L’élargissement de l’Union européenne à l’Ukraine et potentiellement à une dizaine de pays, est « une petite révolution », a estimé vendredi sur la radio Europe 1 la secrétaire d’Etat française chargée de l’Europe.
« La question n’est pas si on doit élargir, ni quand. (..) La vraie question est comment », a déclaré Laurence Boone, de retour de Moldavie où elle a participé, aux côtés d’Emmanuel Macron, au sommet de la Communauté politique européenne qui réunit 47 pays.
« Avec 10 pays sur liste d’attente, cela va être un gros choc pour l’Union européenne » qu’il va falloir « gérer », a-t-elle souligné, rapporte l’AFP.
Car il ne s’agit pas seulement d’aider ces pays à faire les réformes nécessaires pour permettre leur adhésion, l’UE doit elle-même se préparer à leur arrivée.
« Cela veut dire revisiter nos politiques, faire des changements sur les budgets, sur les institutions », a-t-elle détaillé, observant que cela allait être « le chantier de la décennie » à venir.
Elle a également défendu la pertinence de l’élargissement de l’UE dans le contexte de la guerre en Ukraine.
« La Russie nous fait la guerre à nous aussi, une guerre de désinformation, avec les prix de l’énergie », a-t-elle argué.
« L’objectif (du président russe Vladimir) Poutine est de déstabiliser l’UE », selon ses propres termes.
Face à cette réalité, « la famille Union européenne se serre les coudes », a-t-elle poursuivi.
Elle doit aussi « mieux aider les pays » les plus vulnérables. « On leur donne plein de fonds (financiers) mais on ne les aide pas à se gérer, on va faire différemment », a-t-elle enfin assuré.
Elargir, c’est « comment on fait pour se mettre en ordre de marche, donc c’est une petite révolution », a-t-elle encore déclaré.
Outre l’Ukraine, la Moldavie a obtenu en juin 2022 le statut de candidat officiel. D’autres pays tels que la Géorgie espèrent être les prochains sur la liste.