A peine quelques semaines après la formation du nouveau gouvernement israélien de droite, le ministre israélien de la Sécurité, Itamar Ben-Gvir, a ordonné le dimanche 8 janvier à la police d’occupation de retirer tout drapeau palestinien de l’espace public, au motif qu’il constitue une incitation à la haine et au ‘terrorisme’.
« J’ai donné des instructions pour le retrait de l’espace public des drapeaux qui soutiennent le terrorisme et sont une incitation contre l’État d’Israël », a dit le ministre, cité par les médias israéliens.
« La liberté d’expression ne s’applique pas à ceux qui s’identifient aux terroristes et veulent nuire aux soldats de Tsahal », a-t-il ajouté.
Cet ordre émis par Itamar Ben-Gvir va au-delà de la requête du parti Force juive incluse dans les accords de coalition, qui réclame d’interdire les drapeaux palestiniens dans les institutions publiques et toutes celles qui reçoivent des subventions de l’autorité d’occupation.
Cette décision du ministre de la Sécurité nationale a été annoncée après que des drapeaux palestiniens ont été brandis durant les manifestations contre le gouvernement israélien samedi soir.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a lui aussi fustigé la présence de ces drapeaux lors des protestations, tout comme certaines pancartes comparant le ministre de la Justice Yariv Levin à un nazi ou affirmant qu’il fallait « libérer la Palestine du régime colonial sioniste ».
La police d’occupation avait déjà œuvré à retirer les drapeaux palestiniens de l’espace public sous l’ancien gouvernement dirigé d’abord par Naftali Bennett, puis par son successeur Yaïr Lapid. Elle avait notamment banni ces drapeaux des funérailles de la correspondante d’Al Jazeera, Shireen Abu Akleh, en mai dernier.
Saisie de 37,3 millions d’euros
Parallèlement, le ministre israélien des Finances, Betsalel Smotrich, a signé le dimanche soir, lors d’une conférence de presse, un ordre de saisie d’une partie des fonds transférés de l’entité sioniste à l’Autorité palestinienne au profit des « familles des victimes du terrorisme ».
Cette décision fait suite à celle du tribunal de district, selon laquelle l’Autorité palestinienne est responsable de plusieurs actes « terroristes », en allusion aux opérations menées par des résistants contre les forces d’occupation israéliennes ou des colons.
Conformément à la décision, ‘Israël’ supprimera environ 139 millions de shekels (37,3 millions d’euros) des fonds de l’Autorité palestinienne, selon les médias israéliens.
Cette décision a été approuvée lors de la première réunion du cabinet du nouveau gouvernement à la fin de la semaine dernière.
En réponse à la question de Channel 12 de savoir si de telles mesures pourraient conduire à l’effondrement de l’Autorité palestinienne, Smotrich a répondu : « Tant que l’Autorité palestinienne encourage le terrorisme, je n’ai aucun intérêt à ce qu’elle continue d’exister ».
Le permis de voyage du ministre palestinien des AE révoqué
Toujours dans le cadre des mesures punitives contre les Palestiniens annoncées par le nouveau gouvernement, ‘Israël’ a révoqué le permis de voyage du ministre palestinien des Affaires étrangères.
Riad Malki a déclaré dans un communiqué qu’il revenait de l’investiture du président brésilien lorsqu’il a été informé que l’entité sioniste avait annulé son permis de voyage, qui permet aux hauts responsables palestiniens de voyager facilement à l’intérieur et à l’extérieur de la Cisjordanie occupée, contrairement aux Palestiniens ordinaires.
Le gouvernement israélien a approuvé vendredi les mesures visant à pénaliser les Palestiniens en représailles pour avoir poussé la plus haute instance judiciaire de l’ONU à donner son avis sur l’occupation israélienne. Les arrêts de la Cour internationale de justice ne sont pas contraignants, mais ils peuvent avoir une influence sur l’opinion mondiale.
Les Palestiniens ont condamné la révocation du permis de Malki, affirmant qu’Israël devrait être « puni pour ses violations du droit international ».