La candidate à la présidentielle américaine au sein du Parti républicain, Nikki Haley, a annoncé « qu’elle suspend sa campagne de candidature pour les prochaines élections présidentielles ».
Le retrait de Haley intervient après que l’ancien président américain Donald Trump l’a battue lors des récentes élections primaires du Parti républicain dans 14 des 15 États : Caroline du Nord, Virginie, Oklahoma, Tennessee, Maine, Arkansas, Massachusetts, Alabama, Minnesota, Colorado, Texas, Californie, et l’Alaska, en plus de l’Utah, dans le cadre de ce qu’on appelle le Super Tuesday.
Haley, qui a empêché Trump de remporter une victoire écrasante après être sortie victorieuse dans un seul État, le Vermont, frontalier du Canada, est considérée comme la première membre éminente du Parti républicain à défier Trump lors du lancement de sa campagne électorale en février 2023.
Au début, la campagne électorale de Haley a démarré lentement, mais a pris de l’ampleur parmi les républicains et les indépendants opposés à l’ancien président après ses débats animés avec Trump au cours de l’été et de l’automne derniers, selon CNBC.
Trump : « Haley est fondamentalement démocrate… et elle devrait changer de parti »
Ces élections ont révelé la fracture dans les couloirs du Parti républicain. Selon le New York Times américain, Trump a utilisé les primaires « comme un outil pour purger le parti de l’opposition », notant que « les candidats républicains qui se retiraient de la course devaient soit démontrer leur loyauté à son égard, soit risquer l’ostracisme ».
Le journal a évoqué le discours de Trump sur Haley la veille de sa défaite en Caroline du Sud : « Elle est fondamentalement démocrate, et je pense qu’elle devrait peut-être changer de parti. »
Sans suffisamment de républicains au pouvoir démontrant qu’ils serviront la Constitution et le peuple américain, « le pays est exposé à d’énormes risques », selon le New York Times.
Le journal rappelle que certains républicains qui n’étaient plus les bienvenus, comme Adam Kinzinger, Liz Cheney et Mitt Romney, avaient tenté de demander des comptes à Trump sur son devoir fondamental de respect de la loi, soulignant que « sans eux, le Parti républicain perdrait la capacité d’éviter les décisions qui pourraient nuire à ses partisans ».
« Par exemple, John McCain a voté en faveur du programme de soins de santé Obamacare , parce que son parti ne pouvait pas trouver d’alternative, sinon des millions de personnes auraient perdu leur couverture santé », selon le New York Times.
Et de souligner : » un parti qui n’a pas d’opposition ni de débat interne, et qui sert la volonté d’un seul homme, est incapable de gouverner », soulignant que « les Républicains au Congrès ont démontré leur volonté de mettre de côté leurs propres priorités de législateurs, sur les directives de Trump ».
Selon le journal, on s’attend à ce que » le parti cède bientôt à l’insistance de Trump pour qu’il paie ses frais juridiques « , notant que « sa campagne a dépensé environ 50 millions de dollars en avocats l’année dernière, et ces dépenses augmentent à mesure que la date du procès approche ».
Il a noté « qu’un éminent républicain, Henry Barbour, avait adopté des résolutions empêchant le comité de le faire, mais il a reconnu que ces efforts « ne feraient guère plus que faire valoir un point ».
« Guerre de tranchées politique »
Outre les désaccords au sein du Parti républicain, la victoire de Trump dans un second mandat entraînerait le pays dans « une guerre de tranchées politique pendant 4 ans », selon le journal américain The Wall Street Journal.
Le journal rapporte que « les Républicains, qui estiment que le retour de Trump au pouvoir entraînera un nouveau réalignement politique, se sentiront probablement déçus ».
Il a une fois de plus qualifié la nomination de Trump de « pari » car il a nommé un candidat que le public connaît bien et que la plupart des Américains disent ne pas aimer », soulignant que « le sondage Gallup montrait que Trump n’avait pas reçu 50 % d’approbation pour sa nomination à la présidence ».
« À leur tour, l’actuel président américain Joe Biden, son parti et la presse souhaitent que Trump soit le candidat du Parti républicain, car ils pensent qu’il est le plus facile à battre », selon le Wall Street Journal.
Le journal conclut en affirmant que « l’opinion publique aux États-Unis est préparée à ce qui devrait être une victoire du Parti républicain en novembre prochain, alors que les trois quarts du pays estiment que Biden est trop vieux pour briguer un second mandat, et la plupart des électeurs ne l’apprécient pas et n’aiment pas les résultats de sa politique en matière d’économie, de politique étrangère, d’immigration et presque tout le reste ».
Source: Médias