En visite à Beyrouth ce lundi, pour la deuxième fois depuis le début de l’année, l’émissaire américain Amos Hochstein a affirmé qu’une solution diplomatique est « la seule issue » pour mettre fin aux accrochages transfrontaliers qui opposent le Hezbollah à « Israël » depuis le début de la guerre à Gaza.
« Les Etats-Unis sont convaincus qu’une solution diplomatique est la seule issue pour mettre fin aux hostilités (…) », a-t-il déclaré aux journalistes, selon l’AFP. Il a par ailleurs estimé qu’un « cessez-le-feu temporaire ne suffisait pas », après avoir rencontré le chef du Parlement libanais Nabih Berri. Assurant qu’il y aura un soutien international au Liban, y compris pour son économie et son armée, il a toutefois tempéré : « Mais ceci ne peut commencer que lorsqu’on parviendra à un point pour aller de l’avant ».
Selon les observateurs, l’émissaire américain s’attelle depuis sa dernière visite le mois de janvier dernier pour un règlement au Liban qui puisse séparer le Liban de Gaza. Mais le Hezbollah insiste toujours qu’il ne suspendra ses tirs contre les positions frontalières israéliennes que lorsque l’offensive israélienne contre la bande de Gaza cessera.
Le numéro deux du Hezbollah cheikh Naïm Qassem a réitéré ce lundi la position traditionnelle du parti. « Arrêtez l’offensive sur Gaza et la guerre s’arrêtera dans la région. Cette équation est claire », a-t-il affirmé lors du 6ème congrès islamique de soutien à la cause palestinienne. Cette cérémonie annuelle organisée par l’Union mondiale des oulémas de la résistance, en présence de forces libanaises, palestiniennes, irakiennes, syriennes et yéménites avec pour titre cette année : « La structure solide… La vraie promesse ». En allusion à la participation de tous les protagonistes de l’Axe de la résistance au soutien au peuple palestinien dans la bande de Gaza et à sa résistance.
Des sources ont assuré que la visite de Hochstein qui a aussi rencontré le Premier ministre libanais Najib Mikati et le chef de la diplomatie libanaise Abdallah Bou Habib « n’est pas seulement liée à ses tentatives de baisser l’escalade et d’éviter la guerre », mais aussi à « compléter le cadre à travers lequel il essaie de formuler un accord sur les frontières terrestres ». Il avait en 2023 contribué à finaliser l’accord sur les frontières maritimes avec l’entité sioniste.
Les 4 facteurs qui régissent le comportement du Hezbollah
D’après le journal libanais al-Akhbar, proche du Hezbollah, l’intérêt des Occidentaux porte sur la réelle position du Hezbollah. Et compte tenu de son comportement sur le terrain, depuis le 8 octobre, l’action de la résistance ne reflète pas une volonté de se glisser vers une guerre ouverte. Mais elle semble toutefois sur le qui-vive, politiquement et militairement, prenant en compte le pire scénario.
Des observateurs ont confié pour le journal libanais qu’ils estiment que la position du Hezbollah semble régie par un ensemble de facteurs qui entrent en compte dans les calculs de chaque initiative, en riposte aux attaques israéliennes, notamment :
Premièrement, la pression continue sur le terrain contre l’ennemi, avec toutes ses répercussions sur la scène israélienne, pour soutenir la résistance dans la bande de Gaza.
Deuxièmement, empêcher l’ennemi d’imposer sur le terrain au sud du Liban des faits qui conduiraient à priver la résistance de l’un de ses facteurs les plus importants de ses capacités de défense et de dissuasion dans la phase qui suivra la guerre.
Le troisième facteur qui dicte la position du Hezbollah dans ce conflit est celui de réduire les chances de glisser vers une guerre globale et ouverte, tout en se préparant à la mener si l’ennemi la déclenche.
Quatrièmement, Le Hezbollah est soucieux d’empêcher que les civils au Sud-Liban et à l’extérieur ne soient attaqués et œuvre pour réduire le nombre de victimes parmi leurs rangs, à condition que cela ne se fasse pas au détriment de l’équation de dissuasion et de la réduction des pressions sur le terrain sur l’ennemi.
Ce qui explique, indique al-Akhbar, certaines de ses ripostes limitées jusqu’à présent aux violations de l’ennemi, tant que le plafond actuel permet d’atteindre ce qui est requis dans plus d’une direction. Alors que l’ennemi est bien conscient que le Hezbollah est capable de réponses plus sévères et plus coûteuses. « Raison pour laquelle, le Hezbollah se contente de ce niveau lequel s’ajoute à sa disponibilité sur le terrain à perfectionner ses ripostes. Chose qui qui dépend également de la performance de l’ennemi dans ses attaques et ses ripostes », conclut al-Akhbar.
Source: Divers