Des colons israéliens se sont emparés ce mardi de la maison d’une famille palestinienne dans un quartier arabe de la vieille ville sainte d’al-Qods occupée, Jérusalem, après l’en avoir chassé.
À l’aube, les colons sont entrés par la force dans cette maison située dans le quartier Aqabat al-Khalidiya, avec l’assistance des forces spéciales de l’occupation israélienne, ont indiqué des sources jérusalémites.
Ils ont évacué le couple Sab Laban, haja Noura (68 ans) et Haj Moustafa (72 ans) et les ont été contraints à la vider de leurs meubles et affaires.
Ils étaient les deux derniers habitants de cette maison. En 2016, indique l’agence Quds Press, leurs deux filles ainsi que leur fils, son épouse et ses enfants ont été obligés de quitter cette maison par un décret juridique.
Dans les ruelles de la vieille ville, l’état de mobilisation des soldats de l’occupation étaient à son maximum. Ayant assiégé la maison, ils ont dressé des barrages dans ses coins, pour interdire aux Jérusalémites de venir en aide à la famille palestinienne expulsé et ont arrêté 5 activistes.
Le correspondant d’al-Manar en Cisjordanie Khaled Faqih a indiqué que les colons œuvrent depuis un certain moment pour s’emparer de cette demeure qui se trouve à quelques mètres de la mosquée al-Aqsa.
Il indique que ce n’est pas la première maison palestinienne qui est confisquée dans ce quartier assurant que toutes les confiscations des maisons des Palestiniens se font sous la couverture de la Justice israélienne qui est alliée avec les fondations de colonisation pour assiéger la mosquée al-Aqsa dans le but de judaïser la vieille ville ».
Selon Faqih, cette maison est habitée par la famille Sab Laban par le biais d’un bail de location protégée par le gouvernement jordanien depuis les années 50 du siècle dernier.
« Par la suite, ce contrat de location a été soumis à la loi sioniste de la garde des propriétés des absents. Et ils ont essayé de chasser cette famille à plusieurs reprises depuis 1975. Par la suite les groupes des colons se sont emparés de l’affaire et ont occupé le premier étage de la maison et puis une autre partie. Mais Haja Noura et son mari ont tenu bon jusque ce que le Haut tribunal a décrété son verdict de les évacuer ».
Comportant plus d’une dizaine de pages et 39 articles, la loi sur la propriété des absents est l’un des textes fondateurs d’Israël. Elle accorde aux autorités de l’occupation le pouvoir de confisquer et saisir les propriétés et ressources que les Palestiniens ont été contraints de laisser derrière eux en 1948.
Selon le site d’information Middle East Eye, la loi sur la propriété des absents pénalise fondamentalement les Palestiniens, les qualifiant d’absents même s’ils sont dans le pays ou ont la nationalité israélienne.
Le site relaie un rapport de 2020 de l’organisation israélienne de défense des droits de l’hommn Peace now, selon lequel la loi s’applique en plusieurs étapes pour exproprier les propriétés palestiniennes à Jérusalem-Est.
« La méthode est la suivante : des organisations liées aux colons recrutent des gens pour déclarer que les propriétaires de certains biens sont des absents », indique leur rapport. « Ces déclarations sont transmises au Gardien des propriétés des absents qui juge qu’il s’agit en effet d’actifs appartenant à des absents sans investigation supplémentaire. Ensuite, les propriétés des absents sont transmises au Fonds national juif, qui les transmet aux colons. »
Le correspondant d’al-Manar s’est toutefois posé une question: « Une question s’impose toutefois, si c’est le gouvernement jordanien qui couvre le bail de location, comment se fait-il qu’il soit parvenu aux mains des organisations de colons et plus précisément à la fondation Galitsia qui prétend que cette maison et un leg et fait partie du patrimoine juif », Il se demande aussi pourquoi le gouvernement jordanien ne protège pas ces propriétés foncières qu’il avait lui-même louées à des familles palestiniennes qui avaient été expulsées de leurs maisons dans d’autres régions palestiniennes occupées depuis 1948.
Selon les médias palestiniens, cela fait depuis 2010 que la fondation Galetsia œuvre pour chasser la famille palestinienne. Elle a prétendu cette année-là que la maison est un leg juif. Depuis les tribunaux ont œuvré pour mettre fin au bail de location. Sachant que dans les années 80 du siècle dernier, des tentatives ont été déployées pour exproprier cette maison, rapporte le site d’al-Jazeera.
Dans un communiqué, le ministère palestinien des Affaires d’al-Qods a déclaré que l’expulsion de la famille Sab Laban « est une partie intégrante d’un plan plus important qui vise des dizaines de familles palestiniennes dans la vieille ville pour les évacuer de leurs maisons à l’avantage des groupes de colons ».
Après avoir été expulsée de sa maison, Haja Noura a adressé un message aux jeunes jérusalémites leur reprochant de n’avoir rien fait et les sollicitant ainsi que tous les Palestiniens de ne pas laisser les Jérusalémites abandonnés à leur sort.
Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux la montrent en train de pleurer.
Avec une voix étouffée, elle a lancé un anathème contre « Israël »
« Je me plains de vous à Dieu. Il est plus grand que vous, plus grand que votre gouvernement, que votre occupation et votre colonisation. Dieu est généreux, la Palestine nous reviendra. Et al-Qods restera arabe. Jamais elle ne sera israélienne. Notre terre, nos maisons et notre sable resteront à jamais palestiniens, palestiniens. Et vous êtes condamnés à la disparition. L’injustice est condamnée à la disparition. La colonisation est condamnée à la disparition. Que Dieu se venge de vous ».
Source: Divers