabes et internationales au Parlement syrien, qui dit : « Damas a autorisé les forces irakiennes à prendre pour cible les positions de Daesh en Syrie et ce feu vert a été accordé dans la foulée du changement de cap de la politique américaine au Moyen-Orient. »
Le député syrien a ajouté à ce sujet : « Cela fait des années que la Syrie et l’Irak coordonnent leurs efforts pour lutter contre le terrorisme.
Sans l’aval syrien, l’aviation irakienne n’aurait jamais pu frapper Daesh en Syrie. Il est aussi probable que les chasseurs syriens entrent dans le ciel irakien pour frapper les positions de Daesh, car les terroristes fuyant Mossoul tentent de s’infiltrer à la région syrienne de Deir ez-Zor.
Le Premier ministre irakien, Haïdar al-Abadi, a de son côté affirmé avoir reçu l’accord de Damas pour bombarder Daesh sur le territoire syrien, rapporte le site iranien PressTV. « La Syrie et l’Irak font face à un danger commun, ils se battent tous les deux contre Daesh », a-t-il expliqué.
Al-Abadi a souligné que les troupes irakiennes étaient disposées à éliminer les terroristes non seulement en Irak, mais aussi à l’extérieur du pays et ce, tout en respectant l’intégrité territoriale des pays voisins.
Fin février, les chasseurs irakiens ont frappé la ville de Boukamal à l’intérieur de la Syrie.
Source: Divers