Dans son second discours cette semaine, pour rendre hommage à l’un de ses compagnons de route et de lutte, Haj Mohamad Yaghi, décédé la semaine passée, le secrétaire général du Hezbollah a voulu mettre en exergue « les bénédictions et les opportunités » que les différentes forces de l’Axe de la résistance ont récoltés de leur soutien aux Palestiniens et à leur résistance dans la bande de Gaza.
Après avoir exposé les chiffres des opérations réalisées par la Résistance islamique du Hezbollah, depuis le sud du Liban, contre les positions israéliennes frontalières « 670 opérations en trois mois, contre 48 positions frontalières frappées plus d’une fois, et 17 colonies et 494 tirs conte une cinquantaine de zones frontalières visées plus d’une fois », il a mis en doute les chiffres rendus publics par les Israéliens sur leurs militaires tués et blessés sur le front nord. Il constate que les chiffres gouvernementaux diffèrent de ceux fournis par des organisations médicales israéliennes.
Selon lui, citant les recensements de huit hôpitaux israéliens, ce sont pas moins de 2.000 militaires israéliens qui ont été tués ou blessés sur le front nord.
A ceux, au Liban, qui mettent en doute l’utilité de la participation du Hezbollah dans cette bataille depuis le sud, il a énuméré les opportunités qu’elle offre pour le Liban et les Libanais. Il cite en tête, celle de libérer les territoires libanais occupés par Israël, depuis « la ligne B1 en passant par la partie libanaise du village al-Ghajar, les collines de Kafarchouba et les hameaux de Chebaa ».
Il avait auparavant mis l’accent sur l’importance de l’ouverture du front libanais pour alléger la pression de l’offensive israélienne terrestre sur le territoire de la bande de Gaza. Citant à l’appui que les brigades israéliennes investies sur le sol de Gaza commettent de plus en plus d’erreurs qui fauchent la vie de leurs soldats ou des captifs israéliens, en raison de leur débordement et de l’incapacité de les remplacer.
Il a évoqué aussi la pression exercée par les déplacés israéliens qui ont été contraints de quitter le nord de la Palestine occupée, l’établissement d’une bande de sécurité sur le sol palestinien, une première, « car dans le passé les bandes frontalières étaient établies sur le sol libanais ».
Sayed Nasrallah a tourné en dérision les dernières déclarations du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. En réponse à une question lors d’un point de presse sur l’éventualité que le Hezbollah soit toujours dissuadé, il avait répondu en donnant l’exemple de la tente qui avait été érigé le mois de juillet 2023 par le Hezbollah et qui avait soulevé un tollé israélien.
« Il me parle d’une tente ! Mais parle moi des 48 positions détruites, de 11 positions arrière visées, des 17 colonies attaquées,et des 50 points frontaliers visés », a-t-il répliqué avec moquerie.
Concernant l’Irak, le numéro un du Hezbollah a rendu compte d’une centaine d’opérations qui ont été réalisées par la Résistance islamique dans ce pays contre les bases américaines. D’après lui, leur particularité réside dans le fait « qu’elles visent et pour la première fois, les bases américaines en Irak, sachant que celles de la Syrie, avaient précédemment subi des frappes ».
Selon lui, la participation de la résistance irakienne au soutien à la bande de Gaza devrait offrir l’opportunité de poursuivre les frappes pour déloger de l’Irak les forces américaines « qui sont les associées de tous les massacres commis ».
« Leur retrait d’Irak sera directement suivi par leur retrait de la Syrie », a-t-il confirmé.
S’agissant des Yéménites, dont il a salué le courage et la bravoure dans leurs interventions en mer Rouge pour soutenir la bande de Gaza, il estime que Dieu a honoré son peuple « dont l’histoire témoigne des défaites qu’il a infligés aux colonisateurs ».
« Le gouvernement d’Ansarullah fait désormais partie de l’équation mondiale », a-t-il taclé, tournant en dérision la coalition maritime que les Etats-Unis ont constituée et de laquelle plusieurs Etats se sont démarqués.
« Ils ont été chercher des Etats de quelques milliers d’habitants pour étoffer cette coalition », a-t-il aussi ironisé.
Dans la fin de son discours, après avoir salué la persévérance et la résistance héroïque du peuple palestinien dans la bande de Gaza, sayed Nasrallah s’est adressé à l’environnement de la résistance au Liban et aux habitant Liban du sud qui consentent des sacrifices importants dans cette confrontation.
« Si ce n’est les dispositions sécuritaires, j’aurais tellement voulu vous visiter en personne et vous embrasser le front et les mains », a-t-il souhaité en s’adressant aux familles des martyrs libanais.
« Vous êtes la fierté de la Oumma », a-t-il aussi dit aux habitants du sud qui ont « soit choisi de rester chez eux soit de se déplacer » et ont consenti les sacrifices dues à cette bataille. Leur rappelant surtout « qu’après Gaza, au cas où les Israéliens triomphaient, ce serait au tour du sud du Liban » parce que « vous les avez humiliés ».
IDEES PRINCIPALES DU DISCOURS
Des condoléances pour l’Iran et l’Irak
Au début de son discours, le secrétaire général du Hezbollah a rendu hommage aux martyrs du double attentat terroriste perpétré dans la ville de Kerman, le jour de la commémoration du martyre du général Qassem Soleimani, et adressé ses condoléances à la République islamique d’Iran.
Il s’est également adressé à « nos frères en Irak, à l’autorité religieuse irakienne, aux Forces de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi) et au peuple irakien, pour le martyre d’un chef militaire de la force des Noujaba, Hajj Abou Taqwa, tué dans une agression américaine directe contre sa voiture.
L’histoire d’un compagnon de route et de lutte… et d’une époque
Il s’est par la suite attardé sur sa relation avec l’un de ses compagnons de route et de lutte, Haj Mohamad Yaghi, décédé la semaine passée. Il y rapporte un témoignage inédit sur une époque du siècle dernier et les conditions de fondation du Hezbollah et de la Résistance islamique.
« Nous témoignons que vous, cher Hajj décédé, avez obéi à Dieu, à Son Messager et à ceux qui ont la foi. Je renouvelle mes condoléances à vous tous, pour la présence honorable de notre peuple dans la Bekaa, pour les fils et le peuple de la résistance, et surtout pour l’honorable famille du défunts ».
Il a ajouté : « Depuis que nous le connaissons, nous le connaissions sous le pseudonyme d’Abou Salim. Mon témoignage à son sujet est un témoignage concret. Je le connais depuis que nous étions jeunes hommes en 1978, et dès les premières heures de notre connaissance, une relation de fraternité s’est établie, une relation d’amitié, d’affection. Un grand amour et une confiance totale sont nés. Dès le début de sa jeunesse, il était un moudjahid, un activiste, un militant et un révolutionnaire… Notre connaissance a commencé lorsque j’ai rejoint le séminaire religieux de Baalbek, comme on l’appelle, avec la coordination entre sayed Abbas al-Moussawi, directeur de l’école religieuse, et de notre cher frère, sayed Abou Hisham, qui était principalement responsable de l’organisation du mouvement Amal dans la Bekaa à cette époque. Nous avions entrepris un travail de coordination pour la prédication dans les villes. Nous nous sommes rencontrés dans le premier groupe… Hajj Abou Salim et moi avions l’habitude d’aller dans les villes la nuit dans une seule voiture. Nous allions de ville en ville. C’était à lui de faire l’analyse politique de la situation et à moi de présenter la conférence religieuse et culturelle ».
Il a ajouté : « Une relation étroite est née entre lui et le martyr Sayed Abbas al-Moussawi. De sa relation spirituelle avec l’Imam Sayed Moussa al-Sadr, (fondateur du mouvement Amal, ndlr) une relation est née avec l’Imam Sayed Mohammad Baqer al-Sadr (grand érudit irakien). Lorsque l’Imam est tombé en martyr, le pèlerin a été très affecté et l’a beaucoup pleuré. Pendant des années, il chantonnait pendant les séances internes, ce poème immortel : « Baqer al-Sadr, que la paix soit sur nous… » »
Sayed Nasrallah a souligné que Haj Mohammad Yaghi « a fortement interagi avec la Révolution islamique en Iran », ajoutant: « Cette voie emprunté par Hajj Abou Salim et par chaque frère, ne pouvait que nous mener depuis l’Imam Moussa al-Sadr, en passant par Sayed Abbas al-Moussawi, puis l’Imam martyr Sayed Muhammad Baqer al-Sadr, ele ne peut que mener de manière décisive jusqu’à l’Imam Khomeiny ».
Il a poursuivi : « Après 1982, Abou Salim a rejoint le Hezbollah. Notre destin était d’être ensemble et de rester ensemble, côte à côte, après le martyre de sayed Abbas al-Moussawi, lorsqu’on m’a confié la nouvelle mission (de secrétaire général du Hezbollah, ndlr), Abou Salim était à la tête du Conseil exécutif du Hezbollah. Après des années, il est revenu dans la Bekaa en tant que responsable de la région. D’autres fois, il a été député du Hezbollah à la Chambre des représentants. Il a toujours été d’une grande aide et d’un grand soutien et toujours présent pour exécuter les missions sans aucune hésitation, où que ce soit. »
Il a ajouté : « Nous le connaissions comme le grand frère, l’ami, le compagnon, le véridique, le loyal, le sincère, le travailleur, celui qui se sacrifie, l’orateur au franc-parler, le travailleur acharné, celui qui assume ses responsabilités, porte son sang dans ses mains dans tous les chemins, celui qui est humble, proche des gens et a leur service. Son attachement à l’Imam Khomeini et son amour pour lui est sans précédent, et il en est de même pour l’Imam Khamenei… Mais son plus grand amour, il l’a réservé pour l’Imam Al-Mahdi (que Dieu le bénisse et lui accorde la paix) dont il attendait la parousie jour et nuit. Ses plus belles paroles, il les accordait pour l’Imam Al-Mahdi (que Dieu le bénisse et lui accorde la paix) et sa parousie et ses signes precurseurs… Tout cet amour, cette passion et cette perspicacité ont produit en lui cette constance, cette fermeté dans la voie et cette sagacité. »
À la fin de son discours sur la biographie du défunt, sayed Nasrallah a déclaré : « Pendant la guerre de juillet (2006, ndlr), il était notre responsable dans la région de la Bekaa. Il l’était aussi lorsque la Bekaa a souffert des takfiristes en Syrie et tout au long de la chaine montagneuse orientale…. Il a passé la majeure partie de sa vie et de sa jeunesse bénie au service de la Bekaa. Ses gens méritent toute cette loyauté de sa part, car ils n’ont jamais été avares de leur vie, ni de leur sang, ni de leur argent, ni des autres sacrifices consentis. Aujourd’hui on retrouve chaque jour dans les villes et parmi les tribus de la Bekaa comment ils participent aux ceremonies d’obsèques des martyrs ce qui illustre qu’ils restent toujours attachés à poursuivre le chemin de la dignité et de la liberté, quels que soient les sacrifices.
Le front du sud-Liban, le front opprimé
Dans la deuxième partie de son discours, sayed Nasrallah a longuement parle de la confrontation qui se déroule sur le front du sud du Liban contre l’occupation israélienne. Il l’a qualifié de « front d’opprimé dans les médias », et expliqué les raisons.
« Sur une distance frontalière de plus de 100 kilomètres et pendant plus de 90 jours, toutes les positions frontalières ennemies et un grand nombre de positions arrière et de colonies ont été ciblées en réponse aux attaques sionistes contre des civils. La résistance a mené plus de 670 opérations au cours des trois derniers mois, et certains jours, ce nombre a atteint les 23 opérations par jour.
Les sites frontaliers ciblés étaient au nombre de 48, s’ajoutent 11 sites arrière, ainsi que les points frontaliers où les soldats ennemis se sont réfugiés, près de 50 points qui ont été ciblés plus d’une fois et le chiffres des colonies visées était de 17. Parmi les résultats de cet affrontement qui dure depuis 3 mois figure la mort et les blessures d’un grand nombre de soldats et d’officiers ennemis…
Les opérations ont été très exténuantes pour lui, et depuis le début de la bataille sur notre front sud, l’ennemi a pratiqué une omerta médiatique. Il ne reconnaît pas ses morts et ses blessés, alors que la résistance a fourni environ 90 vidéos sur les chars et les véhicules détruits, sur une tente ou une maison ou se trouvaient des soldats et dont le toit est tombé sur eux… Aujourd’hui, certaines sources ennemies citent des sources du ministère israélien de la Guerre selon lesquelles le nombre de soldats handicapés pourrait avoir atteint les 12.000 soldats depuis le 7 octobre…
Il n’y avait pas un seul site frontalier qui n’a pas été visé à plusieurs reprises. Les équipements techniques et de renseignement ont été ciblés dans tous les sites ennemis. Nos frères sont des tireurs d’élite expérimentés qui introduisent le missile guidé par la fenêtre de la camionnette ennemie. »
En réponse à ceux qui arguent qu’ils ne bombardent que les poteaux, il a dit : » Soit ils ne savent pas, soit ils sont incultes. Nous attaquons les équipements sur les poteaux qui valent des centaines de millions de dollars et qui contrôlent l’information sur une grande partie du Liban et pas seulement le sud du Liban. »
L’armée israélienne cache ses militaires et ses pertes
Et sayed Nasrallah de poursuivre : « Dans la deuxième étape, les soldats ennemis ont fui vers les colonies évacuées ou vers les périphéries de leur positions militaires, de crainte que les groupes de la résistance ne les envahissent, comme ils avaient promis de rentrer en Galilée. Nous disposons d’informations, d’images et de films concernant les positions et les rassemblements de l’ennemi. Un grand nombre de chars et de véhicules de l’ennemi ont été détruits. Et aujourd’hui les officiers et les soldats se cachent. L’ennemi a tenté de remplacer ses pertes techniques avec des drones et des avions de reconnaissance, et il a exercé un strict mutisme médiatique concernant ses morts et ses blessés… Les experts de l’entité ennemie affirment que le nombre réel de morts est trois fois supérieur à celui annoncé par l’armée d’occupation. Les statistiques, selon les sources du ministère israélien de la Santé, font état jusqu’à présent de plus de 2. 000 victimes sur le territoire. Le lendemain, une organisation a déclaré que ceux qui seront handicapés à vie sont 3.000. Aujourd’hui, un journal israélien a parlé de 12.000 mutilés de guerre. Ils commencent à délier leur langue. Les frères ont essayé via les rapports du ministère de la Santé de l’ennemi et ceux de 8 hôpitaux seulement. Il y aurait 2.000 blessés sur le front du nord et leurs porte-paroles disent qu’un grand nombre d’entre eux sont dans un état très graves »
Et de répondre à ceux qui doutent de l’utilité des opérations : « Si vous aviez connu l’ampleur des pertes humaines et des véhicules de l’ennemi, vous ne vous seriez pas permis de douter de l’efficacité des combats sur le front nord… Nous comprenons que l’ennemi dissimule ses pertes et ses mutilés sur notre front, car ceci fait partie de la guerre psychologique, afin de ne pas être embarrassé devant l’environnement interne, raison pour laquelle il réduit les chiffres de ses pertes. Car ce qui se passe est une véritable humiliation pour l’entité. Ce qui se passe à la frontière sud a été décrit par l’un des ex-ministres israéliens de la guerre comme une humiliation pour Israël…
La bande sécuritaire, dans le nord, pour la première fois
Son Eminence s’est ensuite attardé sur l’un des résultats des combats sur le front sud, évoquant une question inédite sur les personnes déplacées des colonies du nord.
« Sachant que durant l’étape précédente, nous n’avons pas visé des cibles civiles quoique nous les considérons tous comme de colons. Nous avons visé que des cibles militaires, des officiers et des soldats, et quand nous frappons les maisons, c’est en réponse au ciblage de nos civils.
Mais d’innombrables ont quitté leurs maisons. Au début, ils ont dit que 30 mille ont été déplacés, puis 40 mille. Dernièrement Netanyahu a parlé de 100 mille et un officier a dit qu’ils sont 300 mille qui ont été déplacés… Ceci constitue une pression sur la vie économique et une pression psychologique et sécuritaire
Tout au long des guerres, c’est nous qui avions été déplacés de nos régions. Cette fois-ci, ce sont eux qui sont déplacés, les chiffres des déplacés israéliens semblent aussi différents d’une référence à l’autre. Ce déplacement exercera une pression psychologique, politique et sécuritaire sur le gouvernement ennemi dans s’ajoutant à l’état d’anxiété qui règne sur le front nord. »
À ceux qui ont posé des questions sur les avantages de l’ouverture du front nord, sayed Nasrallah a déclaré : « Je vais répondre à la question de ceux qui se sont interrogés sur l’utilité d’ouvrir ce front, et si cela valait la peine d’avoir autant de martyrs et de destructions causées à nos gens du sud. Cette question pourrait être légitime et nous devrions répondre à ces questions comme nous avons eu l’habitude de le faire toujours.
Dès le premier jour, nous avons dit que le but de ce front était de faire pression sur le gouvernement ennemi et d’épuiser l’ennemi afin de mettre fin à l’agression contre Gaza. Le deuxième objectif était d’alléger la pression sur la résistance à Gaza, sur le terrain…Ces deux objectifs ont-ils été réellement atteints à travers le front libanais ? Oui… Lorsque l’ennemi, parce qu’il appréhende que les évolutions du front ne le poussent à se lancer dans une guerre globale, a été contraint de mobliser 100.000 soldats. Aujourd’hui, des divisions et des brigades entières sont investies à nos frontières et ont par conséquent été empêchées de se rendre à Gaza.
La même chose se passe sur le front nord, le nombre de morts et de blessés, la destruction de ses véhicules et les personnes déplacées, cela ne fait-il pas pression sur le gouvernement ennemi ? Certains Libanais sont soit ignorants soit incultes et n’ont pas lu l’histoire. En 1948, les israéliens ont attaqué les maisons et commis les massacres. Ils ont établi la première bande de sécurité à l’intérieur du territoire libanais. Lisez l’histoire. Il semble qu’ils n’aient même pas étudié à l’école. Ce sont toujours les gens du sud qui ont été déplacés. La bande de sécurité a toujours été établie sur le sol libanais. Maintenant, ils l’ont établie au sein de l’entité, au nord, à une profondeur de 3 km et dans certaines zones à une profondeur de 7 km. »
Il a terminé cette partie en s’adressant aux colons israéliens : « Je dis aux colons qui exigent une solution avec le Hezbollah que c’est un mauvais choix pour vous et votre gouvernement. Le premier à payer le prix de ce mauvais choix, ce sera vous… Si vous êtes vraiment à la recherche d’une solution, la seule solution est que les colons du nord se tournent vers leur gouvernement pour lui demander de mettre fin à l’agression contre Gaza. Toute autre option ne fera qu’entraîner davantage de déplacements et des prix élevés pour les colons du nord ».
Hezbollah dissuadé? Netanyahu parle d’une tente
Sayed Nasrallah a commenté les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’un point de presse au cours duquel une question lui a été posée si le Hezbollah était dissuadé à la frontière et à laquelle il avait répondu « où se trouve la tente ? » que le Hezbollah avait érigée au-delà de la ligne bleue, l’été dernier, et qui avait provoqué un tollé israélien.
« Il me parle d’une tente. Qu’il me parle des 48 sites frontaliers détruits, de 11 sites arrière visés,17 colonies attaquées et d’environ 50 sites frontaliers ciblés. Et de ses soldats cachés comme des rats. Est-ce qu’une résistance qui réalise autant d’opérations quotidiennes de cette ampleur est une résistance dissuadée ? La tente appartient au passé. Aujourd’hui, il y a une véritable guerre à la frontière.
Participer à la guerre de Gaza, une opportunité pour le Liban
Depuis 1948, la résistance n’a pas fait ce qui se passe depuis trois mois à la frontière sud du Liban. Dans le passé, une seule opération comme celle qui est réalisée aujourd’hui à la frontière aurait provoqué les Israéliens pour venir bombarder des bâtiments au cœur de Beyrouth. Aujourd’hui, les Israéliens consolident les équations de dissuasion que la résistance a établies il y a de nombreuses années, et cela ouvre une opportunité pour le Liban de pouvoir, après la cessation de l’agression contre Gaza, libérer le reste de son territoire, de la zone B1 en passant par la partie libanaise du village al-Ghajar, les collines de Kafarchouba et jusqu’aux fermes de Chebaa et à chaque centimètre carré de notre territoire. Nous sommes confrontés à une réelle opportunité d’établir une équation qui empêche l’ennemi de pénétrer dans la souveraineté de notre pays, et c’est une opportunité que ce front a ouverte… mais quoi ? Les discussions, les négociations ou le dialogue ne mèneront à aucun résultat avant que l’agression contre Gaza ne cesse. »
L’attaque contre cheikh al-Arouri ne restera pas sans riposte
Parlant de la récente attaque sioniste contre la banlieue sud de Beyrouth et de l’assassinat du martyr cheikh Saleh Al-Arouri, le numéro deux du Hamas, il a déclaré: « Alors que l’attaque au Liban se situe dans la banlieue sud, nous ne pouvons pas accepter cette brèche majeure et dangereuse qu’est l’assassinat de Cheikh Saleh, l’ami, le bien-aimé et le cher, avec qui j’ai partagé un haut degré d’amitié, d’amour, et de compréhension. Je vous le dis définitivement, cette attaque ne sera pas sans réponse ni sans punition. Nous n’utiliserons pas une expression dans le sens approprié sur le lieu et le temps, et c’est le terrain qui répondra. Cette réponse viendra inévitablement, et nous ne pouvons pas rester silencieux face à une violation de cette gravité, car cela signifie que tout le Liban, les villes et les personnalités seront exposés … L’ampleur des préjudices résultant du silence à cette violation sont plus grands que tous les risques pouvant découler de la réponse à cette décision sur le terrain.
L’opportunité de l’Irak : sortir les forces américaines
Sayed Nasrallah a également souligné qu’aujourd’hui les USA et l’OTAN sont confrontées à une défaite stratégique majeure en Ukraine, et qu’ils ne veulent donc pas étendre la guerre dans la région parce qu’ils ont d’autres priorités. Selon lui, la participation de la résistance irakienne au soutien à la bande de Gaza présente pour ce pays l’opportunité de faire sortir les forces américaines de son territoire.
« Les Américains ont attaqué les résistants des Forces de mobilisation populaire (Hachd al-Chaabi, ndlr) à plusieurs reprises et ont tué des moudjahidines à Jourf al-Sakhar, Kirkouk et hier à Bagdad. Le chef martyr, Hajj Moushtaq, du nom de celui qui avait très envie de rencontrer son Seigneur Allah et son Maître, Aba Abdullah (que la paix soit sur lui), et le Hajj Abu Taqwa était l’une des meilleures personnes qui étaient aux côtés du leader, Abou Mahdi Al-Muhandes… L’une des bénédictions de la Résistance islamique en Irak en ouvrant son front pour soutenir Gaza est que l’Irak est confronté à une opportunité historique de se débarrasser de l’occupation américaine, du mensonge, de la fausseté et de la tromperie américaine.
Aujourd’hui, le gouvernement irakien, la Chambre des représentants et le peuple irakien ont une opportunité historique pour le départ de ces occupants criminels et meurtriers qui ont versé le sang des Irakiens, des Syriens et des Libanais, et qui sont des partenaires à part entière dans tous les crimes commis aujourd’hui à Gaza, en Palestine et au Liban.
Il est attesté que le gouvernement irakien actuel, dirigé par Muhammad Shia al-Soudani, a adopté une position courageuse concernant l’opération Déluge d’Al-Aqsa dans le monde arabe à l’exception du Yémen. Ce gouvernement est qualifié, si Dieu le veut, pour venger ce sang pur qui a été versé sur la terre d’Irak et pour leur dire (aux forces américaines, ndlr) que vous devez partir et que l’Irak n’a pas besoin des Américains pour combattre Daech.
Ce sont les Américains qui commanditent Daech en Iran et ensuite ils disent que nous n’avons rien à voir avec l’attentat de Kerman. C’est votre fabrication qui l’a commis. Qui active Daech aujourd’hui en Syrie ? Rechercher les forces américaines. Allez-voir qui les sort des prisons en Syrie. L’opportunité se présente pour que les forces américaines quittent l’Irak. Elles seront suivies par les forces américaines à l’est de l’Euphrate, c’est l’une des bénédictions nationales de la solidarité avec Gaza. »
Le Yémen est de plus en plus honoré
Sayed Nasrallah a souligné que « certains régimes et médias arabes, pour dissimuler leur échec, leur humiliation et leur silence, se sont tournés vers le front de la résistance pour dénigrer ses actions lorsque les forces yéménites ont bombardé Eilat (le port israélien). Il les ont accusées de vouloir redorer leur image dans le monde arabe. Ansarullah, sayed Abdel-Malik al-Houthi et le gouvernement de Sanaa voulaient surtout redorer leur image devant Dieu seulement. Et aujourd’hui, lorsque le Yémen est allé vers une démarche encore plus avancée en mer Rouge, les gens sont restés silencieux et semblent même étonnés.
Assumer le jihad apporte toujours la gloire et le fait de s’abstenir du jihad entraîne l’humiliation. Il y a des gens qui sont fondamentalement inaptes à occuper la position de combattre l’ennemi de la nation et leur niveau psychologique et spirituel est beaucoup plus bas.
La position yéménite a amené de nombreux segments à reconsidérer leur position interne à l’égard d’Ansarullah, et les masques sont tombés dans la guerre qui a été imposée aux Yéménites pendant des années. C’était une guerre américaine menée par les régimes arabes. Aujourd’hui, le Yémen est fermement ancré dans les équations régionales et internationales devant lesquelles le monde se tient sur un pied. Il a révélé le vrai visage des Israéliens et des Américains. Où est l’armée de l’air israélienne au Yémen aujourd’hui ? ceci est la dissuasion yéménite !
Aujourd’hui, le peuple yéménite a manifesté et a envoyé un message qui doit être compris par Biden, Blinken, le ministre de la Défense américain, voire l’ensemble de l’administration américaine et tous ceux qui menacent le Yémen. Le message du Yémen aujourd’hui est un message adressé aux USA et qui dit que vous n’êtes pas face à un gouvernement, un État ou une armée appelé Ansarullah, mais vous êtes face à des dizaines de millions de Yéménites, dont toute l’histoire témoigne des défaites infligées aux occupants. Et c’est ce que Biden et son gouvernement devraient comprendre pour décider que faire. Les Yéménites ne s’arrêteront pas et n’hésiteront pas… Aujourd’hui, le Yémen devient de plus en plus fier dans le monde arabe et islamique et aux yeux de ses amis et ennemis. »
J’aurais aimé vous embrasser le front et les mains
A la fin de son discours, Sayed Nasrallah s’est adressé aux familles des martyrs au Liban en disant : « Nous vous chérissons et sommes fiers de vous. J’écoute vos paroles qui sont prononcées sur les écrans et transmises lors des funérailles de vos enfants et de vos proches. Et quand vous rencontrez nos frères qui viennent vous rendre visite… C’est ce que nous attendons des familles des martyrs et de cet environnement qui porte cette culture husseinite. Personnellement, si ce n’est les restrictions de sécurité qui ont été intensifiées, j’aurais aimé, souhaité aller dans vos maisons et vos familles pour vous embrasser le front et les mains. Comme l’a dit l’Imam, vous êtes la fierté de cette nation. »
Il a ajouté en s’adressant aux habitants du sud du Liban : « Pour ceux qui sont restés dans leurs villages et ceux qui ont décidé de se déplacer, pour cet environnement qui paie le prix direct dans sa vie quotidienne avec ses enfants et ses martyrs, c’est un environnement patient, fidèle, patient et responsable. Et c’est un environnement visionnaire qui est conscient et comprend les dimensions de cette bataille.
Si l’ennemi israélien était destiné à vaincre la résistance à Gaza, après Gaza le tour serait celui du sud du Liban. Cet ennemi viendra briser votre volonté parce que vous l’avez humilié. Cette bataille d’aujourd’hui a commencé pour le bien de la Palestine, mais elle est aussi pour le bien de chaque grain de sable du sud du Liban, en particulier du sud du Litani.
C’est la bataille de la Palestine et la bataille du Liban
De nombreuses familles n’ont pas eu besoin de louer des maisons car certaines familles les ont jointes à eux. Oui, notre environnement doit être solidaire dans cette bataille, psychologiquement, financièrement et en termes de moyens de subsistance. C’est la bataille du Sud-Liban. et la bataille du Liban comme c’est la bataille de Gaza et de la Palestine.
Sayed Nasrallah a clos son discours en s’adressant aux combattants de la Résistance islamique : « Pour les combattants courageux qui aiment le martyre… Je reçois des rapports du front sur les incidents et les conditions spirituelles des combattants (en tout cas, ils seront publiés un jour) qui expriment l’étendue de leur passion et de leur amour, pour aller à la rencontre de Dieu, l’étendue de leur honnêteté et de leur sincérité, et leur volonté de se sacrifier et de tout donner pour leur religion, leur pays, leur peuple, pour ce monde et pour l’au-delà… Ces gens se battent aujourd’hui dans la région frontalière, dans le froid glacial, dans la neige, sous la pluie et les nuages, sous les obus et les raids. Ils avancent et ripostent aux attaques israéliennes perpétrées contre les civils, et ce sont eux qui répondront aux attaques des civils de la banlieue, si Dieu le veut.
Pour ces combattants, venus de toutes les régions du Liban, toutes mes salutations et mes prières pour la victoire et mes invocations pour que Dieu bénisse toutes leurs attaques et qu’Il leur permette de réaliser, avec leurs mains, leurs poings, leur souffles purs et leur sang, cette victoire que nous attendons tous avec impatience et qu’Il leur accorde le succès en réalisant, au nom de leur sang, de leurs nuits blanches et de leurs journées épuisantes, cette victoire pour le Liban, la Palestine et toute la oumma. »
FIN
Source: Al-Manar