Le Liban se trouve confronté à un nouveau scandale qui touche à la santé de tous les libanais. Des engrais et des médicaments agricoles cancérigènes y sont entrés clandestinement depuis les frontières avec la Syrie ou via le port de Beyrouth.
L’affaire a éclaté le mois dernier avec le député libanais de la Rencontre démocratique, Wael Abou Faour qui en a informé la justice.
Interrogé par al-Manar, il a assuré qu’il y a une mafia organisée qui importe ces produits ou les introduit par la contrebande. Selon des médias libanais locaux, le chef de cette mafia est un ressortissant syrien qui agit sur le territoire libanais via des collaborateur locaux.
« Elle a leurré le ministère de la Santé en lui faisant croire que ce sont des pesticides. Cela dure depuis plusieurs mois et il y aurait des centaines voire des milliers de tonnes de ces pesticides et de médicaments agricoles qui sont entrées au Liban », a-t-il assuré.
Mais le ministère de la Santé a tenu à préciser que ses prérogatives se limitent à contrôler l’organisation de l’importation des pesticides et des rodenticides domestiques alors que celle de ceux qui sont utilisés dans le domaine agricole en incombe au ministère de l’Agriculture.
Sur les sept ministères concernés pour la sauvegarde de la santé publique, c’est surtout le ministère de l’Agriculture à qui incombe la responsabilité de vérifier la validité de ces produits. Mais avec l’effondrement des institutions étatiques depuis 2019, son contrôle s’est affaibli. Il est nul lorsque les produits illicites sont introduits par les voies illégitimes.
Dans une enquête basée sur des examens de laboratoire RBML, accrédité par le ministère de l’Agriculture, sur un échantillon de 46 produits agricoles, plus de la moitié est contaminée par des pesticides interdits dans le marché libanais et un cinquième contiennent des proportions de pesticides qui dépassent la dose permise.
Parmi ces produits figurent le Endosulfan, interdit depuis 2010.
Le Département des renseignements de la Sureté générale a perquisitionné un certain nombre de commerces suspectés de vendre ces produits aux agriculteurs.
Et la justice libanaise a été saisie, mais les procédures trainent. Dans son information, Abou Faour mentionne les noms des entreprises, des personnes et des passeurs impliqués dans cette contrebande des engrais agricoles illicites. Stigmatisant la hausse des cas de cancers qui en aurait découlé au Liban.
Selon le chef du syndicat des médecins au Liban, D. Youssef Bakhache le Liban il est passé de 8000 cas en 2005 à plus de 16 mille par an.
Source: Divers