Le responsable des ressources et des frontières du Hezbollah, Nawwaf al-Moussawi, a révélé que des dizaines de milliers de combattants de la résistance étaient prêts pour la guerre dans le cadre des actions entreprises par la résistance au Liban pour parachever la démarcation des frontières maritimes, nécessaire pour le lancement des travaux d’exploration des hydrocarbures offshore.
Lors d’une interview avec le quotidien libanais al-Akhbar, l’ex-député du Hezbollah a rendu compte de deux types d’efforts de la résistance.
« Le premier, sur le terrain, en déplaçant des dizaines de milliers de combattants avec leur équipement nécessaire pour mener une guerre dévastatrice avec les forces israéliennes ennemies au cas ou elles auraient eu recours à la force pour empêcher le Liban d’obtenir ses droits », a-t-il indiqué.
Et de poursuivre : « Le deuxième concerne les contacts qui avaient lieu avec les responsables de la résistance pour connaître la position de la résistance et ses limites, à travers les messages et les menaces qu’elle a envoyés ».
Moussawi avait indiqué que ces efforts avaient contribué à réaliser deux victoires.
« Un an après, l’accord de démarcation consacre deux victoires qui ont été remportées : la première, la libération de la zone économique exclusive (ZEE) que l’État libanais a déclarée lui appartenir conformément au décret 6433. La deuxième étant la levée du siège imposé au Liban en l’empêchant d’explorer et d’extraire ses richesses pétrolières pour en profiter dans un développement global. »
L’an dernier, le Hezbollah avait établi une équation qui s’est avérée efficace pour pousser Israël à parachever les tractations sur la démarcation des frontières, menées sous la médiation des Etats-Unis et de la France et qui trainaient depuis une douzaine d’années.
Son secrétaire général sayed Hassan Nasrallah a mis en garde « Israël » d’entamer les travaux de forage dans le gisement gazier de Karish menaçant de le bombarder, avant de conclure cette entente. En même temps, la résistance annonçait avoir envoyé trois drones non armés survoler cette zone et en diffusait les photos prises.
En octobre 2022, les tractations ont finalement abouti à une entente qui a accordé au Liban les 860 km2 qu’ils réclamait de la zone maritime frontalière sud avec la Palestine occupée. Un accord qui a permis de lever les obstacles pour l’exploitation de gisements gazier dans cette zone de la méditerranée orientale.
Selon Moussawi « l’unité des efforts, qu’il s’agisse des négociations soutenues par la force dans lesquelles l’État libanais s’était engagé, ou de l’action sur le terrain avec la fermeté de la position adoptée par les responsables du Hezbollah lors de leurs réunions avec des délégués directs ou indirects, a contribué à ce qui a été réalisé ».
« Ces faits doivent rester frais dans les esprits afin que personne ne tente de convaincre les Libanais que ce qu’ils ont reçu est une faveur de tel ou tel pays. C’est surtout le résultat de leurs efforts et sacrifices. De même, pour que personne ne menace les Libanais que ce qu’ils ont accompli est en danger, car l’ensemble des forces qui ont défendu ou travaillé pour restaurer les droits et briser le siège sont toujours là, encore plus fortes, capables d’empêcher la réalisation de ces menaces, pour restaurer la ZEE et imposer le processus d’exploration, afin de mener à bien le processus d’extraction du pétrole lorsque l’exploration aura atteint le réservoir potentiel ».
L’ex-député a mis en garde contre « une campagne délibérée pour démoraliser les Libanais, leur faisant croire que la question de l’exploration et de l’extraction est liée à des droits politiques ».
Il a indiqué que « des organismes internationaux s’efforcent de mobiliser des acteurs spécifiques connues de nom afin de faire pression sur des forces politiques précises afin qu’elles changent de position ».
Et d’assurer : « Nous ne permettrons pas que cela se produise. Nous suivons le processus d’exploration jour après jour et nous avons hâte d’être informés de tout ce qui se passe à ce niveau ».
Moussawi assure que « le processus d’excavation a atteint un moment prometteur, car nous avons été informés il y a 3 jours qu’il reste environ 918 mètres aux opérations de forage pour atteindre l’objectif spécifié par le consortium pour atteindre ce réservoir ».
« Nous avons une équipe technique qui suit de près les moindres détails. Elle perçoit que tout autour de nous indique que nous avons cette richesse… Nos indicateurs disent que les blocs n°9, 8 , 10, 5, 6, 4 et 7 sont tous prometteurs », a-t-il confirmé.
La semaine passée, le consortium qui explore les hydrocarbures dans le large libanais, formé du français TotalEnergies, l’italien Eni et le qatari QatarEnergy avait présenté une offre pour les blocs pétroliers et gaziers 8 et 10 qui bordent le Bloc 9.
Selon le responsable du Hezbollah, c’est aussi un indice que cette zone regorge de pétrole ou de gaz.
« Personne ne peut convaincre aucun Libanais que notre région ne possède pas de pétrole, sachant que le pétrole est présent non seulement dans la mer libanaise, mais aussi sur le continent libanais », a-t-il insisté.
Et Nawwaf Moussawi de conclure : « Nous avons affaire à une réalité sur la certitude de la présence de pétrole dans les blocs libanais, sur le territoire libanais, car ce pétrole a été découvert par l’étude géologique comme étant une extension des réservoirs en mer. Par conséquent, nous n’accepterons pas qu’on nous dise qu’il n’y a pas de pétrole au Liban. »
Source: Médias