Avec la hausse du niveau des offensives militaires israéliennes contre la bande de Gaza, les désaccords entre l’institution militaire israélienne et le Premier ministre israélien benjamin Netanyahu se font plus fréquents.
Yoram Hammo, responsable de la rédaction des affaires stratégiques au Conseil de sécurité nationale, a démissionné ce dimanche en raison de « l’absence de décisions de Netanyahu pour le lendemain de la guerre et du retour des opérations dans le nord de Gaza », ont rapporté les médias israéliens
Herzi Halevi le chef de l’état-major de l’armée israélienne avait envoyé samedi « un avertissement dramatique » à Netanyahu. Selon Channel 13, Halevi a écrit sur sa page X : « Tu persistes à revenir à l’action militaire parce que tu ne prends pas de décision ».
La ligne rouge franchie
L’ex chef du département des opérations au sein de la Direction des opérations, le général Gadi Shamni avait lui aussi accusé samedi accusé le gouvernement de « mettre en danger les soldats pour des raisons politiques ». « L’entrée à Rafah est une question politique. En raison de la crainte de Netanyahu de l’effondrement de sa coalition gouvernementale », a-t-il déclaré pour le quotidien israélien Yediot Ahronoth, rapporté par le site web de la chaine qatarie al-Jazeera. « La question est de savoir à quel point le chef d’état-major doit-il cogner sur la table ? et peut-être parler en public ? le fait d’envoyer les militaires à la bataille pour des raisons politiques franchit la ligne rouge », a-t-il affirmé.
Des sources militaires israéliennes ont indiqué pour le journal Maariv que l’absence d’action politique qui accompagne le combat rend difficile de bénéficier des exploits militaires de la guerre.
Le site d’information israélien Walla a lui aussi rapporté l’inquiétude de l’institution militaire israélienne du fait que « les exploits à Gaza pourraient s’effriter en raison de l’absence des négociations pour la récupération des captifs. »
« Nous n’avons pas confiance en l’armée »
En outre, les familles des militaires israéliens mobilisés pour la guerre dans la bande de Gaza commencent à se révolter. D’après la radio militaire israélienne, 600 d’entre elles ont écrit une lettre au commandement de l’armée pour s’opposer à l’invasion de Rafah. Elles ont dit « qu’elles n’ont pas confiance dans le commandement de l’armée et qu’elles ne resteront pas les bras croisés tandis que leurs fils sont en danger ».
Selon Haaretz, 10 soldats se sont suicidés depuis le 7 octobre, dont certains pendant les combats.
Le Maariv a révélé que le major général Yogav Bar shisht qui est contrôleur adjoint du système de sécurité, a été blessé vendredi lors d’affrontements avec la résistance à Gaza.
Une bataille sans précédent
Le secrétaire général du Jihad islamique Ziad Nakhalé a déclaré ce dimanche : « Notre peuple palestinien et sa résistance combattent à Gaza dans une bataille sans précédent. Nous allons combattre et combattre jusqu’à la victoire. J’implore Dieu pour qu’Il affermisse les cœurs de notre peuple ».
Combats à Jabaliya
Selon les correspondants dans l’enclave, des combats violents ont lieu sur les axes d’avancée de Jabaliya au nord, du quartier al-Zeitoun à Gaza, de Rafah au sud et de Netzarim au centre.
Les plus violents se déroulent dans le camp de Jabaliya. Le correspondant d’al-Jazeera a rendu compte de pilonnage d’artillerie continu contre les bâtiments résidentiels du camp de Jabaliya pendant que les forces d’occupation s’infiltrent en direction de ses centres d’hébergement des déplacés.
Les brigades al-Qassam du Hamas ont indiqué que leurs combattants mènent de violents affrontements avec les forces d’occupation, à l’est du camp des réfugiés de Jabaliya.
A Rafah, les combats de poursuivent. Les Brigades al-Qods du Jihad islamique ont indiqué que leurs combattants ont bombardé ce dimanche avec une salve de roquettes les attroupements israéliens qui se sont infiltrés à l’est de cette ville.
Une opération conjointe entre les Qassam et les al-Quods a visé avec des obus les attroupements des forces d’occupation au sud du quartier d’al-Zeitoun dans la ville de Gaza.
Salves sur Beersheba et Ashkelon
Tôt ce dimanche, deux roquettes revendiquées par les brigades al-Qods ont été tirées sur la colonie d’Ashkelon dans l’enveloppe de Gaza. L’une d’entre elles a été interceptée par le Dôme de fer et la seconde s’est écrasée dedans, les sirènes d’alerte ont retenti dans la colonie. Les médias israéliens ont rapporté qu’une maison a été touchée par une roquette tirée depuis la bande de Gaza.
Les médias israéliens ont rapporté qu’une roquette tirée depuis la bande de Gaza, en direction de la colonie de Re’im a été interceptée.
Les Brigades al-Qods ont rapporté avoir visé samedi des soldats et des véhicules de l’ennemi qui se sont infiltrés dans les périphéries du dispensaire du quartier al-Zeitoun avec des obus de mortier et d’avoir actionné deux engins piégés hautement explosifs au passage de véhicules israéliens dans la rue 8 de ce quartier.
Ce jour, les Qassam ont revendiqué une salve de roquettes contre la ville de Bir al-Sabea (Beersheba) en riposte aux massacres contre les civils palestiniens.
Elles ont diffusé les images vidéo de l’opération de tirs d’obus réalisée le 10 mai dernier contre des véhicules israéliens qui étaient entrés dans le quartier al-Zeitoun dans la ville de Gaza. Ce jour-là, 5 militaires israéliens ont été tués selon les chiffres officiels israéliens. Un premier bilan avait fait état de 4 tués.
Et les images d’une autre opération réalisée ce jour-même contre les militaires et des véhicules de l’ennemi sur l’axe d’avancée a l’est de la ville de Rafah.
« Je dis à Netanyahu qui menace d’entrer à Rafah que nous lui préparons toutes les formes de mort … Il y a quelques instants nous avons frappé une force spéciale et maintenant nous allons frapper une Merkava 4 », peut-on entendre dire un combattant depuis sa cachette, en préparant ses tirs.
Source: Divers