Les exercices militaires lancés, ce samedi 8 avril, par la Chine dans le détroit de Taïwan visent un « encerclement total » de l’île, selon la télévision d’Etat chinoise.
« L’exercice d’aujourd’hui se concentre sur la capacité à prendre le contrôle de la mer, de l’espace aérien et de l’information […] afin de créer une dissuasion et un encerclement total » de Taïwan, a précisé CCTV. La localisation exacte de ces opérations n’est pas connue.
La partie la plus étroite du détroit de Taïwan entre les côtes chinoises et l’île fait environ 130 kilomètres.
Selon CCTV, des destroyers, des vedettes rapides lance-missiles, des avions de chasse, des ravitailleurs et des brouilleurs sont notamment mobilisés pour ces exercices.
Ces manœuvres « servent de sérieux avertissement contre la collusion entre les forces séparatistes recherchant l’indépendance de Taïwan et les forces extérieures, ainsi que leurs activités provocatrices », a également averti dans un communiqué un porte-parole de l’armée chinoise, Shi Yi, cité par l’AFP.
Le ministère de la Défense taïwanais a affirmé, samedi lors de son point quotidien de début de journée, avoir détecté 13 aéronefs et trois bateaux de guerre chinois autour de l’île.
Ces exercices font suite à la visite cette semaine de la présidente de Taïwan Tsai Ing-wen aux Etats-Unis, où elle a rencontré mercredi Kevin McCarthy, le président de la Chambre des représentants. Pékin avait dans la foulée promis des « mesures fermes et énergiques » en représailles.
La Chine voit avec mécontentement le rapprochement à l’œuvre ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les Etats-Unis, qui malgré l’absence de relations officielles fournissent à l’île un soutien militaire substantiel.
La Chine considère Taïwan (23 millions d’habitants) comme l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Les Etats-Unis ont reconnu la République populaire de Chine en 1979 et ne doivent en théorie avoir aucun contact officiel avec la République de Chine (Taïwan), en vertu du « principe d’une seule Chine » défendu par Pékin.