Le quotidien économique et financier britannique The Financial Times a rapporté, le dimanche 20 août, que l’ancien gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salameh, a envoyé à l’étranger un ‘flash memory’ contenant ses secrets d’affaires « au cas où quelque chose lui arriverait ». Une allusion à l’apparition de « quelque chose de mauvais », surtout après que les pays occidentaux l’aient abandonné.
Le cas de Salameh n’est pas unique de son genre, car l’abandon des Occidentaux à leurs alliés et à leurs agents est devenu une politique du déjà-vu. L’aéroport de la capitale afghane en est encore témoin. Des milliers de travailleurs afghans à la solde des forces américaines ont été abandonnés à leur sort, lors du retrait US de Kaboul.
Les USA mettent fin au rôle de leurs alliés dans le monde après qu’ils aient échoué ou accompli leurs tâches. Cependant, le jeu américain se poursuivra avec de nouveaux outils plus efficaces, conformément à chaque administration américaine.
Quels sont les intérêts transmis à l’Occident par Riad Salameh ?
L’analyste pour les affaires européennes et internationales Moussa Assi, a déclaré à la télévision libanaise AlMayadeen, que « Salameh servait les États-Unis lorsqu’il obligeait les banques libanaises à remplir des formulaires pour chaque déposant, contenant toutes les informations et les détails sur sa vie, ses activités, ses biens, son identité ainsi que celle de sa famille. Ce formulaire était directement envoyé aux USA. Cela signifie que les USA connaissent tous les détails de la vie de plus de 90% des Libanais ».
Et d’ajouter : « le deuxième problème et le plus dangereux réside dans le fait que Riad Salameh a mis en œuvre toutes les décisions américaines et imposé des sanctions aux institutions humanitaires affiliées à la résistance au Liban, ces dernières années, c’est-à-dire depuis cinq ou six ans ».
Quelle est la stratégie américaine face à des alliés dont les cartes ont été brûlées ?
L’analyste Qouteiba Al-Saleh a affirmé que la majorité des présidents américains ont vécu le moment d’abandonner un allié d’une manière ou d’une autre.
Il a ajouté que ce comportement américain fait partie de la tradition américaine dans la manière de traiter avec leurs alliés.
Al-Saleh a rappelé comment les États-Unis ont agi à l’égard des agents afghans lors du retrait américain d’Afghanistan.
Il est à noter que Riad Salameh (73 ans), qui a assumé la direction de la Banque centrale libanaise pendant 30 ans et dont le mandat a pris fin en juillet dernier, fait face à des accusations au Liban, en France et en Allemagne, pour détournement d’importantes sommes de fonds publics.