Le Club des prisonniers palestiniens a annoncé, le mardi 20 décembre, le martyre du prisonnier malade, Nasser Abou Hamid, à l’hôpital Assaf Harofeh. Atteint d’un cancer, il est victime de la négligence des autorités pénitentiaires de l’occupation israélienne.
La Commission des affaires des prisonniers a dénoncé « une politique d’assassinat médical suivie par l’administration pénitentiaire ».
En protestation, les détenus palestiniens dans les geôles de l’occupation ont décrété trois jours de deuil et refusé de prendre les repas qui leur sont donnés.
Ce décès porte à 232 le nombre des martyrs palestiniens dans les prisons de l’occupation, a-t-on précisé de même source, citée par la chaine libanaise AlMayadeen.
Commentant le refus israélien de transférer à l’hôpital le prisonnier Abou Hamid, alors que son état de santé s’était dangereusement dégradé, l’association Wa’ed a tenu l’occupation israélienne pour responsable de toutes les conséquences.
« L’insistance de l’occupation à garder le prisonnier Abou Hamid dans la clinique à la mauvaise réputation de la prison de Ramla signifie qu’elle poursuit sa décision de l’exécuter de cette manière brutale et odieuse », avait-elle dénoncé le lundi 19 décembre.
Qui est le prisonnier Nasser Abu Hamid ?
Le prisonnier Nasser Abou Hamid fait patie des 24 prisonniers qui souffrent de cancers et de tumeurs, à des degrés divers. Mais son cas était l’un des plus difficiles dans les prisons de l’occupation.
Abou Hamid fait aussi partie des 5 frères tous condamnés à perpétuité dans les geôles israéliennes.
Leur maison a été démolie à plusieurs reprises par les forces d’occupation, et leur mère s’est vu refuser leur visite pendant plusieurs années.
35 ans de souffrance dans les prisons
La mère de Nasser a affirmé que lors de sa dernière visite à son fils, il lui avait dit : « le martyre est mon souhait. Je suis un projet de martyre, et je veux aller chez mon frère, le martyr Abdel Moneim, ainsi que chez tous les martyrs ».
Elle a en outre affirmé « qu’il n’y aura pas de condoléances avant la remise du corps de son fils par les forces d’occupation ».
Elle a prié Dieu « qu’il lui accorde la patience ainsi qu’aux autres détenus » Et l’a remercié car « son fils est tombé en martyr après 35 ans de souffrance dans les prisons de l’occupation ».
Manifestations en Cisjordanie et à Gaza
Une grève générale a été décrétée en Cisjordanie occupée et des manifestations se sont tenues le 20 décembre dans de grandes villes palestiniennes.
📹 متابعة صفا| مسيرة ووقفة منددة باستشهاد الاسير ناصر ابو حميد نتيجة الاهمال الطبي في مدينة #نابلس pic.twitter.com/bdXWmGmePg
— وكالة صفا (@SafaPs) December 20, 2022
A Ramallah, Naplouse, Hébron et Bethléem, des commerces ont fermé leurs portes. Des écoliers sont rentrés chez eux dans de nombreux villages et les rassemblements se sont multipliés, rapporte l’AFP.
Des responsables palestiniens accusent ‘Israël’ de négligences
Des responsables palestiniens ont accusé ‘Israël’ le 20 décembre de «négligences» dans les soins.
«Je pleure en mon nom, en celui de notre gouvernement et de tout le peuple palestinien, le chef martyr Nasser Abou Hamid, décédé à la suite de la politique de négligence médicale délibérée de l’administration pénitentiaire» de l’occupation israélienne, a déclaré le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh.
Ce décès est un «grave crime» contre les «détenus» et le «peuple palestinien», a soutenu le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, où s’est également tenue une manifestation.
Hazem Qassem, un porte-parole du Hamas, a déclaré dans un communiqué qu’Abou Hamid avait combattu l’occupation israélienne jusqu’à son dernier souffle en tant que représentant de l’ensemble de la nation palestinienne.
M.Qassem a souligné que la politique de négligence médicale révélait l’étendue du terrorisme du service pénitentiaire israélien contre les détenus palestiniens, ajoutant que le Hamas avait placé la question des prisonniers au sommet de ses priorités.
Il y aurait plus de 7 000 Palestiniens incarcérés dans les prisons de l’occupation israélienne. Les organisations de défense des droits de l’homme affirment qu’Israël viole tous les droits et libertés accordés aux prisonniers par la quatrième Convention de Genève.
Les autorités pénitentiaires israéliennes maintiennent les prisonniers palestiniens dans des conditions déplorables sans normes d’hygiène appropriées. Les détenus palestiniens ont également été soumis à la torture, au harcèlement et à la répression systématiques.