Donald Trump a choisi H.R. McMaster, un général en exercice, vétéran d’Irak et d’Afghanistan, pour occuper le poste de conseiller à la sécurité nationale, après une difficile recherche qui a tenu Washington en haleine.
Le président américain a annoncé cette nomination lundi devant les journalistes dans sa résidence de Mar-a-Lago en Floride, espérant mettre un terme à un feuilleton qui a vu la démission de son premier choix, Michael Flynn, et le refus de son second, Robert Harward.
Il a qualifié le général McMaster d' »homme de formidable talent et de formidable expérience ».
Herbert Raymond « H.R. » McMaster, 54 ans, est un spécialiste de la contre-insurrection, notamment en Irak où il été déployé pendant la guerre de 1991 et deux fois après l’invasion américaine de 2003, de 2004 à 2006, puis de 2007 à 2008. Il a également servi en Afghanistan.
« Je suis impatient de rejoindre l’équipe de sécurité nationale et de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour faire avancer et protéger les intérêts du peuple américain », a déclaré le général McMaster –en uniforme et bardé de ses décorations– au cours d’une brève présentation à la presse, aux côtés du président à Mar-a-Lago.
Son prédécesseur, Michael Flynn, un général à la retraite, avait été forcé de démissionner la semaine dernière après des révélations sur des discussions qu’il a eues avec l’ambassadeur russe à Washington alors que Barack Obama était encore président.
Il en avait caché la teneur exacte, y compris dans ses compte-rendus au vice-président Mike Pence.
Le général « McMaster a une grande expérience sur le terrain contre les ennemis de l’Amérique », a réagi Harry J. Kazianis, directeur du Centre d’étude sur les questions de défense au Center for the National Interest à Washington.
« Son expérience au Moyen-Orient sera évidemment essentielle dans le désir de Donald Trump d’écraser ISIS », a-t-il ajouté en parlant du groupe takfiro-wahhabite Daesh.
H.R. McMaster est le quatrième général nommé par Donald Trump et le troisième actuellement en poste dans son gouvernement, signe de la propension du président américain, qui n’a jamais servi dans l’armée, à s’entourer de militaires.
Organe discret mais stratégique
Le Conseil de sécurité nationale (NSC) est un organe discret mais particulièrement stratégique à la Maison Blanche, chargé de rassembler les informations relatives à la sécurité nationale et de conseiller le président en matière de sécurité et de politique étrangère.
Henry Kissinger et Colin Powell ont chacun occupé ce poste.
L’élévation par Donald Trump de son chef stratège, Stephen Bannon, associé à l’extrême droite, comme membre permanent du NSC avait fait l’objet de vives critiques contre la « politisation » du Conseil.
« Vous ne pouvez pas mettre en oeuvre la politique étrangère depuis la Maison Blanche », estime Loren DeJonge Schulman, une ancienne du NSC sous le président Obama, faisant allusion au fiasco qui a entouré l’application du décret migratoire de M. Trump.
La presse américaine a fait état de tensions à la Maison Blanche sur le remplacement du Michael Flynn, en raison notamment de l’influence attribuée à Stephen Bannon.
Ni Donald Trump, ni H.R. McMaster n’ont répondu aux questions des journalistes sur la marge de manoeuvre du nouveau patron du NSC pour décider lui-même de la composition du Conseil.
Le président « a donné toute autorité à McMaster pour embaucher qui il voudra », a assuré lundi Sarah Huckabee Sanders, une porte-parole de la Maison Blanche.
Parmi les candidats en lice figurait l’actuel directeur intérimaire du NSC Keith Kellogg, 72 ans, général à la retraite peu connu à Washington. Il en restera le secrétaire général.
L’ancien ambassadeur des Etats-Unis à l’ONU, le néo-conservateur John Bolton, et le général à la retraite Robert Caslen était également sur les rangs.
En revanche, l’amiral à la retraite Robert Harward avait décliné le poste, estimant selon les médias américains ne pas avoir eu de garanties suffisantes sur le rôle des conseillers politiques de Donald Trump dans la politique du Conseil de sécurité national. Il y a vu un « bâton merdeux », avait confié un de ses amis à CNN.
Donald Trump devait rentrer à Washington en fin de journée après son week-end prolongé en Floride, le 3e lundi de février étant un jour férié en l’honneur des présidents des Etats-Unis.
Des manifestants anti-Trump pour le ‘Presidents Day’
A l’occasion de ce « Presidents Day », dix mille manifestants anti-Trump ont défilé à New York pour exprimer une nouvelle fois leur opposition au milliardaire républicain dont l’élection a mis en évidence des divisions profondes dans le pays.
Des manifestations ont également eu lieu dans plusieurs autres grandes villes américaines.
Et à Londres, quelques milliers de personnes se sont réunies lundi soir devant le Parlement pour protester contre la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni prévue cette année.
Source: AFP