L’état de santé du leader d’opinion palestinien et père de deux martyrs, Fathi Khazem, s’est tout d’un coup détérioré pour une raison inconnue, sur fond de doutes sur des velléités israéliennes d’avoir tenté de l’éliminer.
Fathi Khazem, retraité des Forces de sécurité dans l’Autorité palestinienne est connu pour ses positions nationales courageuses dans le camp de Jénine au nord de la Cisjordanie, où des affrontements presque quotidiens se déroulent entre jeunes palestiniens d’une part et des militaires et garde-frontières de l’occupation israélienne de l’autre.
Il était devenu célèbre après son discours retentissant dans lequel il a incité les Palestiniens à résister et ce après le martyre de son fils Raad, (20 ans), tué le mois d’avril dernier, au terme de l’opération de résistance réalisée dans la rue Dizengoff dans la ville de Tel Aviv. Au moyen d’une mitrailleuse automatique M16, Raad a tué 3 colons israéliens et blessés 16 autres, avant de tomber en martyr au terme de 9 heures d’accrochages avec les soldats de l’occupation israélienne.
Le second fils martyr de Fathi Khazem a été tué le mois de septembre dernier pendant des accrochages avec des militaires israéliens dans le camp de Jénine
Une détérioration rapide
L’état de santé de Fathi Khazem s’est détérioré début décembre dernier et il a été transféré depuis l’hôpital de Jénine vers celui de Ramallah.
Son frère Amine a accusé les occupants israéliens de lui avoir inoculé un virus.
« Abou Raad était en soins dans un hôpital privé de Ramallah où il était resté plusieurs jours lorsque son état s’est détérioré soudainement », a-t-il indiqué.
Selon Amine, son état de santé de cesse de s’aggraver et les médecins soignants n’arrivent à en détecter la cause.
« Jusqu’à présent il n’y a pas de diagnostic médical », a-t-il précisé.
Amine a indiqué que sa famille s’attelle pour le transférer à l’étranger et le faire soigner.
Formule de liquidation silencieuse, comme Arafat
Rappelant qu’Abou Raad est une personnalité nationale de renommée en Cisjordanie occupée et qu’il avait la capacité d’unir les Palestiniens, le journaliste palestinien Alaa al-Rimaoui n’a pas exclu que les Israéliens soient derrière son empoisonnement en lui inoculant un virus.
« Ces dernières années, l’occupation a adopté une forme d’empoisonnement ou de transmission de virus particuliers… Ceci donne l’impression que l’occupation a mis au point une formule de liquidation silencieuse des personnalités influentes dans les territoires palestiniens, par la maladie », a-t-il affirmé estimant que ceci renvoie à ce qui s’est passé avec Khaled Meshaal, le dirigeant du Hamas, en Jordanie, dans les années 90 du siècle dernier, puis avec le dirigeant historique des Palestiniens Yasser Arafat.
C’est leur méthode
Un autre journaliste palestinien, Ibrahim al-Madhoune a pour sa part écrit sur Facebook : « Le père des deux martyrs, Abou Raad Khazem, est victime d’une tentative d’assassinat par empoisonnement par les services de renseignement israéliens. C’est leur méthode, lorsqu’ils sont impuissants et ont peur. Ils ont tué des dizaines de dirigeants et d’influenceurs de cette façon ».
Selon lui, cette tentative de l’assassiner vise à réprimer le soulèvement et à tuer l’esprit de la révolution qu’Abou Raad enflamme et dirige, depuis qu’il est devenu un leader et un titre.
Un meurtre lent
Al-Madhoun a poursuivi en disant: « Quand j’ai vu Hajj Abou Raad Khazem au festival du Fatah, j’ai réalisé qu’il était visé. Son apparence n’était pas normale et quelques mois ne peuvent transformer une personne de la sorte. C’est un poison, un meurtre lent, un assassinat silencieux ».
L’arme biologique
L’activiste palestinien Alaa’ Chaath a pour sa part, rappelé qu’Israël traquait Fathi Khazem et avait effectué plusieurs opérations spéciales pour ce faire.
« Ses méthodes d’assassinat ne se limitent pas à la balle. Il (Israël) est aussi célèbre pour son recours à l’arme biologique comme avec Khaled Meshaal, Yasser Arafat et Wadih Haddad ».
En 1997, le Mossad israélien a tenté de liquider le dirigeant du mouvement de résistance palestinien Hamas, Khaled Méshaal, par empoisonnement, en Jordanie.
En 2004, le laeder Yasser Arafat est décédé en France, des suites d’une maladie contractée pendant qu’il était assigé par les forces d’occupation israélienne dans la Mouqataa, le siège de l’Autorité palestinienne à Ramallah. Les causes de sa mort n’ont pas été élucidées, certains avançant qu’il a succombé à une Cirrhose, d’autres à une hémorragie cérébrale. Arafat avait été accusé par les autorités de l’occupation israélienne de soutenir la seconde intifada qui a éclaté fin de l’an 2000, après une visite provocatrice d’Ariel Sharon dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa.
Quant à Wadih Haddad, ce médecin de formation et chef militaire palestinien, qui s’était fait remarquer par sa participation à l’opération de kidnapping et de détention des ministres de l’OPEP en 1975, il est lui aussi mort pour des causes inconnues en Allemagne. Selon le journal israélien Yediot Ahronot, c’est le Mossad qui est derrière sa mort, l’ayant empoisonné avec un chocolat belge.
Source: Agences