L’impact des menaces lancées par Sayed Hassan Nasrallah s’est trouvé de nouveau confirmé, auprès du public israélien et des différentes catégories de la société israélienne.
Il a suffi lors de son dernier discours, de mettre en garde que le Hezbollah bombardera le réservoir d’ammoniac de Haïfa, en cas de guerre déclenchée contre le Liban, pour provoquer une levée de boucliers chez le public et les médias israéliens.
Signe supplémentaire de cet impact : les autorités israéliennes se sont finalement résignées à le fermer définitivement, une fois pour toutes.
Reconnaissant cet impact sur le public israélien, l’ancien porte-parole de l’armée israélienne, le général Avi Benayahu , inscrit les menaces du Hezbollah et de son secrétaire général dans le cadre de la guerre psychologique qu’il a toujours su bien manier.
« Une guerre psychologique destinée à influer sur les sentiments, les émotions et les comportements des gens, à réaliser des objectifs patriotiques, à altérer le moral des forces armées ennemies, de son front interne et de ses services logistiques », explique-t-il dans un entretien accordé au site d’informations israélien Walla.
Il a rappelé a cet égard ce que la Résistance islamique faisait depuis une vingtaine d’années, lorsqu’elle a escorté chacune de ses unités militaires d’un cameraman pour participer aux opérations réalisées contre des positions de la milice collaboratrice avec Israël, l’Armée du Liban-sud.
«Ces photographies faisaient le tour du monde et embarrassaient Israël », a-t-il affirmé.
A noter que le général israélien omet de dire que l’embarras israélien est surtout dû au fait que le Hezbollah filmait les opérations de résistance contre les positions de l’armée israélienne et surtout la mort des soldats israéliens, révélant au grand jour les mensonges de la version israélienne officielle des faits qui occultait ce genre d’informations.
Selon Benayahu , la perspicacité du Hezbollah et de son chef Sayed Hassan Nasrallah dans la guerre médiatique qu’il menait a été sa crédibilité. Lorsqu’ils menacent, « le public les croit, que ce soit en Israël ou dans le monde », a-t-il jugé
Le général israélien cite à l’appui les exemples les plus frappants : dont l’annonce de Sayed Nasrallah de l’arrestation d’AlHanane Tenenbaum, en plus que ses menaces durant la seconde guerre du Liban de bombarder après Haïfa puis de viser le navire de guerre israélien Saer. Des menaces qui ont toutes été exécutées…
Reprenant ces deux derniers exemples, l’expert israélien D. Ron Schleifer qui dirige le Centre des recherches sur la sécurité nationale et les médias à l’université d’Ariel, estime pour sa part que l’impact du discours de Sayed Nasrallah ne se limite au public israélien, mais le dépasse vers des personnalités et des milieux influents dans les prises de décisions politique et sécuritaire, avant la guerre 2006 et après.
Selon lui, ses positions sont devenues une discipline essentielle pour les études académiques destinées à étudier le rôle de la guerre psychologique dans la bataille et dans la formation de la conscience nationale.
Est également analysé dans ces discours du secrétaire général du Hezbollah « ses éléments de persuasion », précise M. Schleifer, selon lequel sayed Nasrallah met l’accent sur une idée maitresse : « Si tu ne peux pas influer sur le fusil de ton ennemi, exerce un impact sur le doigt qui appuie sur la gâchette du fusil ».
« Dans cette méthode là, Nasrallah est un as », conclut-il.