La troisième tournée de l’envoyé français au Liban, Jean-Yves Le Drian, s’est achevée le jeudi 14 septembre sans aucun progrès dans le dossier de la présidentielle libanaise en vacance depuis octobre 2022.
Selon le quotidien libanais al-Akhbar, les différents protagonistes libanais concernés se cramponnent toujours à leurs positions. Ni les partisans de l’Arabie saoudite, ni les alliés du candidat Suleiman Franjieh, le Hezbollah et le mouvement Amal n’ont trouvé bon de changer fondamentalement de position ou même de tactique.
Mais certains parient fortement sur les résultats du dialogue en cours entre Le Hezbollah et le Courant Patriotique Libre, qui est principalement lié au dossier Présidentiel.
Le Drian a conclu sa tournée en visitant le domicile de l’ambassadeur saoudien Walid al-Boukhari à Yarzeh, en marge d’une réunion honorant le grand mufti de la République, Abdel Latif Darian, à laquelle étaient conviés des députés sunnites.Al-Akhbar estime que cette rencontre semble être une démarche intentionnelle pour indiquer l’activation de la présence du Royaume d’Arabie Saoudite dans le dossier libanais.
Selon des sources parlementaires, Le Drian et Boukhari ont laissé entendre que « l’élection d’un président de la république n’est pas imminente », et Le Drian a également tenté de faire comprendre aux élus que « les choses sont revenues à la case zéro », soulignant « la nécessité de rechercher des candidats consensuels, car il n’y a aucune possibilité d’accéder à aucun des noms proposés.
Il a appelé les députés d’aller au dialogue en disant : Si « le mot dialogue est provocateur pour certains, considérez-le comme une réunion consultative », leur a-t-il conseillé.
Quant à l’ambassadeur saoudien, il a souligné que « le point de vue saoudien s’est avéré réaliste, car le Royaume a une grande expérience dans le dossier libanais ». « Dès le début, nous avons réclamé un président qui soit à la même distance de tout le monde et qui puisse satisfaire tout le monde », a-t-il indiqué, soulignant « la concordance des points de vue saoudien et français ».
Dans ce contexte, des sources politiques de premier plan ont pointé «une contradiction dans les délibérations menées par Le Drian », révélant que « lors de sa rencontre avec le chef du Mouvement Marada, Suleiman Franjieh, il n’a jamais fait allusion à la fin de l’initiative française, mais il l’a plutôt interrogé sur le dialogue entre le Hezbollah et le Courant Patriotique Libre, et sur les garanties qu’il peut présenter en tant que prochain président ! ».
Des sources parlementaires qui étaient présentes à la rencontre dans l’ambassade saoudienne ont indiqué que « Le Drian a assuré qu’il reviendrait à Beyrouth pour une nouvelle tournée, et que sa prochaine mission en Arabie Saoudite ne le détournerait pas de son rôle dans la gestion du dossier libanais, faisant allusion à une nouvelle initiative.»
Source: Médias