L’ambassadeur syrien au Liban, Ali Abdel Karim Ali, a accusé les puissances internationales de vouloir utiliser la carte des déplacés syriens au Liban pour accabler l’Etat syrien et l’Etat libanais, et comme une arme destinée à torpiller la situation au Liban sur les plans sécuritaire et économique.
Dans une interview exclusive accordée le mardi soir 6 décembre à l’émission Panorama sur al-Manar TV, M. Ali dont le mandat est arrivé à terme, s’est attardé sur le dossier des déplacés syriens au Liban.
Le pays du cèdre en accueille plus d’un million et demi, dont plus de 880 mille sont inscrits au sein de l’UNRWA.
L’ambassadeur Ali a souligné que la balle n’est pas dans le camp syrien, mais dans celui des pays donateurs qui selon lui entravent leur retour.
Il a insisté que la décision officielle libanaise se doit d’être audacieuse pour exercer des pressions sur ces pays et les organisations internationales afin de renvoyer les Syriens déplacés dans leur patrie.
M. Ali a indiqué que la position libanaise est bien meilleure qu’auparavant d’autant que le gouvernement libanais réclamé le rapatriement des déplacés syriens.
Toutes les tentatives entamées par l’Etat libanais pour rapatrier ces déplacés ont eu des effets très limités. La dernière en date remonte au 26 octobre dernier. Elle a été critiquée par des ONG financées par les Occidentaux. Au motif que la situation en Syrie n’est pas encourageante, et pas suffisamment sécurisée, d’autant que la situation économique de ce pays est difficile. Human Rights Watch et Amnesty international font partie de ces ONG.
Selon M. Ali, l’asphyxie économique dont souffre la Syrie, due aux sanctions américaines, à la présence de forces étrangères en Syrie, ainsi qu’à l’occupation des régions pétrolières et céréalières, a été planifiée par l’Occident.
« Le monde vit actuellement sur une plaque brûlante, et ce qui se passe en Syrie, au Liban et en Irak n’en est pas à l’écart », a-t-il affirmé.
M. Ali Abdel Karim Ali a été depuis 2009 le premier ambassadeur syrien au Liban. L’année précédente, des relations diplomatiques entre les deux pays ont été amorcées pour la première fois dans leur histoire. En 2005, les forces syriennes s’étaient retirées du Liban après l’assassinat de l’ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri, qui a été au début imputé aux Syriens, avant des les innocenter faute de preuve.
Source: Al-Manar