Le ministère palestinien des Affaires étrangères a qualifié de « fausses et trompeuses » les affirmations du cabinet de sécurité israélien et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu veillent à ce que l’Autorité palestinienne ne s’effondre pas.
Selon l’agence Reuters, « le cabinet de sécurité du Premier ministre Benjamin Netanyahu a décidé dimanche qu’Israël s’efforcerait d’empêcher l’effondrement de l’Autorité palestinienne, soutenue par l’Occident, mais n’a proposé aucune mesure concrète pour y parvenir ».
Commentant dans un communiqué publié ce lundi 10 juillet cette position, le ministère estime qu’ « il s’agit d’un prolongement de ce que fait le gouvernement israélien pour affaiblir l’Autorité nationale palestinienne, et d’une tentative claire de cacher le rôle joué par le gouvernement israélien dans la destruction de l’AP ».
Le texte du ministère palestinien accuse aussi le gouvernement israélien « de porter atteinte à la crédibilité de l’AP dans la conscience et aux yeux du public palestinien, à travers l’escalade sanguinaire qu’il mène contre les citoyens palestiniens, leurs terres, leurs maisons, leurs propriétés et leur sacro-saints. »
« Netanyahu exploite la pire exploitation la propagande qu’il soutient l’AP conformément aux exigences de la communauté internationale car il essaie de lui donner l’impression qu’il met en œuvre ses exigences. Il en est de même pour (Itamar) Ben Gvir qui dénonce la prétendue politique du gouvernement israélien de promouvoir des facilités pour les Palestiniens», poursuit-il.
Selon le ministère, « ce que le gouvernement israélien prétend concernant les facilitations qu’il accorde ne sont que des obligations qui doivent être mises en œuvre par l’État occupant conformément au droit international, aux Conventions de Genève et aux accords signés, comme il se doit de mettre fin au pillage de l’argent du peuple palestinien ».
De même, le ministère a exprimé son rejet de toutes les conditions promues par le gouvernement d’occupation concernant la mise en œuvre de ces obligations, et les a considérées comme « une tentative ratée de les politiser ».
« Ce qui est également requis, c’est la cessation de toutes les mesures israéliennes unilatérales illégales et l’engagement envers les accords et ententes signés », a-t-il conclu.
Les conditions israéliennes
Selon l’AFP, le cabinet de sécurité israélien a adopté la proposition du Premier ministre qui prévoit d’agir pour « empêcher l’effondrement de l’Autorité palestinienne » mais sans renoncer aux exigences israéliennes qu’elle mette fin à « ses actions contre Israël sur la scène internationale », indique dimanche le bureau de Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
D’autres conditions sont formulées comme la fin de « l’incitation à la haine dans les médias et dans le système éducatif, la fin des subventions aux familles des terroristes et l’arrêt de la construction » dans la zone C (sous le contrôle d’Israël) en Cisjordanie occupée.
Le bureau du Premier ministre ne donne cependant pas de détails sur le type d’actions qu’Israël compte entreprendre pour éviter l’effondrement de l’Autorité palestinienne, qui exerce des pouvoirs limités sur environ 40% de la Cisjordanie. De leur côté, des médias israéliens évoquent notamment la création de zones industrielles pour les Palestiniens en zone C ainsi que d’autres mesures économiques favorisant leur vie quotidienne.
Cette décision du cabinet de sécurité survient quelques jours après la fin d’une offensive sanguinaire et destructrice dans la ville et le camp de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, qui a fait 12 morts côté palestinien et un mort côté israélien.
Lors des funérailles des martyrs palestiniens, des Palestiniens ont attaqué le siège de l’AP à Jénine et ont refusé la participation de certains de ses dirigeants.
Les fonds de l’AP confisqués
En janvier, « Israël » avait aussi décidé de confisquer des fonds perçus pour l’Autorité palestinienne, à hauteur de ce que celle-ci a versé en 2022 « aux terroristes et à leurs familles ».
L’Autorité palestinienne verse chaque mois des allocations aux familles des Palestiniens emprisonnés en « Israël » pour avoir réalisé des opérations anti-israéliennes et à celles des combattants tombés en martyrs dans des attentats anti-israéliens ou lors de heurts avec l’armée d’occupation israélienne en Cisjordanie.
Israël avait également décidé de geler des projets de construction palestiniens dans certains secteurs de ce territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.
Le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh avait alors dénoncé, avec ces sanctions, une tentative de pousser l’Autorité palestinienne « au bord d’un gouffre financier ».
Source: Divers