Déjà extrêmement difficiles à mettre en place, le quatrième round des discussions de paix inter syriennes à Genève, apparait samedi fragilisé davantage, après l’attentat meurtrier perpétré contre les services de renseignement syriens à Homs.
« Les attaques terroristes qui ont visé Homs constituent un message clair à Genève. Le message a été reçu et nous ne laisserons pas passer (ce crime) sans représailles », a déclaré devant la presse Bachar al-Jaafari, le chef de la délégation du pouvoir syrien à Genève.
Dans la soirée, durant son point de presse, il a dit avoir demandé à l’émissaire de l’ONU Staffan de Mistura de réclamer leur condamnation de la part de tous ceux qui se trouevnt dans la capitale helvétique, dont entre autre les trois instances de l’opposition syriennes.
M. De Mistura avait auparavant estimé que les attaques de Homs visaient à faire « dérailler » les négociations de paix. « A chaque fois que nous avons des pourparlers, il y a toujours quelqu’un qui essaye de faire dérailler le processus. Nous nous y attendions », a-t-il déclaré à la presse.
» C’est un message terroriste aux discussions de Genève, il est adressé au Nations Unies, à la soi-disant communauté internationale et à ceux qui participent aux discussions… l’attentat terroriste de Homs n’est pas seulement un acte militaire mais aussi politique. Raison pour laquelle la lutte contre le terrorisme doit être en priorité des discussions », a-t-il affirmé, après avoir assuré que la lutte contre le terrorisme a été le thème principal discuté avec l’émissaire des Nations Unies.
« Nous somme prêts a rester éveillés jusqu’ à demain matin dans l’attente d’une condamnation de la part de M. de Mistura et des trois instances (de l’opposition)… cet attentat est une épreuve pour ceux qui participent à Genève, pour savoir s’ils sont avec ou contre le terrorisme », a-t-il ajouté, estimant que celui qui refusera de condamner est l’associé du terrorisme en Syrie.
Et M. Jaafari de conclure: « Nous avons expliqué a M. de Mistura qu’il ne suffit pas de se comporter avec les groupes à l’instar du front al-Nosra et cie ou Daesh qui changent de nom comme des caméléons, mais il faut aussi s’adresser aux parrains du terrorisme au lieu de les inviter à s’assoir dans les premier rangs lors de la séance d’ouverture ».
Pour M. Jaafari, les attentats de Homs constituent aussi « un message adressé à Genève de la part des parrains du terrorisme en Syrie qu’ils refusent la solution politique », en nommant aussi bien la Turquie que l’Arabie saoudite.
Divergences entre les trois tribunes
M. de Mistura a officiellement lancé jeudi le quatrième round de pourparlers entre pouvoir et opposition, après trois tentatives qui ont échoué au premier semestre 2016.
Selon l’AFP, au troisième jour de ce nouveau processus, aucune discussion sur le fond ne s’est encore engagée avec l’ONU, et encore moins entre les deux parties. Le format des négociations, que l’opposition et l’ONU voudraient directes, donc en face à face avec le régime, n’a pas encore été fixé.
M. de Mistura, qui a transmis vendredi aux délégations un « papier » portant, selon des sources proches des négociations, sur la procédure et l’ordre du jour, recevait de nouveau le régime samedi.
Il mentionne, selon ces sources, les trois thèmes sur lesquels l’ONU veut engager les discussions: gouvernance, Constitution et élections.
Mais la gouvernance du pays pendant une période de transition est loin d’avoir le même sens pour Damas et ses alliés russe et iranien d’un côté, et pour l’opposition de l’autre.
Les premiers veulent que le président syrien Bachar al-Assad reste au pouvoir jusqu’à ce que le « peuple » décide de son sort par les urnes. Les seconds réclament un « organe de transition ayant tous les pouvoirs exécutifs ».
En même temps, les différentes factions de l’opposition représentées dans trois tribunes , celle de Riyad, du Caire et de Moscou, peinent à former une délégation unie.
« Nous oeuvrons pour qu’il y ait une seule délégation, sans être unis pour autant », a lancé un membre de la délégation de l’Instance suprême pour les négociations, qui représente l’opposition de Riyad.
Une proposition déroutante, d’autant que les trois groupes refusent d’indiquer sur quels thèmes ils divergent entre eux.
Sources: AFP, Al-Manar