L’Irak, l’Algérie, l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït, ont annoncé dimanche 2 avril une réduction de leur production de pétrole, les géants pétroliers du Golfe évoquant une « mesure de précaution » visant à stabiliser le marché.
Ryad, Abou Dhabi et le Koweït réduiront leur production d’un total de 772.000 barils par jour (bpj) dès mai et ce, jusqu’à la fin de l’année, ont déclaré les trois pays du Golfe dans des communiqués publiés par leurs médias officiels respectifs.
Il s’agit d’une « mesure de précaution visant à soutenir la stabilité du marché pétrolier », a indiqué un haut responsable du ministère saoudien de l’Energie, selon l’agence de presse officielle saoudienne SPA.
L’Irak, l’un des principaux pays producteurs de pétrole, a également annoncé dimanche une réduction de 211.000 bpj de sa production à partir du 1er mai.
Alger procède pour sa part à « une réduction volontaire de 48.000 barils par jour, de mai à fin 2023, en coordination avec certains pays membres de l’Opep et non membres de l’Opep », selon un communiqué du ministère algérien de l’Energie, repris par l’agence locale APS.
Moscou –membre de l’Opep+– a pour sa part, annoncé prolonger la réduction de sa production de pétrole brut de 500.000 bpj jusqu’à la fin de l’année, selon un communiqué du vice-Premier ministre chargé de l’Energie, Alexandre Novak, qui évoque une période d' »incertitude » sur le marché de l’or noir.
Cette nouvelle coupe « intervient après que les prix du pétrole ont atteint en mars leur plus bas niveau en deux ans (…) à moins de 80 dollars pour le baril de Brent, un niveau inacceptable pour les membres de l’Opep+ », explique à l’AFP Ibrahim al-Ghitani, expert du marché pétrolier, basé aux Emirats.
Les réductions « changeront les mécanismes du marché et soutiendront les prix au-delà de leur niveau actuel », assure-t-il.
La demande en pétrole est menacée par « la perspective d’une haute inflation et des pressions récessionistes », signale Yesar al-Maleki, analyste au Middle East Economic Survey, mettant lui aussi en cause les remous suscités par la faillite de la banque américaine SVB et le sauvetage de Credit Suisse.
Si la nouvelle baisse « n’est pas entièrement inattendue », affirme l’expert, elle « comporte un élément de surprise, en ce qui concerne les volumes », car ceux-ci « s’ajoutent à la coupe de 2 millions de bpj consentie en octobre 2022 et prolongée jusqu’à fin 2023. »
Source: Avec AFP