L’Union africaine a annoncé, mardi 22 août, suspendre le Niger de ses institutions en raison du coup d’État mené par le général Abdourahamane Tiani. L’organisation affiche cependant une position réservée sur une éventuelle intervention militaire ouest-africaine, selon un communiqué du Conseil de Paix et de sécurité (CPS), son organe chargé des conflits et des questions de sécurité.
Le Conseil « prend note de la décision de la Cedeao de déployer une force » au Niger et demande à la Commission de l’Union africaine d' »entreprendre une évaluation des implications économiques, sociales et sécuritaires » d’un tel déploiement, sur fond de fortes divergences au sein de l’UA à ce sujet.
Le CPS qui est en réunion sur « la situation au Niger » depuis le 14 août, a décidé « de suspendre immédiatement la participation de la République du Niger de toutes les activités de l’UA et de ses organes et institutions jusqu’au rétablissement effectif de l’ordre constitutionnel dans le pays », selon son communiqué publié mardi.
Selon des médias français, les membres de l’UA sont divisés sur la stratégie à adopter. D’après un diplomate africain qui a participé à la réunion, interrogé par RFI, les pays d’Afrique australe et d’Afrique du Nord se sont montrés réfractaires à l’idée de toute intervention militaire, comme le suggère la Cédéao, depuis le renversement par des militaires du président Mohamed Bazoum.
En plus du Burkina Faso et du Mali, l’Algérie et le Cap-Vert sont hostiles à cette intervention militaire qui est en revanche défendue par la Gambie, le Sénégal, le Ghana et le Nigeria.
Tout en répétant sa préférence pour une solution diplomatique, la Cédéao affirme son intention de déployer une force ouest-africaine « pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger ».
Vendredi 18 août, après une réunion de chefs d’état-major ouest-africains dans la capitale ghanéenne Accra, le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de l’organisation régionale Abdel-Fatau Musah a indiqué que « le jour de l’intervention » était fixé tout comme « les objectifs stratégiques, l’équipement nécessaire et l’engagement des États membres ».
La réponse du nouvel homme fort du Niger, le général Abdourahamane Tiani ne e’st pas fait attendre: « Si une agression doit être entreprise contre nous, elle ne sera pas la promenade de santé à laquelle certains croient », a-t-il dit samedi.
Après le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, le Niger est depuis 2020 le quatrième pays de l’Afrique de l’Ouest qui connait un coup d’état.
Quelque 1500 soldats français et 110 militaires américains sont déployés dans ce pays riche en matières premières, dont l’uranium, le pétrole et l’or, mais dont la population est l’une des plus pauvres de la planète.
Source: Divers