Depuis le 7 octobre, la supériorité militaire et des renseignements israélienne est mise à mal plus que jamais. Avec l’opération guet-apens de Jabaliya, samedi dernier, cette puissance tant exaltée est plus que jamais enfoncée dans la boue.
L’effondrement des mythes israéliens
Les observateurs palestiniens le constatent, non sans grande fierté.
« C’est la nuit de l’effondrement des mythes israéliens : le mythe de la supériorité de l’armée invincible, le mythe de l’immunité israélienne militaire et des renseignements » a déclaré Marwane al-Barghouti, l’expert et le militant palestinien, en commentant cette opération au cours de laquelle des soldats ont été attirés vers un tunnel où ils ont été tués, blessés et faits prisonniers, selon la version des Brigades al-Qassam.
« Le pire est que cette opération s’est déroulée à Jabaliya où se trouve l’armée israélienne depuis 5 ou 6 mois. L’armée israélienne parlait du démantèlement des brigades de la résistance, et l’élimination de sa présence et qu’elle contrôle la situation. Tout ceci s’avère être mensonger, ostentatoire et incorrect », a-t-il expliqué pour la chaine qatarie al-Jazeera.
Et de rappeler que c’est encore la preuve qu’« Israël a échoué dans tous ses objectifs : celui d’éradiquer la résistance, car la résistance poursuit sa résistance et attire les forces israéliennes. Il a échoué dans ses tentatives de contrôler militairement les régions occupées par ses chars. Il a échoué dans ses tentatives de récupérer par la force des captifs encore vivants. Il a échoué dans son plan de déplacer les Palestiniens, le nettoyage ethnique. ».
Selon lui, les responsables israéliens continuent de mentir.
« Ils mentent à leur public, ils mentent sur eux-mêmes. Mais les réalités sont plus fortes que leur capacité à les cacher. Elles vont se manifester davantage. »
« Ceci est la preuve que la guerre arrive à sa fin. C’est la fin de l’offensive et c’est son fiasco », juge-t-il en concluant : « Ceci illustre la persévérance, la fermeté et la bravoure du peuple palestinien qui est invincible et le rester jusqu’à ce qu’il gagne sa liberté ».
La fin de « la fin de l’Histoire »
L’évaluation de M. Barghouti est aussi juste que surprenante. Compte tenu que ces factions de résistance combattent l’armée la plus puissante dans la région, laquelle est soutenue par la super puissance américaine et des entités européennes, un peu moins puissantes certes.
Ce fait avéré devrait soulever des questions incontournables chez les experts en la matière, sur la réelle efficacité de la supériorité militaire. Et par extension sur la prépondérance technologique, technique et numérique (…), sur laquelle ceux qui la détiennent et la développent comptaient pour éviter les revers des puissances impériales d’antan. Et de consacrer « la fin de l’Histoire ». Une prémonition chère aux historiens du néolibéralisme pro sioniste, laquelle ne cesse de prouver sa cécité.
Le 7 octobre, tout le dispositif militaire et sécuritaire israélien super sophistiqué a été incapable d’empêcher quelques combattants armés de quelques mitrailleuses, et d’un arsenal artisanal d’infliger à « Israël » son plus grand revers depuis son implantation dans le monde arabe.
Les Israéliens peuvent arguer avoir été pris à l’improviste en ce jour férié, néanmoins, le dispositif sécuritaire a été conçu pour empêcher les surprises. Leur fiasco n’a pas encore dévoilé tous ses dessous.
Mais que dire de l’opération de samedi, alors que l’armée israélienne, est entièrement mobilisée, dans une région qu’elle assure contrôler depuis quelques mois ?
Qu’en est-il donc de sa supériorité alors qu’elle dispose de l’arsenal le plus en pointe du XXIème siècle ?
Et comment expliquer que l’armée israélienne n’arrive pas depuis 8 mois à éliminer cette résistance, qui ne compte dans son arsenal que des obus de mortier, des engins piégés, des mitrailleuses, des roquettes… Bref, des équipements qui s’apparentent à peine à ceux du début du XXème siècle.
La question pourrait être déroutante, mais sa réponse l’est bien moins.
Ce n’est pas la première fois que la résistance d’un peuple triomphe de l’armée d’une super puissance colonisatrice.
Le cas vietnamien est révélateur. Il est rappelé avec la guerre de Gaza via la lutte des étudiants américains qui réclament un cessez-le-feu et la liberté pour la Palestine.
C’est aussi le cas de la guerre d’Algérie, interpelé aussi ces derniers mois dans les campus universitaires français qui ont les mêmes revendications que leurs homologues américains.
Le cas de l’Afrique du sud l’illustre également . Ce n’est donc pas par hasard que ce pays parainne la saisine de la justice internationale contre l’entité sioniste pour accusation de génocide.
« Israël » pensait-il être l’exception à la règle. Vantard qu’il est par son exceptionnalisme communautaire, intellectuel, voire même religieux et enivré par le pouvoir international de son lobby dans le monde entier.
D’Ansariya à Jabaliya: Défis et opportunités
Mais cela a aussi été le cas des deux guerres du Liban. La première, de 18 années jusqu’à la libération en l’an 2000 que les Libanais célèbrent de nos jours. La seconde, de 33 jours, au cours de laquelle le triomphe a été plus cursif et donc plus éclatant…
L’opération guet-apens de samedi frappe par sa ressemblance à celle libanaise de 1997, au cours de laquelle la Résistance islamique avait éliminé 11 militaires israéliens.
Elle avait attiré l’unité d’élite israélienne Shaytet dans la région d’Ansariya, au sud du littoral libanais, à des dizaines de kilomètres de la frontière. Elle avait auparavant fait parvenir aux Israéliens des informations présumées qu’ils pouvaient y capturer un chef de la résistance de gros calibre. A cette étape de la première guerre, l’armée israélienne traquaient les résistants et les tuaient.
Les dirigeants de la résistance islamique expliquent que l’idée de cette opération est venue d’une règle inculquée par l’imam Khomeiny, qu’ils respectent dans leurs combats contre l’occupation sioniste : « Transformer les défis en opportunités ». Il en découle que plus les défis sont perfectionnés par l’ennemi, les opportunités les surclassent. Sans égard pour la supériorité de l’ennemi.
Analysant l’opération guet-apens de Jabaliya, l’expert militaire d’al-Jazeera croit deviner que les combattants du Hamas ont fait parvenir des informations aux forces israéliennes sur la présence présumée de captifs dans le tunnel auquel elles ont été attirées. Sachant que l’armée israélienne est à leur recherche. Cette velléité a été le Talon d’Achille de l’armée israélienne dans la bande de Gaza dans cette opération. Il doit y a voir d’autres pour d’autres situations!
L’intelligence des causes justes: la Main de Dieu
A savoir, à la lumière de l’expérience des humains, que les moyens les plus évolués dont ils disposent ne sont jamais parfaits. Toutes les situations humaines qui relèvent de la puissance ont leur talon d’Achille, quel que soit le degré de leur performance ! Il faudrait savoir détecter leurs points faibles, leur talon d’Achille.
Leur découverte est l’apanage de l’intelligence humaine que rien ne peut vaincre. Un message prémonitoire pour l’intelligence artificielle !
Les Israéliens n’ignorent certainement pas cette règle. Ils l’ont exploitée à fond pour la création de leur entité. Et assoir leur emprise et leur suprématie sur le plan international.
Mais depuis plus de 40 ans, les voici eux-mêmes victimes de cette règle.
L’expérience humaine nous apprend aussi que cette intelligence est supérieure chez ceux qui adoptent les causes justes. Elle est d’autant plus attisée quand elle frictionne avec les intelligences iniques. Mais elle est aussi flamboyante quand elle se mêle au sang et consent les sacrifices. Ceci a été vrai pour les Vietnamiens, les Algériens, les Libanais, les Africains, pour tous les peuple opprimés… et pour les Palestiniens aujourd’hui…
Pour les croyants, à ce moment-là, cette intelligence jouit d’une aide précieuse…invincible: la Main de Dieu.