Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani, a affirmé que les pays occidentaux ont parié sur un cheval perdant en soutenant les récentes émeutes en Iran ; « et ils reconnaissent maintenant leur erreur de calcul concernant les troubles violents survenus dans le pays », a-t-il ajouté.
Lors de sa conférence de presse hebdomadaire le lundi 26 décembre, Kanaani a rappelé « nous les avions avertis de ne pas dépenser leurs intérêts pour rien ».
Et d’ajouter : « Même si les gouvernements occidentaux disent qu’ils ne cherchaient pas un changement de régime en Iran, Téhéran n’oubliera jamais leur rôle dans les émeutes. »
M.Kanaani a également évoqué la question des ressortissants étrangers détenus pour leur implication dans les émeutes, affirmant que Téhéran avait déjà informé leurs pays respectifs.
« Certains d’entre eux ont même été autorisés à contacter leur famille à l’occasion de Noël », selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
Pour rappel, de violentes émeutes ont éclaté après la mort de Mahsa Amini, une iranienne de 22 ans, à Téhéran. Amini est décédée le 16 septembre à l’hôpital trois jours après s’être effondrée dans un poste de police. Une enquête a attribué sa mort à son état de santé, rejetant les allégations selon lesquelles elle aurait été battue par les forces de police.
Sous couvert des contestations de rue, au cours des trois derniers mois, des émeutiers et des voyous – dont beaucoup se sont révélés plus tard avoir des liens avec des parties étrangères – se sont livrés au vandalisme, aux attaques violentes contre des agents de sécurité, sans oublier leurs attaques sous fausse bannière contre des civils pour en incriminer la police iranienne.
« Des allégations sur les drones sont sans fondement »
Nasser Kanaani a une fois de plus rejeté les allégations non fondées selon lesquelles Téhéran aurait fourni à Moscou une flotte de drones à utiliser dans la guerre en Ukraine, affirmant que les responsables iraniens et le ministère des Affaires étrangères du pays avaient à plusieurs reprises rejeté ces allégations.
« De telles accusations ne sont d’aucune utilité pour la nation et les autorités ukrainiennes », a-t-il affirmé.
« Nous réitérons une fois de plus notre désengagement vis-à-vis de la guerre en Ukraine et exprimons notre volonté de résoudre la crise et d’y rétablir la paix. Nous considérons également comme irresponsable toute menace brandie par des autorités ukrainiennes et tenons le gouvernement ukrainien responsable de ses éventuelles répercussions politiques et juridiques. »
Notons que de telles allégations ont été diffusées pour la première fois en juillet, lorsque le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, Jake Sullivan, a prétendu que Washington avait reçu des « informations » indiquant que la République islamique d’Iran se préparait à fournir à la Russie « jusqu’à plusieurs centaines de drones, dont des appareils de combat, dans un délai très court », pour une utilisation dans la guerre.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a rejeté en novembre la controverse médiatique sur le soutien présumé de l’Iran à la Russie dans la guerre en Ukraine, ajoutant toutefois que Téhéran avait fourni à Moscou un nombre limité de drones des mois avant la guerre en Ukraine.
Il a également assuré que l’Iran ne serait pas indifférent s’il était prouvé que la Russie avait utilisé des drones iraniens dans le conflit.
« Un accord pour relancer le PGAC à portée de main »
Ailleurs dans ses remarques, le porte-parole a déclaré que la République islamique d’Iran avait toujours gardé ouverte la porte de la diplomatie pour relancer le Plan d’action global conjoint (PGAC, JCPOA selon le sigle anglais).
Il a affirmé qu’un accord sur la relance de l’accord nucléaire de 2015 est toujours à portée de main si la partie occidentale fait preuve d’une véritable volonté.
Kanaani a également affirmé que la récente rencontre entre le ministre iranien des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian et le haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell était un événement important et une bonne opportunité pour les deux parties.
« (…) L’administration américaine poursuit une politique de confusion et de confrontation et campe sur ses positions négatives et hostiles. Nous pensons que l’accord est à portée de main et reste sur la table des négociations à condition que les Occidentaux fassent preuve de la détermination nécessaire pour conclure l’accord final », a déclaré Kanaani.
Il a souligné que les parties européennes du PGAC – l’Allemagne, la France et la Grande-Bretagne – doivent prendre des mesures pratiques si elles recherchent un accord ultime à travers les pourparlers censés relancer l’accord nucléaire de 2015, ajoutant que la politique étrangère de l’Iran n’est pas liée au PGAC et aux pourparlers de Vienne.
« La République islamique d’Iran mène une politique de coopération avec ses voisins », a ajouté le porte-parole.
Les pourparlers pour relancer le PGAC ont débuté à Vienne en avril 2021 pour mesurer notamment le sérieux de Washington en vue de rejoindre l’accord et annuler les sanctions anti-iraniennes.
Les négociations sont au point mort depuis août en raison de l’insistance de Washington contre une levée totale des sanctions imposées à l’Iran par la précédente administration américaine. À son tour, l’Iran demande des garanties à l’autre partie, en ce sens qu’elle va rester attachée à tout accord conclu dans l’avenir.
Source: Avec PressTV