Le commissaire aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest CEDEAO, Abdel Fattah Moussa, a confirmé vendredi que les dirigeants de la défense des pays d’Afrique de l’Ouest ont élaboré un plan pour une éventuelle intervention militaire au Niger au cas où les dirigeants du Conseil militaire de transition ne démissionneraient pas.
Moussa a déclaré que le plan comprend « comment et quand déployer les forces », car ses remarques sont intervenues après une réunion régionale dans la capitale nigériane, Abuja.
Moussa a clairement indiqué dans ses déclarations que le bloc ne révélera pas « quand et où auront lieu les frappes », notant que « c’est une décision qui sera prise par les chefs d’Etat de l’organisation ».
Le commissaire de la CEDEAO a ajouté que son organisation « veut que la diplomatie réussisse »: « Nous donnons aux putschistes nigériens toutes les chances possibles de défaire ce qu’ils ont fait ».
Il est à noter que la CEDEAO a menacé de recourir à la force si le président isolé, Mohamed Bazoum et sa famille n’étaient pas libérés.
La junte a accusé la France de chercher une intervention militaire visant à ramener Bazoum au pouvoir.
Le conseil militaire a confirmé qu’il répondrait immédiatement à toute « agression ou tentative d’agression » contre le pays par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Plusieurs marches de protestation ont eu lieu, auxquelles des dizaines de milliers de personnes ont participé au Niger, contre la France et l’organisation CEDEAO, alors qu’elles soutenaient les dirigeants du Conseil national pour la défense de la nation, formé après le renversement réussi de le régime de Bazoum, et a dénoncé les menaces et sanctions de la CEDEAO et de l’Occident.
La délégation de la CEDEAO conduite par l’ancien président du Nigeria, Abdel-Salam Abubakar, a quitté Niamey sans rencontrer le chef du conseil militaire, le général Abd al-Rahman Chiani, ni le président déchu Bazoum, alors qu’il a rencontré à l’aéroport un certain nombre des élus municipaux et discuté avec eux des « dernières propositions de sortie de crise » proposées par la CEDEAO.
Il convient de noter que le Mali et le Burkina Faso ont soutenu le Conseil militaire de transition au Niger, car ils ont clairement déclaré que « toute intervention de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest pour ramener Bazoum au pouvoir équivaudrait à une déclaration de guerre contre eux ».
Dans le même contexte, la Russie a estimé qu’une intervention étrangère ne permettrait pas une solution à la crise au Niger. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré « qu’il est peu probable que l’intervention de forces extérieures à la région permette à la situation de s’améliorer ».
Le ministère russe des Affaires étrangères a considéré ce qui se passe au Niger est une « affaire intérieure », soulignant que « la solution aux problèmes africains est l’affaire des Africains seuls « , selon l’agence russe Sputnik.
Hier jeudi, le conseil militaire au Niger a annoncé, dans un communiqué lu à la télévision nationale, qu’il avait annulé un certain nombre d’accords de coopération militaire avec la France, en plus de mettre fin aux missions des ambassadeurs du pays en France, aux États-Unis, au Nigeria et Togo.
Le ministère français des Affaires étrangères a rejeté cette décision soulignant qu’il « ne reconnaît que les autorités précédentes de Mohammad Bazoum ».
Source: Médias