La société israélienne est gangrenée par la violence qui connait une augmentation spectaculaire.
Une hausse de 42% du nombre d’incidents violents a été enregistrée au cours de l’an 2022, dans les établissements d’enseignement en particulier, par rapport à l’année 2021, ont rapporté des journaux israéliens.
Ils commentaient l’attaque à l’arme blanche contre un étudiant de 16 ans, le dimanche 18 décembre, lors d’une rixe avec un groupe de jeunes hommes dans un établissement d’enseignement dans la colonie de Netanya, située a 29 km au nord de Tel Aviv.
L’agression est survenue quelques jours après qu’un autre lycéen de 16 ans a été grièvement blessé dans une agression au couteau dans un lycée de la colonie de Rehovot, situé à 24 km au sud ed Tel Aviv.
Violences physiques, domestiques, sexuelles
Selon les données de la police israélienne, depuis le début de cette année, 54.572 dossiers de violence physique ont été ouverts auxquels s’ajoutent 31.285 dossiers de violence domestique.
De plus, ont été recensés 7.871 cas de violence et de harcèlement sexuels. Le chiffre de ces cas était 6.922 l’an dernier.
En outre, les données ont montré que depuis le début de cette année, ont été dénombrés 1.367 dossiers de violences sur les routes, 5.316 incidents violents dans les hôpitaux. Par ailleurs, 4.835 mineurs ont été accusés de violence.
Cette hausse des cas de violence au sein de la société israélienne a incité des responsables israéliens à mettre en garde contre sa gravité et à réclamer des solutions.
Herzog : Violence gratuite
Le président israélien Isaac Herzog a déclaré que l’entité sioniste vit des « jours compliqués » et est confrontée à « des problèmes fondamentaux qui la menacent de déchirement et de déclencher une violence gratuite ».
Lieberman: violence des Haredim
Pour sa part, le ministre des Finances et chef du parti « Israël notre maison », Avigdor Lieberman, a critiqué le mépris des responsables israéliens pour « les manifestations violentes des ultra-orthodoxes (Haredim) ».
« Les événements intolérables entraînent des dommages matériels, et obligent les forces de police à s’occuper d’eux au lieu de lutter contre le terrorisme et le crime », a-t-il déclaré.
Lieberman a critiqué l’intervention des membres de la Knesset qui représentent les ultra-orthodoxes (Haredim), pour leur intervention auprès de la police uniquement pour obtenir la libération des émeutiers qu’elle avait arrêtés.
Selon Lieberman, un sentiment prévaut en « Israël » selon lequel « les émeutiers ultra-orthodoxes sont autorisés à tout faire ».
« Il ne faut pas accepter ceci, il faut tout faire pour le combattre », a-t-il taclé.
Bar-Lev: ‘Israël’ n’est pas un Etat de droit
Le ministre de la Sécurité intérieure, Omer Bar-Lev, a également fait référence aux manifestations en disant : « C’est un exemple frappant de la violence dans la société israélienne, qui n’est autre dans ce cas, que de la violence des Haredim ultra-orthodoxes »
Selon lui, ceci est inquiétant car cela signifie que « certains segments de la société israélienne ne reconnaissent tout simplement pas Israël comme un État de droit ».
Les ultraorthodoxes pour leur part se plaignent de la violence dont ils sont victimes lors des manifestations qu’ils organisent pour protester contre le service militaire.
Il est également de violences lors des frictions entre les religieux et les laïcs, notamment lors des rassemblements gay pride des LGBT .
Sans oublier les manifestations violentes qui ont eu lieu pour des raisons politiques contre la candidature de Benjamin Netanyahu.
« Une violence structurelle de l’expérience sioniste »
Des experts israéliens ont exprimé leur inquiétude quant aux répercussions de ce phénomène de violence.
Certains ont constaté que la violence a commencé dans le sud d' »Israël », a glissé vers son centre, avant d’atteindre le nord, pour se propager partout en « Israël ».
D’autres l’ont décrit comme « du terrorisme dans tous les sens du terme. »
Mais d’aucuns estiment que la violence en Israël est structurelle car elle représente un élément central de l’expérience sioniste d’où elle puise ses racines historiques et culturelles.
Elle s’est caractérisée par la violence dans toutes ses formes contre le peuple palestinien autochtone et les peuples du Moyen-Orient. Une violence qui se poursuit et connait un regain ces derniers mois, en Cisjordanie et dans la ville sainte d’al-Qods occupées.
Il est certes vrai que toute violence injuste envers autrui finira par se retourner contre soi.
(Traduit à partir d’un reportage sur al-Manar, dans l’émission Oeil sur l’ennemi)
Source: Médias