Les forces de sécurité libanaises ont arrêté 185 personnes soupçonnées de collaboration avec « Israël » depuis le début la crise économique au Liban en 2019, ont indiqué ce mercredi 7 décembre à l’AFP deux responsables sécuritaires.
Il s’agit d’un record par rapport aux années qui ont précédé la crise économique et la dépréciation de la livre libanaise, quand quatre ou cinq personnes par an étaient arrêtées pour espionnage au profit de l’entité sioniste, principalement des militaires ou des employés du secteur des télécommunications.
Depuis 2019, « les forces de sécurité ont arrêté 185 personnes, parmi lesquelles 182 ont été recrutées après le début de la crise économique », a déclaré à l’AFP un responsable des services de sécurité sous le couvert de l’anonymat.
Parmi elles, 165 personnes ont été déférées devant la justice, dont 25 ont été condamnées, a-t-il précisé.
« C’est la première fois qu’on a affaire à des arrestations de cette ampleur pour des accusations de collaboration » avec l’ennemi, a souligné à l’AFP un autre haut responsable sécuritaire sous le couvert de l’anonymat.
Des fausses entreprises
Cela est dû notamment à la crise économique inédite et l’effondrement de la monnaie nationale, qui « ont poussé les Libanais à chercher de nouvelles sources de revenus et à obtenir des devises », estime-t-il.
« Il semble que les Israéliens y aient trouvé une opportunité, et ont créé des profils de fausses entreprises sur les réseaux sociaux » pour attirer des Libanais, a-t-il ajouté.
Les enquêtes ont montré que les Israéliens ont ensuite contacté par téléphone les demandeurs d’emploi, selon une source sécuritaire.
En janvier 2022, 21 personnes avaient été arrêtées lors d’une opération sécuritaire visant à démanteler 17 réseaux d’espionnage pour le compte de l’entité sioniste.