La cheffe de la diplomatie sud-africaine a accusé, le mardi 19 mars, ‘Israël’ de créer un précédent en ignorant les décisions de la Cour internationale de justice (CIJ), dénonçant une situation de « famine généralisée » dans la bande de Gaza.
Saisie par l’Afrique du Sud, la CIJ a appelé ‘Israël’ en janvier à empêcher tout acte éventuel de « génocide » à Gaza, lui demandant de permettre la fourniture « de l’aide humanitaire dont les Palestiniens ont un besoin urgent ».
En visite à Washington, Naledi Pandor a estimé « qu’Israël créait une jurisprudence dangereuse en ignorant l’ordonnance de la CIJ ».
« Les mesures provisoires ont été totalement ignorées par Israël », a déclaré la ministre. « Nous assistons actuellement à une famine de masse (…) devant nos propres yeux », a-t-elle ajouté.
« L’humanité doit se regarder en face avec horreur et consternation et s’inquiéter de l’exemple que nous donnons ».
D’autres pays pourraient penser qu' »il y a une permission, — je peux faire ce que je veux et rien ne m’arrêtera », a-t-elle renchéri.
« La CIJ n’a pas été respectée. Et le jour où un Africain lui manquera de respect, j’espère que l’on n’ira pas voir ce dirigeant pour lui dire, +Ecoutez, vous avez transgressé les limites, parce que vous êtes Africain, nous attendons de vous que vous obéissiez+ », a-t-elle ajouté.
Les ordonnances de la Cour, qui tranche les différends entre pays, sont juridiquement contraignantes et sans appel, mais elle n’a aucun moyen pour les faire appliquer. En mars, Pretoria a demandé à la CIJ d’imposer des « mesures provisoires » pour mettre fin à la « famine généralisée » résultant de l’agression israélienne à Gaza.
Plus de 1,1 million de Gazaouis, soit environ la moitié de la population, sont confrontés à « une situation de faim catastrophique », proche de la famine, selon l’ONU.
Rappelons que le Hamas a lancé une offensive surprise et massive, le samedi 7 octobre, contre les colonies de l’enveloppe de Gaza, en riposte aux agressions israéliennes continues contre le peuple palestinien en Cisjordanie occupée et à la profanation de la mosquée Al-Aqsa.
L’opération Déluge d’Al-Aqsa a entrainé la mort de 1400 colons et soldats israéliens et la capture de 200 autres, en vue de les échanger avec les milliers de Palestiniens incarcérés dans les geôles de l’occupation.
Par contre, les autorités d’occupation se sont vengées des civils, en bombardant les quartiers résidentiels, les hôpitaux, les écoles, les mosquées et les églises à Gaza.
Au moins 31.819 Palestiniens sont tombés en martyre, dont 75% de femmes et d’enfants, selon le ministère palestinien de la Santé.