Le taux de chômage a continué à progresser au Royaume-Uni sur les trois mois achevés fin mars à 3,9%, tandis que les offres d’emploi baissent, signes que la crise du coût de la vie et l’inflation pèsent sur l’activité économique.
Lors des trois mois terminés en février, le taux de chômage avait déjà grimpé à 3,8%, comparé à 3,7% entre novembre et janvier – il reste toutefois à des niveaux historiquement faibles.
Le nombre de postes à pourvoir, à l’inverse, a encore reculé entre février et avril, à environ 1,1 million, précise l’ONS dans son rapport mensuel sur l’emploi.
C’est la dixième baisse consécutive et elle « reflète l’incertitude à travers les secteurs » de l’économie britannique, qui se maintient au bord de la récession même si elle y a pour l’instant échappé.
Les dirigeants d’entreprises interrogés « continuent à citer les pressions économiques comme facteur freinant le recrutement », note le rapport de l’ONS.
L’opérateur téléphonique Vodafone vient par exemple d’annoncer mardi 11.000 suppressions de postes sur trois ans.
Le taux d’inactivité a par ailleurs reculé lors du premier trimestre, à 21%, largement grâce aux 16-24 ans qui sont plus nombreux sur le marché du travail, même si l’ONS remarque que « le nombre de personnes inactives à cause de maladies longues atteint un record ».
L’inflation, qui atteint 10% au Royaume-Uni, la plus forte des pays du G7, continue à manger les salaires, qui augmentent mais moins vite que les prix, souligne l’ONS.
L’institut relève aussi que le nombre de jours de travail perdus à cause de grèves s’est accru également en mars, en grande partie à cause des mouvements sociaux dans l’enseignement et la santé.
Le pays est secoué de grèves à répétition depuis des mois à travers tous les secteurs pour demander des revalorisations de salaires.
« Le marché de l’emploi s’est détendu plus que la Banque d’Angleterre ne l’anticipait en mars. Cela pourrait lui enlever un peu de pression pour relever ses taux au dessus de 4,5% lors de la prochaine réunion de politique monétaire en juin », commente Ashley Webb, économiste chez Capital Economics.
« Il est encourageant de voir que le taux de chômage reste historiquement faible mais les difficultés à trouver des employés et les prix en hausse sont une source d’inquiétude pour beaucoup de familles et d’entreprises », a pour sa part commenté le ministre des Finances Jeremy Hunt.
« C’est pour cela que nous devons coller à notre plan de diviser par deux l’inflation et d’aider les familles avec le coût de la vie », ajoute-t-il.
Les économistes, y compris la Banque d’Angleterre, s’attendent à ce que l’inflation recule rapidement à partir d’avril, les cours de l’énergie qui avaient flambé au début de la guerre en Ukraine ayant depuis reculé.
Source: AFP